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Le pôle de compétitivité Imaginove veut créer à Lyon des Assises des Jeux vidéo

Si elle n’est plus aussi visible qu’à l’époque de l’Infogrames de Bruno Bonnell, son âge d’or, l’industrie des jeux vidéo bouge encore à Lyon. « Plutôt bien », assure Olivier Tomat, le nouveau directeur du pôle de compétitivité dédié à l’image numérique, Imaginove. D’où l’idée de créer à Lyon des Assises des Jeux Vidéo qui auraient une dimension européenne.

Après avoir quelque peu tangué et remercié son ancien directeur pour cause de divergences de vue avec sa gouvernance, le pôle de compétitivité Imaginove veut repartir de l’avant.

Pour ce faire, ce pôle dédié à l’image numérique a embauché en juin dernier un nouveau directeur, Olivier Tomat, qui entend bien remettre ce pôle/cluster sur les bons rails.

Parmi les nombreuses idées qui ont été évoquées lors deux jours de « Talents Days » qui visant à présenter les start-up du secteur les plus prometteuses, viennent de se terminer, figure celle de la création d’Assises des Jeux Vidéo. « Bien sûr, ça ne s’appellerait pas comme cela, mais l’idée est là. Il s’agirait de réunir en un seul et même lieu pendant deux jours, les principaux acteurs du secteur pour réfléchir sur un certain nombre de thématiques, à l’instar par exemple de la grande question actuelle : celle du modèle économique des jeux… », décrit Olivier Tomat.

 Des studios de jeux vidéo « triple A » à Lyon

 Son idée est de replacer l’industrie des jeux vidéo dans le faisceau des projecteurs : avec la forte évolution technologique, ils ont disparu depuis des années des écrans radars lyonnais… 

« Ceux qui croient que l’âge d’or, celui de l’époque d’Infogrames, fait partie d’une époque totalement révolue, se trompent », estime le directeur d’imaginove.

Et d’ajouter : « Sait-on que Lyon recèle deux studios classés triple A, c’est-à-dire  capables de produire des blockbusters mondiaux, à savoir « Ivory Tower » qui a produit « The Crew » vendu à plus de 350 000 exemplaires ; et « Arkane Studio »s qui, lui, a réalisé le célèbre « Dishonored », sans oublier le studio que possède à Annecy le leader français, Ubisoft.»

Organisé en partenariat avec une société Berlinoise, ces futures Assises pourraient se dérouler dès 2015 pendant deux jours, avec l’ambition de rassembler de grands acteurs du jeu vidéo européen.

Mais telle n’est pas la seule route qu’entend tracer le nouveau directeur. Il est persuadé qu’un certain nombre de secteurs relativement inexplorés, recèlent encore des potentiels de développement important.

 « Regarder de nouveaux secteurs »

 « Nous devons approfondir nos fondamentaux, mais nous devons aussi regarder les nouveaux secteurs qui vont nécessiter la production de nouveaux contenus », estime-t-il.

Il porte d’abord ses regards en direction de la e.santé.

Dans cette optique, des approches ont été effectuées en direction d’une association qui, créée à l’origine à Paris, a développé un clone à Lyon : « La Paillasse-Saône ». Il s’agit d’un « eco-biolab », au service de projets bio-inspirés à la croisée des biotechs et des cleantechs.

 En clair : un espace de liberté dont l’objectif est la collaboration et l’expérimentation de projets innovants.

Imaginove a dans ce même cadre engagé un projet labellisé FUI (le fonds gouvernemental qui finance les projets des pôles de compétitivité) avec Eurobiomed en région PACA.

Toujours dans cette logique de sortir des sentiers battus, Imaginove va également aller traquer l’innovation au-delà des laboratoires classiques, des écoles ou des startups.

Il regarde également vers trois autres secteurs : les smart cities, avec leur volet mobilité, l’e.éducation, avec le développement des fameux « Moocs » qui connaissent un -trop?- grand engouement, ainsi que les objets connectés, la nouvelle frontière numérique.

 Bref, il entend relier Imaginove aux secteurs innovants et à fort potentiels. Cette stratégie de déploiement vers d’autres secteurs va se traduire par la mise en place d’un comité stratégique avec des membres extérieurs à Imaginove.

 « Aller à la chasse » aux fonds européens

 Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, un chargé de mission dont le rôle sera « d’aller à la chasse » aux fonds européens, est en cours d’embauche.

Ce nouvel arrivant portera les effectifs du Pôle de compétitivité à huit salariés pour un budget de 1,7 million d’euros. Actuellement, Imaginove compte dans ses rangs 160 membres : des entreprises, des labos et des écoles. Et ce, sur un ensemble estimé en Rhône-Alpes à 1 200 entreprises, 25 laboratoires de recherche et 28 écoles liées à l’image.

 Pour Olivier Tomat, même si on en a encore peu conscience, « il faut bien avoir à l’esprit que les industries créatives et numériques produisent désormais plus de chiffre d’affaires que l’industrie automobile… »