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Le résultat 2012 du Groupe Crédit Agricole Centre-Est en recul de 21,3 %

Conséquences indirectes de la crise grecque et du passage des comptes de la maison-mère à la paille de fer, puis chute de l’immobilier dans lequel il est fortement impliqué : l’année 2012 ne sera pas à marquer d’une pierre blanche au Groupe Crédit Agricole Centre-Est dont le résultat net est passé de 235 à 185 millions d’euros. Reste que la banque de détail mutualiste a tout de même bien résisté à la crise.

Jean-Paul Chifflet, l’ancien directeur du Crédit-Agricole Centre-Est qui s’est retrouvé en pleine tourmente à la tête de Crédit-Agricole SA, société cotée en Bourse, n’a pas connu, c’est le moins qu’on puisse dire, une année facile.

 Impliqué dans la crise grecque, suite au rachat par son prédécesseur, au plus mauvais moment qui soit, de la banque Emporiki, il lui a fallu vendre la banque héllène après recapitalisation, puis passer les comptes de la maison-mère de la banque verte à la paille de fer, avec en point d’orgue une perte historique de 6,5 milliards d’euros.

 Aucun dividende ne sera encore distribué cette année

 Rien d’étonnant dans ces conditions si cette année encore, aucun dividende ne sera distribué aux caisses régionales du Crédit Agricole.

 Ce qui ne fait pas l’affaire du Crédit Agricole Centre-Est, actionnaire, comme les autres caisses, de la maison mère et dirigé par Raphaël Appert qui comme l’année précédente devra se passer de 32 millions de dividendes.

 Si l’on ajoute à cela, la mauvaise conjoncture immobilière qui a pesé sur la filiale CACEI regroupant les agences immobilières « Square Habitat « et ses trente-neuf points de vente (-2,3 millions d’euros, contre + 0,3 % en 2011), le fort investissement informatique et une hausse sensible de la fiscalité, on ne s’étonnera pas du recul de 21,3 % du résultat du groupe qui passe de 235 millions d’euros en 2011 à 185 millions d’euros, en 2012.

 Pour la seul banque verte, hors filiales, le résultat net s’affiche à 204,3 millions d’euros, soit un recul moindre (- 10,4 %). « Notre objectif était de rester au-dessus de la barre des 200 millions d’euros, mais aussi d’accroître la sécurité de l’entreprise et de préserver ses capacités d’investissements, nous les avons atteints », se félicite Raphaël Appert, directeur général du Crédit Agricole Centre-Est.

 Les difficultés de la maison-mère n’ont à l’arrivée que touché à la marge la banque mutualiste régionale qui ne peut que se féliciter de la solidité de son modèle.

 Pour ce faire, il lui a fallu tenir d’une main ferme les coûts de fonctionnement de la banque verte dont le produit net bancaire (le chiffre d’affaires pour une banque) a, événement rare, reculé de 2 % en 2012, à 703 millions d’euros.

 La hausse des charges de fonctionnement (+ 2,7 %) est surtout due aux importants investissements informatiques (13,3 millions d’euros) du projet NICE qui vise à unifier l’équipement informatique de toutes les caisses régionales de la Banque Verte.

 Un ratio de solvabilité confortable

 Au total, la banque peut afficher un coût du risque historiquement bas (20,3 millions d’euros, soit + 1,3 %) et un ratio de solvabilité confortable (23 %), alors que les directives Bale III (actuellement, 9 % de ratio imposé), vont se faire de plus en plus drastiques. Bref, cette année 2012 qui ne sera pas à marquer d’une pierre blanche, n’a pas fait passer la caisse régionale du vert au rouge, ce qui dans la conjoncture actuelle est plutôt bon signe.

 –Photo (DL)L’équipe dirigeante du Crédit Agricole Centre-Est, de gauche à droite : Bernard Buisson (immobilier, finances), Patrick Kleer (développement bancaire) et Raphaël Appert, directeur général.