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Leader mondial des cordes d’escalade, le Viennois Béal se diversifie dans les travaux de grande hauteur

Au départ, l’entreprise viennoise Béal, fabriquait des lacets, puis elle a effectué, en 1976, le grand saut vers un marché alors naissant, celui des cordes d’escalade et d’alpinisme. Une ascension réussie puisque l’entreprise est devenue dix ans plus tard l’incontesté leader mondial du secteur. Michel Béal, son Pdg, veut désormais se diversifier dans les travaux de grande hauteur, un marché particulièrement prometteur.

Installée dans une ancienne usine toute en briques, le long de la Gère, la rivière qui fournissait la force hydraulique aux entreprises textiles fort nombreuses au 19ème siécle, Béal est devenue l’entreprise emblématique de la ville de Vienne, en Isère. Elle est le leader mondial, indétrônable depuis 1986, de la corde d’escalade et d’alpinisme.

La maison-mère est à Vienne (70 personnes), tandis qu’une usine a été délocalisée depuis 2006 à Madagascar (170 personnes) et qu’une filiale a été créée à Lafayette dans l’Etat américain de Georgie (40 personnes). Au total donc, cette entreprise emploie en France et dans le monde 280 personnes.

Deux idées phares ont permis à Michel Béal de se hisser au niveau de n°1 mondial.

Il a d’abord découvert presque par hasard, un traitement chimique des fils composant les cordes qui lui a permis d’augmenter fortement leur résistance, un point essentiel. Les cordes d’alpinisme et d’escalade doivent pouvoir s’étendre (de l’ordre de 35 à 75 % de leur longueur, selon l’usage) pour amortir le choc lors d’une chute, mais bien évidemment sans rompre.

Enfin une idée marketing assez simple lui a permis de conforter ce leadership.

Celle de colorer les cordes de couleurs fluos à la mode, rose, bleu, jaune, orange, pour mieux correspondre à la clientèle des jeunes sportifs, la cible visée.

Une démarche qui a fonctionné au-delà de toutes espérances : les cordes Béal ont ainsi été choisies par la nouvelle génération qui au début des années 80 a fait de l’escalade un sport très tendance dans la foulée des stars de la discipline, Jean Eldlinger et Catherine Destivelle, notamment, les deux figures de proue qui étaient les représentants de la marque Béal.

15 millions d’euros de chiffre d’affaires

Pourtant à l’origine, l’entreprise familiale Béal ne produisait que des lacets. De cette toute petite PME, Michel Béal, a fait une belle entreprise de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires (en 2015), présente à l’export dans soixante-dix pays ! Soixante pour cent du chiffre d’affaires est réalisé à l’export.

Comment cette entreprise a-t-elle pu conserver son leadership mondial malgré une grosse concurrence ? « Nous innovons en permanence », explique Michel Béal qui a mis en place un service de Recherche&Développement de cinq personnes qui propose chaque année des nouveautés très attendues des amateurs d’escalade.

Mais cela ne suffit plus pour assurer la croissance régulière de l’entreprise (de l’ordre de 3 à 5 % l’an).

D’où la ferme décision de Michel Béal de se diversifier. D’abord, depuis trois ans, cette diversification s’est opérée dans les produits annexes à l’escalade : casques, mousquetons, harnais, etc.

La décision est prise désormais d’aller plus loin et de s’intéresser aux travaux de grande hauteur utilisant les cordes : « Notre avenir est là : ces travaux de grande hauteur qui utilisent de plus en plus les cordes, sont en train de se développer de manière importante, en France et dans le monde », se félicite-t-il.

50 000 mètres de cordes pour la Tour Eiffel

Le marché est très vaste : il concerne le BTP où l’on préfère de plus en plus arrimer les professionnels à des cordes plutôt que de les installer sur des échafaudages. Deux avantages : c’est moins cher et surtout les accidents du travail y sont nettement moins nombreux. Mais il concerne aussi les plateformes pétrolières où l’on utilise de plus en plus les cordes pour assurer la protection des ouvriers : un marché dont Béal est en train de se faire une spécialité grâce, là encore, à des innovations technologiques…

Un exemple : les travaux de peinture de la Tour Eiffel, effectués tous les sept ans, nécessitent 50 000 mètres de cordes. Un marché effectivement alléchant…