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Le pôle de compétitivité Lyonbiopôle lance Accinov, un concept unique en Europe

L’hôtel d’entreprises Accinov a été inauguré, le 7 novembre à Lyon-Gerland. Il est destiné à permettre à vingt quatre PME de la santé, non seulement de travailler dans d’excellentes conditions sur de nouvelles molécules, mais aussi de les produire sur trois lignes pilote. Il s’agit en l’occurrence, d’un accélérateur de la mise sur le marché de médicaments financé par l’Etat, les collectivités, et appuyé par le Groupe Sanofi.

Lorsque de bonnes initiatives voient le jour, ce qui n’est pas si souvent le cas actuellement, il ne faut pas hésiter à les saluer.

 Tel est le cas d’Accinov pour l’inauguration duquel s’étaient déplacés jeudi 7 novembre Christopher Viehbacher, le directeur général de Sanofi, Philippe Archinard, Pdg de Transgène et président de Lyonbiopôle, ainsi que Gérard Collomb, le président du Grand Lyon.

6 500 m2 sur quatre niveaux

 Accinov c’est d’abord un bâtiment clé en main, construit par le promoteur Nexcity, d’un blanc immaculé, d’une superficie de 6 500 m2 sur quatre niveaux, situé au cœur de Gerland, l’épicentre de l’économie de la santé humaine et animale lyonnaise.

 Il s’agit d’un concept unique en Europe. Son originalité consiste en la présence de vingt-quatre laboratoires P2 de 20 à 50 m2, donc dotés de salles blanches (*), de bureaux, mais aussi et surtout de trois unités de bio-production.

Le rôle d’Accinov est de permettre à des PME du secteur de la santé qui n’auraient pas les moyens techniques, très lourds, nécessaires, non seulement d’élaborer de nouvelles molécules au sein des vingt-quatre labos dédiés de ce nouveau site, mais aussi et surtout de les produire au sein des trois unités de production pilote. Il s’agit donc bien d’un accélérateur de mise sur le marché de nouveaux médicaments.

 Les PME installées sur ce nouveau site n’auront qu’à s’occuper de leur recherche et de leur production : tout le reste sera mutualisé par l’équipe chargée de gérer Accinov : de la gestion des livraisons, à celle des déchets, en passant par le nettoyage des laboratoires.

 Un écosystème qui explique la forte présence de Sanofi

 Mais Accinov c’est beaucoup plus que cela. Suscité par l’écosystème lyonnais créé autour des maladies infectieuses, Accinov permet aussi de comprendre pourquoi Sanofi, le premier employeur privé de l’agglomération, avec sept-mille salariés, a choisi Lyon, à l’instar de Boston aux USA, comme point d’ancrage mondial.

Christopher Viehbacher, directeur général de Sanofi l’explique: « Les centres de recherche où l’on regroupe des centaines, voire de milliers de chercheurs, c’est fini. Pour trouver de nouvelles molécules, le modèle ne peut désormais être que pluri-disciplinaire. Et c’est là où intervient la notion d’écosystème qui devient primordiale. »

 Il s’interroge : « Pourquoi avons-nous développé nos activités de manière aussi importante à Lyon ? Parce qu’une Big Pharma comme Sanofi a besoin autour d’elle de tout un écosystème où elle puisse trouver tout ce dont elle a besoin, en matière de formation, de services ou de start-up que nous pouvons accompagner. »

 « Dans ce cadre, Accinov a un rôle à jouer », ajoute le directeur général de Sanofi. La Big Pharma français pourra puiser dans les PME de la santé qui y seront installées, de futures molécules.

 Un investissement de 17,5 millions d’euros

Sans l’appui des collectivités locales, même s’il est financé pour une bonne part au démarrage par le Grand Emprunt, Accinov n’aurait pu voir le jour. L’investissement global est de 17,5 millions d’euros.

 C’est une structure créée par l’agglomération, la SEM Patrimoniale du Grand Lyon dans laquelle ont trouve la région Rhône-Alpes, mais aussi la Caisse des Dépôts, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et la SERL qui, en investissant 11 millions d’euros, a porté ce bâtiment dans le cadre d’un partenariat public-privé.

 L’objectif, une fois qu’Accinov aura accueilli toutes les PME de la santé que sa superficie le permettra, est d’arriver dès 2016 à l’équilibre d’exploitation.

 La première structure à s’installer au sein d’Accinov est l’Institut de Recherche technologique (IRT) Bioaster qui bénéficie sur ce nouveau site d’un plateau technique de 2 500 m2 bioproduction et d’ingéniérie des protéines .

 D’ores et déjà des PME ont fait part de leur intérêt pour intégrer ce nouveau site qui devrait faire le plein d’ici un an et demi.

(*) Les laboratoires P2 permettent la manipulation de bactéries pathogènes susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme et de constituer un danger chez les manipulateurs sur site, avec un risque de propagation faible et pour lesquels existent une prophylaxie ou un traitement efficace.

 Photo (DL)-Le bâtiment Accinov, description d’un des étages et en médaillon, Philippe Chêne, président d’Accinov.