Toute l’actualité Lyon Entreprises

Les cinq informations économiques de l’été qu’il ne faut pas manquer

Vous avez passé de bonnes vacances et vous avez fait le break, c’est l’essentiel. Mais pendant que vous crapahutiez sur les sommets ou aviez les doigts de pied en éventail au bord de la plage, l’actualité éco ne s’est pas totalement arrêté pour autant. Plus gros rachat aux Etats-Unis de Norbert Dentressangle depuis sa création, rachat de CIAT à épisodes, absorption d’Avenir Finance par Inovalis, naissance de la Comue-Université de Lyon et première expérimentation Smart électric d’ampleur chez Desautel: voici les cinq infos essentielles de l’été en Rhône-Alpes.

Des poids-lourds Dentressangle sur les routes américaines

On pourra bientôt voir les « trucks » à l’enseigne rouge et blanche de Norbert Dentressangle sur les routes américaines. Le transporteur drômois dirigé par Hervé Montjotin, président du directoire, vient de racheter un gros transporteur du Midwest, Jacobson, basé dans l’Iowa : 5 500 salariés et 800 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Il s’agit pour la société créée en 1979 par Norbert Dentressangle de la plus grosse acquisition depuis le rachat en 2007 de Christian Salvesen qui donna au transporteur et logisticien rhônalpin une stature européenne.

Pour acquérir Jacobson, Dentressangle va devoir débourser 569 millions d’euros dont 60 % sera financé par endettement. Le prix à payer pour se mettre en phase avec la nouvelle stratégie du Groupe : devenir cette fois un acteur d’envergure mondiale.

Avec Jacobson dont les camions vont être repeints aux couleurs maison, Dentressangle dépassera les 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Ce rachat va permettre à Norbert Dentressangle de mieux répartir les risques structurels. Une acquisition qui arrive au bon moment, l’économie américaine caracolant actuellement à un rythme de croissance de près de 4 % de son PIB.

Travaillant pour des groupes de taille de plus en plus importante, le transporteur et logisticien drômois a déjà 20 % de ses clients européens qui sont américains, tandis que la moitié de ses clients ont des positions fortes aux Etats-Unis. Malgré l’éloignement de la base drômoise, les synergies devraient jouer. Le troisième métier que le groupe a ajouté à sa palette, complétant le transport et la logistique, en l’occurrence comme commissionnaire de transport, par air ou par mer, devrait aussi bénéficier de cet ancrage américain. Il représente déjà un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros.

Le feuilleton de l’été : CIAT restera-t-il Rhônalpin ?

C’était acté, assurait-on : l’on apprenait début juillet que la société spécialisée dans le génie climatique, CIAT (Compagnie Industrielle d’Applications Thermiques) basée dans l’Ain allait passer dans le giron de l’Américain UTC, le leader mondial des technologies du Bâtiment.

Les propriétaires de CIAT, la famille Falconnier détenant 54 % du capital et le groupe savoyard Somfy (46 %) étaient entrés en négociation exclusive pour céder cette ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) de 256 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 2 100 salariés travaillant dans huit usines dans le monde, avec l’objectif de concrétiser la transaction d’ici la fin de cette année.

Or, surprise, la résistance à cette transaction est en train de s’organiser. Outre les syndicats qui craignent une lourde restructuration, l’un des héritiers, Benoit Falconnier n’entend pas laisser partir cette belle entreprise rhônalpine outre-Atlantique.

Le petit-fils du fondateur travaille à une offre d’achat concurrente. Cet entrepreneur qui a travaillé pendant trois ans dans l’entreprise familiale assure avoir obtenu l’accord de fonds de grandes familles françaises.

Problème : comme il s’est retiré du capital de CIAT à la fin de l’année 2012, Benoît Falconnier ne peut plus peser sur l’avenir de cette entreprise créée il y a quatre-vingts ans, sauf à déposer lui-même une offre de rachat. Réussira-t-il à maintenir l’indépendance de CIAT, et pour se faire, à convaincre son oncle et ses frères ? La réponse ne devrait pas tarder à intervenir…

La société lyonnaise Avenir Finance absorbée par Inovalis

Danyel Blain

Un des plus anciens routiers de la finance lyonnaise, Danyel Blain qui a créé Avenir Finance il y a vingt ans, est en train de passer la main.

