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Les « Atelières » sauvées par une souscription publique record 

Muriel Pernin escomptait engranger 150 000 euros en lançant une souscription publique sur Internet pour sauver les trente salariées de l’atelier de confection qu’elle a lancé il y a un an à Villeurbanne avec d’ex-Lejaby  ; en définitive, elle collecte 657 150 euros !

 Souvenez-vous, dans un appel désespéré, il y a trois semaines, Muriel Pernin annonçait que les « Atelières » allaient devoir, un an seulement après leur création, demander la liquidation judiciaire et disparaître corps et bien.

 Elle mettait alors durement en cause les banques : « Dans notre pays, les banques sont plus fortes que la République. Avec notre argent, elles exécutent chaque jour des dizaines de PME. Ce sont Les Atelières qui montent aujourd’hui à la guillotine ! ».

 Le gouvernement via le ministère du Redressement productif d’Arnaud Montebourg, s’est alors mis en branle, tentant d’esquisser dans la douleur un début de solution poussant les banques accompagnée par la BPI (Banque Publique d’Investissement), jusqu’alors réticentes à soutenir cette aventure. Il s’agissait de décrocher un prêt bancaire de 350 000 euros.

 Mais dans le même temps, Muriel Pernin qui avait relancé il y a un an cet atelier de corseterie haut-de-gamme à l’initiative d’anciennes de Lejaby, avait lancé sur le site Internet de la Coopérative ouvrière, un appel à une souscription publique.

 L’initiatrice des « Atelières » espérait récolter 150 000 euros.

 Finalement, à l’arrivée, ce sont 657 150 euros qui ont été envoyés spontanément à l’atelier de Villeurbanne, à la suite de la forte médiatisation de cette aventure.

 Il s’agit de dons, allant de dix, la somme minimale à laquelle on pouvait souscrire, à quelques dizaines d’euros, et jusqu’à vingt-cinq mille euros, envoyés par des souscripteurs très variés : des ouvriers, des salariés, des syndicalistes, mais aussi des cadres, voire même des chefs d’entreprise. Des dons le plus souvent accompagnés de messages d’encouragement.

Des fonds complémentaires

 Un chiffre qui devrait encore augmenter grâce à de nouveaux apports : « Toutes les propositions d’investisseurs n’ayant pas pu être étudiées, une nouvelle assemblée générale sera organisée en juin pour recueillir ces fonds complémentaires », a annoncé Muriel Pernin lors d’une assemblée générale qui s’est déroulée le vendredi 21 mars.

 Cet apport inattendu par son ampleur va-t-il lui permettre de poursuivre l’activité ? « Maintenant, les banques et la BPI ne peuvent plus se permettre de ne pas nous suivre », assure Muriel Pernin.

 Un communiqué commun du ministre du redressement productif et de celui de l’Economie sociale et solidaire lui a répondu en écho, peu après : « Le financement en fonds propres de 657 150 euros pourra être complété par des crédits bancaires, en cours de finalisation, qui seront garantis par la BPI ».

 Reste donc désormais à Muriel Pernin à boucler cette dernière étape, mais aussi à conforter via de nouvelles commandes, l’équilibre économique de la coopérative, encore bien fragile.