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Le retour de la Lumière à Lyon : les professionnels optimistes…

Si selon Georges Képénékian, adjoint aux grands événements de la Ville de Lyon, le chiffre d’affaires perdu lors de l’annulation de la Fête des Lumières l’année dernière pourrait avoisiner les 100 millions d’euros, la manifestation, même restreinte cette année s’annonce plutôt bien. Les réservations des particuliers affluent. Pour celles des autocaristes, ce pourrait être plus compliqué…

C’est la mort dans l’âme que la Ville de Lyon et tous les acteurs de la Fête des Lumières avaient annulé la manifestation emblématique de Lyon, l’année dernière.

 Non seulement elle fait partie de l’ADN lyonnais puisqu’il s’agit d’une très vieille tradition, mais c’est devenu aussi au fil des ans et de sa transformation en festival de Cannes des artistes lumière, une énorme manifestation commerciale.

 Bilan économique, selon Georges Képénékian, adjoint à la Culture et aux grands événements de la municipalité de Lyon, « un manque à gagner de près de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires », même si les touristes ont tout de même répondu présent en partie l’année dernière.

 Il y aura donc une Fête des Lumières cette année, du 8 au 10 décembre, mais vu l’état d’urgence, elle sera à la fois hyper-sécurisée et restreinte.

 Restreinte dans sa superficie puisque seule la Presqu’île lyonnaise et une partie de la colline de Fourvière seront concernées. Restreinte dans son calendrier : trois jours au lieu de quatre. Et enfin restreinte dans ses horaires : l’amplitude sera plus courte : de 20 h à minuit.

 Face à cette nouvelle donne et aux craintes toujours vives d’attentat qui pour l’heure ont fait chuter le tourisme à Paris et sur la Côte-d’Azur, mais pas à Lyon (mieux même, la croissance est en hausse de 2 % cette année), comment les touristes réagissent-ils ?

 Important si l’on sait que le tourisme à Lyon, ce sont 6 millions de visiteurs par an, pour un chiffre d’affaires d’un… milliard d’euros et environ 30 000 emplois.

 Or, la Fête des Lumière représente 10 % de cet ensemble !

 Georges Képénékian le confirme : « Depuis que nous avons annoncé il y a dix jours le programme de la Fête des Lumières , les réservations sont plutôt bonnes. On en est à 60/70 % de taux d’occupation pour l’instant et ça ne cesse de grimper… »

 Seule interrogation : les autocaristes

 Seule interrogation pour l’heure, les autocaristes, nombreux à amener des clients venus de toute l’Europe, lors de cet événement : « Du fait de l’état d’urgence, les autocaristes rencontrent dans certains pays des problèmes d’assurance et n’affréteront donc pas de bus : nous nous attendons à une baisse sur cette clientèle ».

 A noter, comme le précise Frank Delafon, le président de Tendance Presqu’île qui fédère 250 commerçants : « Tout sera ouvert dans la Presqu’île pendant ces trois jours puisque le dimanche de la Fête des Lumière figure dans douze jours du maire, votés en conseil municipal : ce qui va nous permettre de faire découvrir notre tissu commercial. »

Du côté des partenaires  dont le club est présidé par Yves Théoleyre, cette édition quelque peu contrainte ne pose pas non plus de problème.

 Quatre-vingt-cinq partenaires privés

 Lesdits partenaires ne seront d’ailleurs jamais aussi nombreux : quatre-vingt cinq au total avec vingt-cinq nouveaux arrivants (*).

 On remarquera que contrairement aux prémisses, lors de la création du Club des partenaires avec des membres directement corrélés au thème comme EDF ou la Mat’ Electrique, cette fois, tous les secteurs de l’économie sont représentés.

 A l’instar de deux nouveaux arrivants cette année comme Carrefour qui, pesant 5 000 salariés dans la Métropole lyonnaise, sponsorisera l’œuvre lumière de Patrice Warrener et de Laser Movement « Fontaine d’Etoiles », installée place des Jacobins ; ou la société

d’ingénierie lyonnaise Assystem qui présentera, elle, un spectacle lumière particulièrement original.

 Signé Yves Moreaux, en partenariat avec Fanuc et Omron Adept Technologies, il mettra en scène des robots. Se déroulant sur le côté ouest de la place Bellecour, ce spectacle est bien évidemment baptisé « Roboticum ».

Un budget de 2,6 millions d’euros

 Au final, donc, la Fête des Lumières 2016 sera certes contrainte, mais elle bénéficiera du même budget que ses devancières : 2,6 millions d’euros, financés à 50 % par des partenaires privés.

De surcroît, elle permet de faire rentrer un peu d’argent dans le budget de la Ville, à travers l’aide apportée aux grandes métropoles qui développent dans le monde des manifestations similaires (Lodz en Pologne, Quito en Equateur, Bogota en Colombie, Shanghai, Hong-Kong et Montréal) : près de 100 000 euros. Auparavant, ces prestations étaient fournies gracieusement.

 Mais surtout, le label des artistes lumières décerné à Lyon, devenu un véritable Festival de Cannes du genre, leur permet de proposer leurs services dans le monde entier, donnant naissance à une véritable économie lumière…

 (*) Auvergne-Rhône-Alpes Gourmand ; Bandaï Namco Enternaiment ; Byblos, Carrefour, Charvet, CNRS, Colliers International ; Continental ; DCB International ; Delta Light ; Gecina ; Grosvenor ; Fanuc ; Guzzini ; Institut des Ressources Industrielles ; la Banque Postale ; Lafuma Mobilier ; Mini World ; Musée des Confluences ; Nacarat ; Office Nationale du Tourisme Marocain ; Omron Adept ; Parc des Oiseaux ; Promoval ; Rue de la République.