Toute l’actualité Lyon Entreprises

Le projet de renouveau d’une Bourse régionale plombé : la « Place d’Echange » de la CCI de Lyon, mise en sommeil

Deux entreprises seulement au compteur, des comptes dans lesquels la nouvelle CCI Métropolitaine Lyon, St-Etienne, Roanne doit tailler à la hache, il n’en fallait pas moins pour plomber l’avenir de la Bourse régionale lancée en 2013 par la CCI de Lyon, la « Place d’Echange ». Morte définitivement ? Son initiateur croit en une relance d’ici six mois.

Musée des Tissus d’abord, dont le sort devrait bientôt être scellé, puis la « Place d’Echange » : l’heure est aux révisions drastiques au sein de la nouvelle CCI Métropolitaine Lyon, St-Etienne, Roanne qui rappelons-le va voir ses ressources reculer de 38 % en trois ans.

 Près de deux ans après son lancement, la bourse régionale « Place d’Echange » est mise en sommeil par la CCI Lyon-Métropole.

« Place d’Echange représente un budget de l’ordre de 300 000 euros par an. Vu le contexte actuel de baisse des financements, le soutien de la CCI n’est plus suffisant. Il nous faut trouver de nouveaux partenaires financiers. En attendant, Place d’Echange est suspendu», admet Philippe Valentin, le vice-président à la CCI, initiateur de ce nouveau concept de Bourse régionale.

 Née dans l’enthousiasme, Place d’Echange a pourtant connu des résultats pour le moins mesurés.

Cette Bourse régional constituait pourtant une initiative totalement originale en France, visant les PME désireuses d’augmenter leurs fonds propres dans une fourchette située entre 200 000 et 800 000 euros.

Elle s’était donné pour objectif d’accompagner ce que l’on appelle aujourd’hui la « love money », celle des amis, des proches, de la famille, d’une communauté.

 Jusqu’à présent lorsque ces capitaux entraient dans le capital d’une entreprise, ils avaient beaucoup de mal à en sortir, ce qui freinait leur développement.

 Il s’agissait là, telle était son originalité, de donner à cette Bourse de la fluidité et de permettre aux investisseurs qui le désirent, de sortir pécuniairement du capital. 

 Deux entreprises seulement pour 1,3 million d’euros

 Si l’idée était bonne, elle n’a guère été suivie d’effets concrets : en deux ans, seulement deux entreprises ont levé 1,3 million d’euros.

La première, Euroglass est une société grenobloise spécialisée dans les surfaceuses pour patinoire (12 salariés et 2 millions d’euros de CA).

Pourquoi cet échec ? A la CCI Lyon Métropole, on met en avant « la forte complexité du système financier et boursier, ainsi que des temps de conversion légitimement longs des projets d’introduction portés par les entreprises. » Mais c’est sans doute un peu court comme explication.

Philippe Valentin n’a pourtant pas perdu tout espoir de sauver le concept : il estime «  pouvoir relancer Place d’Echange dans six mois avec un nouveau modèle économique».

Avec ses partenaires où l’on trouve Lyon Place Financière et Tertiaire, la Caisse des Dépôts et Alternativa , l’opérateur « et l’ensemble des acteurs impliqués » , la CCI va évaluer « l’opportunité d’un modèle économiquement viable auquel pourraient être transférés la technologie et le savoir-faire acquis. »

Objectif à l’origine : de 50 à 60 PME par an…

Bref, le concept pourrait être privatisé. Encore faudra-t-il trouver un acteur financier qui accepte d’investir dans un outil qui, il faut bien le dire a donné de si maigres résultats, alors que les PME, on le sait, connaissent un réel besoin d’un capital de proximité.

L’objectif qui avait été annoncé lors de la création de cette Place d’Echange était « de coter chaque année, de cinquante à soixante nouvelles PME. »

On y est très loin…