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Les chocolats Valrhona croquent les chocolats Weiss

Telle est la traduction rhônalpine d’une cession qui touche à la fois Weiss basé à Saint-Etienne et Valrhona dont le siège est situé à Tain l’Hermitage. En fait c’est le groupe agroalimentaire Bongrain, propriétaire de ce dernier qui rachète Weiss par l’intermédiaire de sa holding Sofarind qui, outre Valrhona, dispose déjà de quelques fleurons chocolatés tels Révillon (Roanne) ou « La Maison du Chocolat » à Paris, étoffant de la sorte son pôle dédié au produit de la cabosse. Weiss devient une marque du groupe francilien, mais reste indépendante.

 Un géant de l’agroalimentaire français vient de croquer le petit Poucet stéphanois, le Chocolatier Weiss.

 Contrôlée depuis 2007 par le holding Finapar (siège à Saint-Priest-en-Jarez dans la Loire), la société rhônalpine entre dans le giron de Bongrain, par l’intermédiaire de sa holding Soparind (Viroflay dans les Yvelines).

 La société stéphanoise va devenir une filiale du groupe agroalimentaire, comme le sont d’autres entités présentes dans l’univers du chocolat comme Valrhona à Tain l’Hermitage (Drôme) qui va prochainement ouvrir un « Musée du chocolat », mais aussi une autre société rhônalpine, Révillon à Roanne (Loire), mais aussi Deneuville ; ainsi que la Maison du Chocolat de Robert Lynx à Paris.

 Le protocole d’accord a été approuvé par les représentants du personnel et les salariés. Lundi 7 octobre l’ancien patron, Yannick Nael saluera définitivement ses collaborateurs, tout en présentant les nouveaux actionnaires, et ce dans l’usine à Saint-Etienne. Weiss devient une marque du groupe francilien, mais reste indépendante.

 Cette chocolaterie a été créée en 1882 par un jeune Alsacien, Eugène Weiss. Un entrepreneur qui su léguer aux générations suivantes un savoir- faire artisanal et le goût de l’excellence.

Une des dernières chocolateries françaises à maîtriser toute la chaîne

 La société Weiss recèle un atout de taille : elle est l’une des dernières de France (avec Valrhona bien sûr, bien connue des professionnels de la pâtisserie, Pralus à Roanne…) à maîtriser la chaîne totale, de la sélection des fèves, à l’assemblage, la torréfaction à l’ancienne à la boule à gaz, le concassage, le moulin à cacao, le pétrin, le broyage et enfin la phase essentielle : le conchage, avec de la pure pâte de cacao, du sucre et du pur beurre de cacao.

 Malgré son importante notoriété régionale et nationale, Chocolat Weiss est une PME qui affiche un modeste effectif de 108 personnes pour un chiffre d’affaires de 12,7 millions d’euros en 201.

 Le hic, qui explique cette cession : l’entreprise est dans le rouge : les pertes se sont respectivement élevées à 674 000 euros et à 593 000 euros au cours des deux derniers exercices : l’entreprise stéphanoise qui se caractérise par un réseau de distribution en propre a dû fermer des boutiques à Lille et à Paris.

13 % seulement du chiffre d’affaires à l’international

 L’objectif du groupe Bongrain qui dispose d’une solide expertise en la matière est de développer les ventes de Weiss à l’international. La société stéphanoise recèle un solide potentiel en la matière : l’exportation ne représente que 13 % de son chiffre d’affaires : 1,6 million d’euros seulement à l’export, en 2012.

 L ‘acquéreur est un des poids-lourds français de l’agro-alimentaire : Bongrain (marques Caprice des dieux, Chamois d’or, Bresse bleu, etc.)

 Dédié à l’origine dans les produits laitiers et les fromages, le groupe s’est peu à peu diversifé dans la charcuterie et les produits de la mer, puis le chocolat, avec Soparind Bongrain.

 Bongrain emploie 18 600 personnes dans une trentaine de pays à travers le monde.

 Cette internationalisation et notamment sa forte présence dans les pays émergents lui est bénéfique : son chiffre d’affaires a progressé de 3,981 milliards d’euros en 2011 à 4,08 milliards en 2012, affichant un résultat net part du groupe de 63,6 millions d’euros l’an dernier.

 La constitution de ce pôle Chocolat au sein du groupe Bongrain pourrait bien à terme mettre fin à une anomalie : aucun groupe français ne fait partie des plus grand fabricants de chocolats au monde, d’après le classement établi par Candy Industries. Le premier chocolatier français, Cemoi, figure à la 26ème place !

 Dans ce top 10 des plus gros chocolatiers mondiaux,on trouve des sociétés américaines, hollandaises, coréennes, russes, ukrainiennes et suédoises, mais aucune société hexagonale…