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Les « Family Office » rhônalpins se regroupent en association

Une cinquantaine de sociétés familiales étaient présente lors de son lancement à Lyon. L’AFFO, association nationale des « family office » ces structures de gestion des fortunes industrielles familiales vient de créer dans la discrétion une antenne rhônalpine. Sa déléguée est Martine Collonge, ex-Euronext, l’une des meilleures connaisseuses de ces familles.

Le cadre du lancement ne pouvait qu’être le « Cercle de l’Union », place Bellecour à Lyon, le plus ancien et le plus huppé réseau d’entrepreneurs de la place lyonnaise.

Mercredi 7 septembre, une cinquantaine de représentants d’entreprises familiales se sont réunis dans ses locaux pour s’associer au lancement de la branche régionale de l’AFFO (Association Française du Family Office).

On connaît à Lyon, la structure créée par la famille Dentressangle (Dentressangle Initiatives et sa branche, Hi Inov), mais aussi celle du patron d’April, Bruno Rousset (Evolem) ou encore celle de Sophie Defforey, fille du fondateur des hypermarchés Carrefour (Aquasourça qui compte une dizaine de collaborateurs à Lyon et à Luxembourg). Toutes participent de ce que l’on appelle désormais des « family office ». Ils sont plusieurs dizaines en Auvergne-Rhône-Alpes.

Le plus célèbre d’entre eux et le plus important est, à l’échelon national, la structure qui cimente les centaines de membres de la famille nordiste Mulliez, gérant des milliards d’euros : « Mobilis », un « family office » qui compte plus d’une trentaine de personnes !

Un vocable tarte à la crème

Un vocable tout de même un peu tarte à la crème, employé souvent à tort et à travers.

Il est donc bon de rappeler ce qu’est un « family office », selon la définition qu’en donne Jean-Marie Paluel-Marmont, le président de l’AFFO :

«  Un Family Office est une organisation qui met ses compétences pluridisciplinaires au services des intérêts patrimoniaux d’une ou de plusieurs familles. Son rôle est d’accompagner ces familles dans les grandes problématiques qu’elles rencontrent dans leur histoire, comme la gouvernance, la transmission et bien sûr la gestion des actifs familiaux. Il faut bien comprendre que le Family Office n’est jamais dans une logique de vente de produits financiers, mais bien de conseil… »

Il existe ainsi deux types de Family Office : le mono-family office, dédié à la gestion exclusive du patrimoine d’une seule famille et le multi-family office au service de plusieurs familles.

Une charte éthique et déontologique

L’AFF0 regroupe une cinquantaine de F amily Office français, mais aussi une cinquantaine d’acteurs, de professionnels partenaires (avocats, fiscalistes, notaires…). Tous ces membres doivent signer une charte éthique et déontologique servant de cadre de référence.

Pour le président de l’AFFO, les Family Office seraient plusieurs centaines en France. On n’en sait pas plus, l’une des caractéristiques les plus prononcées de ces « family office » étant leur… discrétion.

Des structures que beaucoup de familles d’industriels, voire de jeune patrons ayant fait fortune dans le numérique, ne mettent jamais en avant. Aucun d’entre eux ne s’est jamais livré à une conférence de presse par exemple…

Pour en faire partie, selon le président de l’AFFO, il faut déjà que la fortune familiale pèse bon poids : au moins 200 millions d’euros. Ce qui ne peut que limiter leur nombre.

Pourquoi alors se regrouper en une association et sortir de la sorte de sa tour d’ivoire ?

Pour Sophie Quancard, déléguée générale d’AFFO, « Notre rôle est de participer à la reconnaissance et au développement des Family Office. Il est aussi d’effectuer des travaux de recherche, grâce à des commissions, en développant les relations entre les différents professionnels du métier. Nous avons pour ambition de permettre à la profession de se structurer et d’évoluer. »

Martine Collonge, déléguée générale Auvergne-Rhône-Alpes

Martine Collonge

Pour la représenter en Auvergne-Rhône-Alpes, l’AFFO a choisi comme déléguée générale l’une des meilleurs connaisseuses de ces familles ou plutôt de ces dynasties industrielles familiales : Martine Collonge, ex-responsable régionale d’Euronext, qui accompagne Lyon Pôle Bourse, mais a aussi créé sa propre société de conseil.

Cette création d’une antenne lyonnaise de l’AFFO, après celle suscitée l’année dernière à Marseille, illustre assurément un besoin de professionnalisation et de mutualisation de ces « family office ».

Un moyen aussi pour ces fortunes industrielles de continuer d’investir sur le territoire où elles ont bâti leur réussite. C’est la raison pour laquelle cette création d’une antenne de l’AFFO en Auvergne-Rhône-Alpes est aussi une bonne nouvelle pour l’économie régionale.