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Le prix des appartements a baissé de 3,9 % dans l’ancien, à Lyon

Pour la première fois depuis très longtemps, les prix de l’immobilier ancien, ont baissé sur un an dans la capitale des Gaules. Un recul qui devrait se poursuivre selon le président de la Fnaim du Rhône, sous la forme « d’une lente érosion ». Le marché a basculé des vendeurs vers les acheteurs. D’autant que pour Gilles Cacere : « le gouvernement est en train de gripper la machine ! »

 « C’est la première fois en douze ans de présidence de la Fnaim que je vous annonce une baisse des prix dans l’ancien », a concédé Gilles Cecere, en marge de salon de l’immobilier qui vient de se tenir au Palais des congrès de la Cité internationale à Lyon.

 Ainsi, à la fin du 2ème trimestre 2013, sur un an, par rapport à 2012, toutes les régions françaises ont affiché des prix en baisse dans l’ancien. Cela va de – 7,7 % en Basse-Normandie, à – 2,7 % en Ile de France, à 2,2 % en Rhône-Alpes, une des régions où le recul est l’un des plus faibles.

 La hiérarchie des prix reste la même : Presqu’île, 6ème et Croix Rousse

 A Lyon, la baisse annuelle s’affiche à – 3,9 %, portant le prix moyen de l’immobilier ancien, dans la capitale des Gaules à 3 398 euros le m2. Bien sûr ce recul n’est pas le même pour tous les types d’appartements mis en vente. Les studios et les grands appartements font de la résistance et ont des prix supérieurs à la moyenne.

Le prix au m2 d’un studio s’établit ainsi à Lyon à 3 573 euros et à 3 511 euros pour un cinq pièces et plus. Il tombe à 3 377 euros le m2 pour un 2 pièces et à 3 197 euros pour un trois pièces.

 Les prix varient également selon les arrondissements, selon une hiérarchie qui ne varie pas. L’arrondissement le plus cher est le 1er (la Presqu’île lyonnaise), avec 4 739 euros le m2. Il est suivi par le 6ème arrondissement (4 539 euros/m2) et le 4ème arrondissement (la Croix Rousse) qui s’affiche en dessous des 4 000 euros le m2 : très précisément à 3 889 euros.

Vaise le moins cher

Le quartier le moins onéreux reste celui de Vaise (9ème arrondissement), avec 2 743 euros/m2.

Cette baisse générale ne concerne pas les loyers qui, eux, ont augmenté de 3 % en un an, s’établissant à 13 euros le m2.

Dès que l’on s’éloigne de Lyon, les prix ont naturellement tendance à diminuer.

 Une constatation facile à vérifier à Villeurbanne où la moyenne de prix des appartements anciens a chuté en dessous de 3 000 euros (très précisément 2 902 euros), soit un recul de 3,1 % sur un an (loyers à 10,6 euros le m2).

Une situation encore plus perceptible à Villefranche-sur-Saône où les prix frôlent désormais les 2 000 euros du m2 : 2 082 exactement, soit près d’un tiers moins cher qu’à Lyon, avec des loyers beaucoup plus doux : 9,27 euros le m2.

 « Ce sont les vendeurs qui font la loi »

 Aucun doute donc, pour le président de la Fnaim du Rhône : « Nous sommes passés d’un marché de vendeurs à un marché d’acheteurs : ce sont eux désormais qui font la loi ! »

La baisse des prix constatée va-t-elle suffire à relancer le marché ? Gilles Cacere ne le pense pas, à la vue notamment d’un sondage réalisé par la Fnaim au plan national qui montre que si les ménages ont bien intégré la baisse des prix et s’il reconnaissent pour 58 % d’entre eux, que c’est le moment de réaliser de bonnes affaires immobilières, la facteur déclenchant n’est toujours pas présent.

Seul hic, en effet : les biens mis en vente sont rares et ceux qui le sont, restent nettement plus longtemps sur le marché : 13 % seulement des ménages reconnaissent que la conjoncture est favorable à la vente.

Le déclic va-t-il intervenir avec l’accentuation de cette baisse des prix ? Elle va en effet perdurer selon Gilles Cecere : « Nous nous dirigeons vers une lente érosion des prix de l’immobilier ancien ».

« On est en train de gripper la machine »

Logique si l’on se tourne vers le passé. Au cours des dix dernières années, de 2002 à 2012, le prix de l’ancien s’est chaque année renchéri de 5,3 % en moyenne en Rhône-Alpes et de + 8,3 % à Lyon. Et l’on sait bien, selon l’adage boursier bien connu que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel !

Un élément positif pourrait peut-être réenclencher une vague acheteuse : selon la Fnaim du Rhône, la baisse des prix a permis de rehausser la rentabilité locative des appartements anciens à Lyon, à 4,5 %.

Mais ce ne sera sans doute pas suffisant, car il existe un autre élément entrant actuellement en ligne de compte : les différentes lois qui ont été, ou vont être votées, peu ou pas du tout favorables au marché, selon le président de la Fnaim. « Les éventuels investisseurs se disent : « acheter maintenant un appartement avec tout ce qui nous pend au nez : surtout pas ! »

« On est en train de gripper la machine », dénonce-t-il.