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Le nouveau président, Emmanuel Imberton, recadre la politique de la CCI de Lyon

Emmanuel Imberton, le nouveau président de la CCI de Lyon qui succède à Philippe Grillot, évincé, s’il assure qu’il continuera l’œuvre de ce dernier dans la politique interne à l’organisme consulaire, remet les pendules à l’heure sur deux plans : pas question de contester la nouvelle donne issue de la réforme consulaire et pas question, non plus, de remettre en cause la présence de GL Events à la tête du Cofil, l’organisme propriétaire du parc des expositions de Lyon-Eurexpo. Il confirme également que l’organisme consulaire va devoir sérieusement se serrer la ceinture.

 Après le psychodrame de ces dernières semaines, la remise au travail. Si « l’affaire Grillot » a provoqué quelques remous, mais rien de bien grave, au demeurant, au sein des 350 personnes qui travaillent à la CCI de Lyon, il s’agissait de redonner un cap clair et précis après l’épreuve qu’il vient de subir.

 C’est ce à quoi s’est employé Emmanuel Imberton (CGPME), le nouveau président de la CCI de Lyon, lors de sa première conférence de presse qu’il a tenue entouré du bureau et de son 1er vice-président issu, lui, du Medef, Philippe Guérant.

 Première affirmation du nouveau patron de la Chambre consulaire lyonnaise : à l’interne, l’ancien président a fait du bon travail. Les actions menées pour ouvrir toutes grandes aux entreprises les portes de la CCI seront poursuivies.

 Deux points de divergences forts, cependant. Le premier, de taille, concerne les rapports entre la CCI de Lyon et la CCI régionale, devenue le pivot financier de l’ensemble des onze CCI territoriales depuis la réforme des organismes consulaires. Or, qui détient l’argent, détient le pouvoir.

 « La CCI régionale joue un rôle pivot »

 Philippe Grillot avait mis en cause la légitimité et le rôle de la CCI régionale. Emmanuel Imberton rentre dans le rang : « L’échelon régional joue un rôle pivot. La CCI régionale est une émanation des CCI territoriales et de la plus importante d’entre elles en nombre de représentants, la CCI de Lyon. Jean-Paul Mauduy est le président de la CCI de région car il est élu de la CCI de Lyon », rappelle d’abord Emmanuel Imberton.

 Il ajoute aussitôt: « Je n’adopterai pas une attitude de blocage. Au contraire, je suis convaincu qu’il faut accélérer le processus de réforme des chambres consulaires et développer le processus de mutualisation. »

 Prenant l’exemple de l’international il précise : « les CCI territoriales constituent la porte d’entrée des entreprises pour l’export. La CCI régionale doit nous permettre de chasser en meute. »

 « Je privilégierai toujours une entreprise lyonnaise à une autre »

 Autre annonce qui le distingue de son prédécesseur : celle concernant le Cofil, l’organisme qui possède les locaux d’Eurexpo. Philippe Grillot voulait remettre en cause l’orgnigramme actuel, n’excluant pas de mettre GL Events en compétition avec son grand concurrent, le groupe Reed, par exemple. GL Events possède 48 % du capital, la CCI de Lyon, 52 %.

Pour Emmanuel Imberton, « la solution doit être lyonnaise. Je vois mal d’autres solutions que celle là. Je privilégierai toujours une entreprise lyonnaise à une autre. »

 Reste que la CCI de Lyon, à l’instar de ses consœurs va devoir se serrer la ceinture puisque son budget va baisser de 20 % au cours des deux années à venir. « Nous allons devoir réaliser 20 % d’économies sur les fonctions supports et opérationnelles, sur l’ensemble du réseau. Nous allons devoir passer en revue l’ensemble du réseau et mettre en œuvre des priorités », précise le nouveau président.

 « Je préfère rassembler qu’exclure »

 Revenant sur le psychodrame de ces dernières semaines, Emmanuel Imberton assure que les conséquences internes ont été minimes. « Tout ceci a pris une grande dimension médiatique, ça a fait du buzz, mais ce n’est pas du tout ce que l’on a vu à l’intérieur de la CCI. »

 Il ajoute : « Cette période d’incertitude est terminée. Une nouvelle étape s’ouvre pour le réseau consulaire. Cela ne signifie pas que tout doit rester en l’état. Bien au contraire, il faut nous réinventer. La CCI de Lyon doit accentuer son rôle : celle d’être une fabuleuse machine à impulser. »

 Dans sa volonté d’apaisement, il raconte qu’à l’issue du vote qui l’a propulsé à la tête de la CCI de Lyon, lui et Philippe Grillot se sont serré la main. Ce dernier reste au conseil d’administration. Comme simple membre. « Mon caractère m’amène plutôt à rassembler qu’à exclure », conclut le nouveau président.