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Le réseau « Entreprendre » ne veut plus seulement accompagner les start-up, mais aussi les aider à doper leur croissance

Réseau bénévole créé par André Mulliez, le plus important de France en matière d’entrepreneuriat, « Entreprendre » se sent pousser des ailes. A l’occasion de son vingtième anniversaire, outre l’accompagnement généralement très efficace des start-up qu’il met en œuvre,  il se donne désormais aussi les moyens d’aider la croissance des start-up plus matures, mais en panne.

« Un tissu économique bienveillant pour créer de la valeur humaine… » L’homme qui tient ces propos plutôt rares dans la bouche d’un chef d’entreprise plutôt habitué à lutter dans un environnement difficile est Yves Poivey (société ERAS Ingénierie), président du Réseau « Entreprendre Rhône ».

 Il s’agit d’une association créée il y a vingt ans par André Mulliez, le fondateur du groupe succursaliste Auchan et qui développe des valeurs plutôt rares dans le système capitaliste : bénévolat, bienveillance, altruisme en direction des jeunes créateurs d’entreprise…

 Et ça marche ! Premier des réseaux d’aide à l’entrepreneuriat en Rhône-Alpes, Entreprendre Rhône a accompagné en vingt ans d’existence pas moins de trois-cent-cinquante créateurs ou repreneurs d’entreprises, contribuant à la création de plus de 3 250 emplois. Il s’est doté d’un impressionnant réseau d’accompagnateurs : ils sont près de cent-cinquante à donner de leur temps au moins une fois par mois pour conseiller les jeunes chefs d’entreprise.

 « Nous nous sommes concentrés dans le Rhône sur les projets d’entreprise susceptibles de créer de cinq à dix emplois en trois ans », décrit Frédéric Coffy, directeur d’ « Entreprendre Rhône ».

Des prêts d’honneur de 15 000 à 30 000 euros

 Il poursuit : «Nous avons environ quatre-cent quatre-vingts contacts chaque année : près d’une centaine en moyenne correspondent à notre cible. Nous instruisons une soixantaine de projets qui nous paraissent intéressants et sur ce nombre, nous choisissons in fine vingt lauréats. »

 Une fois entré dans le Réseau Entreprendre, ces jeunes chefs d’entreprises doivent trouver leur parrain. « Ils doivent en rencontrer une dizaine. C’est bien le diable s’il ne se produit pas une étincelle avec au moins l’un d’entre eux. » Ledit parrain donne donc de son temps pour conseiller le lanceur de start-up. Outre un prêt d’honneur de 15 000 à 30 000 euros, celui-ci bénéficie également de toutes les compétences-en matière fiscale, juridique, financière- de l’important réseau Entreprendre.

 Un « Club des lauréats » permet également au créateur de la jeune pousse qui est souvent esseulé, de partager ses expériences avec d’autres.

 « Accompagner ce n’est pas seulement un devoir, pour moi, mais aussi un réel plaisir : on ouvre des portes, on rassure. Nous sommes tous passés par là, tout créateur d ‘entreprise rencontre des problèmes d’encadrement, de moral », souligne Vincent Pidoux, Pdg de la société Blox Usinage Plastiques, accompagnateur de Damien Reynaud.

 Ce dernier, tout jeune patron de Fabmed, une société spécialisée dans l’orthopédie de pointe s’appuyant sur la micro-mécanique de haute précision (quatre salariés) estime que « l’aide psychologique apportée est très importante. » Et de lancer : « Le Réseau me donne une grande force. » C’est sans doute la raison pour laquelle le taux de réussite des entreprises accueillies au sein du réseau Entreprendre dépasse les 90 %, avec un taux de pérennité à cinq ans de 92 %.

Vingt jeunes pousses supplémentaires accompagnées chaque année

 Fêtant cette année le vingtième anniversaire de sa création, « Entreprendre Rhône » entend enfourcher un autre cheval : « Nous allons désormais accompagner aussi la croissance des entreprises du Réseau qui à un moment ou un autre connaissent un coup de froid ; et ce, pendant deux à trois ans », explique le président du Rhône, Yves Poivey.

 Une vingtaine d’entreprises du Réseau seront ainsi secondées chaque année dans le département du Rhône, cette fois par un groupe d’accompagnateurs regroupés au sein d’un comité de suivi. « Tous les chefs d’entreprise chevronnés que nous avons contactés sont très intéressés : ce comité de suivi fournira des analyses de stratégie, des conseils financiers et plus globalement une aide à la réflexion pour permettre au responsable de l’entreprise en panne de croissance, de trouver la bonne solution lui permettant de repartir de l’avant», se félicite Yves Poivey. Une innovation lancée dès cette année dans le Rhône et en Rhône-Alpes qui devrait déboucher sur un taux de survie encore meilleur des entreprises parrainées.

 Photo (DL)- Quelques-uns des vingt lauréats 2012 d’Entreprendre Rhône et de leurs accompagnateurs chefs d’entreprise ; à gauche, Blandine Mulliez, petite fille d’André Mulliez.