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Le paradoxe lyonnais : malgré une hausse de 2,6 %, les loyers restent (relativement) stables, alors  que les prix de vente au m2 s’envolent

Comparé à Paris ou à d’autres métropoles françaises, Lyon affiche des loyers que l’on pourrait qualifier de raisonnables : 13 euros en moyenne le m2. Et chose surprenante les disparités sont très faibles entre les arrondissements les plus huppés et les plus populaires : 2 euros tout au plus.

Ces cinq dernières années, les loyers n’ont augmenté en moyenne  que de 0,6/0,7 % l’an à Lyon. Et si l’on a enregistré en 2016 une hausse nettement plus sensible de 2,6 % des tarifs des loyers, celle-ci est en réalité en trompe l’œil.

« Les loyers des immeubles anciens n’ont guère été concernés par cette hausse. Elle est essentiellement due à l’arrivée sur le marché d’immeubles neufs, aux loyers nettement plus chers, ce qui a provoqué cette augmentation »
, explique Olivier Dumas, responsable des données statistiques à l’UNIS (L’Union des syndicats de l’immobilier) Lyon-Rhône qui regroupe 180 administrateurs de biens, soit 700 000 logements en copropriété.

Record dans le neuf en 2016

Et c’est là où on constate le paradoxe lyonnais.  Près de 8 600 appartements neufs ont été mis sur le marché, l’année dernière, un record !

Les acquéreurs se précipitant dans les agences pour acheter appartements neufs ou vieux, les professionnels de l’UNIS ont constaté une hausse des transactions de 10 % l’année dernière, avec pour conséquence, une flambée des prix : + 6 %. Un phénomène qui devrait perdurer, du moins, tant que les taux d’intérêt resteront aussi bas.

Autre constatation : si les prix des loyers ne connaissent qu’une différence de 2 euros d’un arrondissement à l’autre ; cette disparité peut atteindre 4 000 euros lorsqu’il s’agit cette fois d’acheter un appartement

Autre explication de ces loyers raisonnables et accessibles : ce que l’on appelle le taux de  mobilité résidentielle (c’est-à-dire le rythme de changement de lieu d’un locataire), se situe à 26,2 %.  Or précise Olivier Dumas, « plus ce taux est élevé et plus le marché retrouve de la fluidité. » Cela signifie qu’à Lyon, un locataire reste en moyenne cinq ans dans son appartement.

Ainsi, Lyon bénéficie d’un marché fluide en termes de loyers : à comparer  à Paris où le taux de mobilité résidentiel est de seulement 18,2 %.

Un bon point pour Lyon. La loi ALUR de l’ancienne ministre Cécile Duflot, si décriée a pourtant provoqué un phénomène inattendu en limitant à un mois le délai de préavis pour les locataires. Ce qui a amené une diminution mécanique des stocks des appartements à louer.

Moins de travaux dans les appartements

Une rapidité qui amène-conséquence négative, en revanche- les propriétaires bailleurs à effectuer moins de travaux dans les appartements qu’ils possèdent. Une manière de se tirer eux-mêmes une balle dans le pied, s’il s’agit d’appartements anciens énergivores.  » Les locataires sont désormais très sensibles à la facture énergétique. Si les propriétaires ne se préoccupent pas plus de cet aspect, on va se retrouver avec un nombre grandissant d’appartements délaissés et hors marché ! », s’inquiéte Olivier Dumas.

Mais pour l’heure le signal est clair en direction du marché : « La Métropole lyonnaise reste attractive pour des investisseurs en recherche d’une rentabilité pérenne et raisonnée »‘, assure Patrick Lozano, président de l’Union Lyon-Rhône.

Et de lancer :  » En brut à Lyon, la location d’un appartement rapporte près de 4 %, mieux tout de même que le livret A et ses 0,75 % ! «