La société cotée en Bourse qu’il a créée s’est développé de manière importante :6 milliards d’euros d’actifs sous gestion à ce jour. Elle a notamment sur l’immobilier haut de gamme et la vente de produits financiers sur Internet.

L’absorption par Inovalis a été approuvée par 94 % des actionnaires en juillet.

Cette opération est réalisée sous la forme d’apport à titre pur et simple de l’intégralité des titres des sociétés Réalista, Inoprom, Inovalis AM et Inovalis PM, à Avenir Finance.

Inovalis devient de la sorte actionnaire majoritaire d’Avenir Finance à hauteur de 66 %.

Le conseil d’administration nomme Stéphane Amine Pdg d’Avenir Finance qui succède à Danyel Blain, 61 ans. La famille Blain reste toutefois actionnaire d’Avenir Finance.

Agé de 46 ans, Stéphane Amine est le co-fondateur et actionnaire majoritaire d’Inovalis, dont il assure également la présidence et la direction générale.

L’ambition du nouveau propriétaire d’Avenir Finance : « devenir un acteur majeur et indépendant de la gestion et de la distribution d’actifs financiers et immobiliers, soutenu par une vision européenne. »

La Comue : une seule Université de Lyon pour figurer dans les palmarès internationaux

L’Université de Lyon, qui se présente comme le deuxième pôle scientifique de France, a adopté en juillet le changement de ses statuts, faisant d’elle un méga-établissement pluridisciplinaire avec pour ambition d’entrer dans le top 10 des meilleures universités européennes.

Engagés depuis un an, à la suite de la promulgation de la loi Fioraso sur l’enseignement supérieur et la recherche, les travaux entre les différents acteurs de ce regroupement ont abouti à la création d’une communauté d’universités et établissements (Comue) qui regroupe ainsi onze établissements de la métropole Lyon Saint-Étienne (Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, Université de Saint-Étienne, ENS, Insa, SciencesPo Lyon etc.).

Soit au total 130 000 étudiants et 1 500 enseignants et chercheurs qui se retrouvent désormais sous « une bannière commune ».

En 2013, seuls deux établissements lyonnais, l’ENS et Claude-Bernard (Lyon 1) s’étaient classés dans le plus célèbre des palmarès internationaux, entre la… 201ème et la 300ème place.

« Nous souhaitons faire de l’Université de Lyon, l’une des dix meilleures universités européennes à moyenne échéance, c’est-à-dire dans les cinq à dix ans », a commenté son président, Khaled Bouabdallah, à l’issue de la création de cette méga-université qui, désormais, devra prouver, derrière ce paraphe, qu’elle peut concrètement exister.

Desautel, 1er site à expérimenter le projet Smart Electric Lyon

Robots au sein de l''usine Desautel de Meyzieu.

 L’usine de production de Meyzieu du groupe Desautel, spécialisée dans la production d’extincteurs devient le premier site industriel expérimentateur du vaste projet Smart Electric Lyon.

Cette unité de fabrication de 4 000 m2 emploie soixante-dix-sept personnes : elle produit 500 000 extincteurs par an.

 Desautel, engagé dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE ISO 26 000) est le premier candidat de cette expérimentation européenne sur les usages et les solutions électriques de demain, initiée par EDF. Elle consiste à analyser et piloter les consommations énergétiques de l’entreprise avec pour objectif l’amélioration de la performance. 

 Le site de Meyzieu, à la pointe en matière de robotique, génère une facture énergétique d’environ 200 000 euros par an. L’objectif est de stabiliser ce coût, tout en conservant la performance et le confort.

 A l’issue de la phase de mesure qui a suivi l’audit, les équipes d’EDF proposeront une analyse et des recommandations dans le pilotage du système électrique. Les scénarios validés seront mis en œuvre dès novembre 2014.