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Législatives et programmes économiques : la CPME passe les candidats à la question

La CPME du Rhône avait invité, mardi 30 mai les principaux candidats aux élections législatives à présenter leur programme économique face à un parterre de petits patrons.

Avaient ainsi répondu à l’appel, Meriem Boudokhane, pour la France Insoumise, dirigeante d’une TPE spécialisée dans les services à la personnes ; Bruno Bonnell, le serial entrepreneur bien connu, référent En Marche pour le Rhône et candidat à Villeurbanne, face notamment à Najat Vallaud-Belkacem ; Michel Forissier, responsable LR du Rhône, sénateur et ancien patron d’une PME spécialisée dans la taille de la pierre ; et enfin pour le Front National, Antoine Mellies, conseiller municipal et régional. Bien que sollicité, le Parti Socialiste n’avait délégué aucun représentant, malgré les demandes réitérées de la CPME.

Soixante-dix mandataires-adhérents ont assisté à ce débat qui s’est déroulé au siège de la CPME, et plusieurs d’entre eux ont posé des questions sur les thèmes qui intéressent directement les patrons de TPE et de PME : successivement, la réforme du travail, le dialogue social, l’accessibilité des accords entreprises pour les TPE , le plafonnement des indemnités prud’homales, la fiscalité du capital, la taxation des dividendes, la baisse de l’Impôt sur les sociétés, la simplification administrative, la suspension du compte pénibilité ; et enfin, la réforme du RSI.

Priorité aux TPE et PME…

Ensuite ce sont les modalités qui différent d’un parti politique à l’autre.

 Vous pouvez suivre l’intégralité du débat sur la vidéo en ligne ci-dessous. Mais quelques remarques auparavant autour des grands thèmes de ce débat contradictoire qui a duré près d’une heure et demie.

 Première constatation : les quatre candidats unanimes affirment vouloir faire des TPE et des PME leur priorité…La France Insoumise compte y mettre une bonne part des 100 millions d’euros annoncés pour la relance.

 Inversion de la hiérarchie des normes

L’un des thèmes qui oppose le plus les quatre partis est l’inversion de la hiérarchie des normes : en l’occurrence, donner aux dirigeants la possibilité de négocier au niveau de leur entreprise, plutôt qu’au niveau de la branche.

 Pour Bruno Bonnell (LREM), c’est une évidence : « toutes les entreprises ne sont pas les mêmes : il faut leur redonner le la souplesse ».

 Pour Michel Forissier (LR) aussi, « le référendum d’entreprise doit exister : il faut que nous nous donnions enfin un code du travail qui soit adapté au 21ème siècle. »

 En revanche, tant pour Antoine Mellies (« Nous ne sommes pas favorables à la primauté des accords d’entreprise ») ; que pour Meriem Boudokhane (LFI), la branche doit subsister.

Indemnités prudhomales

Même opposition concernant un autre sujet sensible qui devrait figurer dans la loi travail n°2 à venir : le plafonnement des indemnités prudhomales. On retrouve le même clivage, Bruno Bonnell et Michel Forissier étant favorables, avec des modalités différentes à un plafonnement ; Antoine Mellies ! (« Difficile de plafonner, on remet en cause le droit social ») et Meriem Boudokhane (« franchement contre l’encadrement des indemnités prudhomales ») ; y sont opposés.

Les oppositions sont moins tranchées concernant une amélioration du « compte pénibilité », très décrié dans sa forme actuelle au sein de la CPME. La représentante de la France Insoumise « est plutôt favorable à un aménagement : il est inapplicable en l’état, même si nous sommes favorables à son maintien ». Le représentant du Front National veut carrément le « supprimer et revenir sur la loi El Khomry ». Bruno Bonnell de son côté est très clair : le conserver, oui ; mais en l’aménageant et après avoir mis en place un moratoire d’un an. Même vision des choses pour Michel Forissier.

RSI

 Enfin, deux des représentants politiques votent des deux mains pour supprimer le RSI : Bruno Bonnell qui veut « le réintégrer dans le régime général » ; et la représentante de la France Insoumise qui opte aussi pour sa suppression : « Le système dysfonctionne trop : il faut laisser la liberté au chef d’entreprise de rejoindre le régime général… »