Le « match » Aulas-Ginon : un partout…

Pour réunir les deux serial entrepreneurs qui se livrent un bras de fer sur le devenir du stade de Gerland, Gérard Collomb, a, comme toujours, choisi de jouer le match à la Lyonnaise, c’est à dire en mettant tout le monde autour de la table.

 « Nous sommes dans une réflexion positive… »

Ce vendredi 20 mai, la recette a marché : Jean Michel Aulas, Président de l’OL semble apaisé par ce face à face qui s’annonçait épicé avec Olivier Ginon, actionnaire du LOU, en déclarant à l’issue du déjeuner via Tweeter « Nous sommes dans une réflexion positive pour essayer de valoriser l’image et la dynamique de Lyon. » 

 Le tout complété par un communiqué de deux lignes pour montrer l’ouverture : « Il me semble nécessaire que le LOU puisse disposer d’un stade décent qui lui soit dédié. Ce stade lui a été promis depuis de longues années, je ne comprends pas ces atermoiements.»

 Acteur de cet épilogue, Gérard Collomb rajoute un tweet confiant comme pour sceller un début de paix retrouvée « Echanges constructifs et positifs entre Jean-Michel Aulas et Olivier Ginon. Ce soir avec l’OL et le LOU Rugby… Lyon gagne sur tous les terrains !» 

 Ravis, Olivier Ginon, actionnaire majoritaire du LOU, tout comme Guy Mathiolon, président de la Holding, ont pour leur part choisi la discrétion.

 Il faut préciser qu’ils avaient tous deux la veille, invité leurs partenaires et les décideurs influents de Lyon à la Confluence pour leur présenter les projets du club pour l’avenir, en esquissant leur espoir pour le stade de Gerland et la Plaine des Jeux…

 Feu vert du Président de L’OL

 Le LOU commencera à s’installer à Gerland en janvier 2017. Si le président de L’OL qui avait vu rouge au départ, donne aujourd’hui son feu vert, c’est sans doute que « le gentleman agreement » trouvé vaut pour le LOU, et les petits évènements qui lui sont associés, sans parler des grands.

 Du moins maintenant. Ce qui sous-tend que le stade sera mis au gabarit du rugby, c’est à dire réduit à 20 000 places, avec les virages Nord et Sud bâchés et en éliminant au départ l’idée d’une grande arène festive de 40 000 place et des opportunités à la clé.

 La question que tous se posent pour l’évènementiel, le LOU Rugby l’évite à ce jour, Guy Mathiolon et Olivier Ginon aussi.

Jean Michel Aulas redoute une concurrence possible pour le stade OL et le modèle économique business et événementiel mis en place.

 Ce n’est pas le moment d’évoquer les sujets qui fâchent. Même s’il est vrai que depuis son installation au Matmut Stadium il y a quatre ans, à côté des matchs et des réceptions des partenaires, le LOU Rugby organise près de cent manifestations chaque année. Le décor change, l’ambition aussi…

 40 millions d’euros pour le futur Stade du LOU

 La preuve : ce n’est pas 20 millions d’euros, le budget annoncé au départ mais 40 millions qui sont prévus pour faire de ce stade et aussi de la Plaine des Jeux un espace digne d’un club de Rugby de premier plan.

 « L’idée est d’en faire un lieu sportif et réceptif unique tant pour les professionnels, les associations et les clubs amateurs que pour les partenaires ou les publics les plus divers. Tout comme la venue au Matmut Stadium qui reste un lieu magnifique », rajoute Guy Mathiolon, président de la Holding LOU Rugby.

 Pour lui, «  ce nouveau projet au cœur de Lyon est une chance pour passer à la vitesse supérieure et projeter le club dans le futur avec une image et une dynamique nouvelle. Vu l’enjeu, c’est un atout majeur pour le LOU et tous les sponsors présents et nouveaux de plus en plus nombreux à le soutenir.»

 Gérard Collomb se réjouit de voir la Métropole se doter de deux arènes des plus modernes et attractives, gérées par deux fleurons de l’économie locale. Jean Michel Aulas (Cegid) et Olivier Ginon (GL Events). Tous deux bien décidés à faire de leur club et de leur projet respectif des success-stories, y compris côté business…

 Marie-Françoise VILLARD