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Les conteneurs deviennent la première activité de fret fluvial sur le Rhône

L’activité du port Edouard Herriot a eu beau reculer de 5,5 % en 2013, cela n’a pas empêché le trafic de conteneurs de poursuivre sa croissance au point de devenir la première activité sur le Rhône. Toujours à la hausse, les vingt-quatre bateaux de croisière recensés sur le fleuve ont transporté l’année dernière 90 000 touristes.

 Qui aurait dit il y a dix ans que les conteneurs qui envahissent les ports de mer deviendraient eux aussi prédominants au sein des ports fluviaux ?

 Selon le bilan 2013 établi par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), le transport par conteneurs est devenue la première activité de fret fluvial sur le Rhône.

 Il est vrai que l’année dernière, si les produits agricoles ont diminué de 10 % et si les matériaux de construction ont crû légèrement (+ 4 %), il n’en a pas été de même pour les « boîtes ».

 En 2013, l’activité conteneurs a affiché une croissance de 14 %, ce qui a représenté 82 400 EVP : comprendre « Equivalent Vingt Pieds », une unité de mesure des conteneurs. Cette évolution est unique en France, elle ne se retrouve sur aucun autre fleuve de l’Hexagone.

 La raison de cette croissance porte le nom d’un ancien maire de Lyon : le port Edouard Herriot. C’est lui en effet qui draine 87 % du trafic des conteneurs sur le Rhône.

 L’installation en 1993 d’une activité de manutention de conteneurs au Terminal 1, géré par la filiale « Lyon Terminal » de la CNR, puis en 2000, d’un second terminal à conteneurs, ont porté leurs fruits. Au total, en six ans, le trafic de conteneurs a fait un bond de 60 % au port Edouard Herriot, hissant donc les « boîtes » en tête du palmarès des activités de fret fluvial.

 Baisse du trafic au port Edouard Herriot

 Cette hausse des conteneurs ne doit pas masquer en revanche la baisse globale du trafic enregistré l’année dernière sur le port Edouard Herriot : – 5 %. Avec 10,8 millions de tonnes, il revient à son niveau de 2011.

 Les principaux responsables de cette baisse sont, selon la CNR « les difficultés rencontrées par les activités céréales, les produits métallurgiques et le BTP. »

 Et de souligner que « la forte hausse-45 %- du trafic fluvial pour les produits chimiques dont le tonnage est encore faible, ne compense pas cette baisse. ». Encourageant, toutefois.

 Reste que le port lyonnais est un port multimodal qui permet à plusieurs types de transport de se rencontrer. 83 % des 5,4 millions de tonnes manutentionnées au port Edouard Herriot ont été transportées via un mode alternatif à la route (fer, eau ou oléoduc), le Rhône représentant dans cet ensemble 27 % des diverses marchandises transportées.

 La CNR a développé le long du fleuve-roi dix-huit autres plate-formes multimodales dont la dernière en date à Arles et la prochaine au Pouzin en Ardèche qui deviendra en 2015 le premier port public ardéchois. Bénéficiant de ces différents points d’ancrage, le trafic fluvial a continué à croître sur le Rhône l’année dernière en affichant une hausse de 5,5 %, à 5,38 millions de tonnes de marchandises transportées.

 Vingt-quatre bateaux de croisière

 Autre apport au trafic fluvial : le tourisme. Le développement des équipements pour cette activité s’est poursuivi en 2013 avec la création d’appontements pour paquebots de croisière à Tarascon, une halte-fluviale à Aramon pour bateaux de plaisance, ainsi que l’installation de plusieurs péniches-hôtels.

 Neuf bateaux de croisière circulaient en 2005 sur le Rhône. Ils sont désormais vingt-quatre, à avoir transporté l’année dernière 90 000 passagers. On est certes loin des millions de croisiéristes transportés sur le Rhin, mis la barre des 100 000 touristes fluviaux pourrait bientôt être franchie.

 Malgré les crues qui ont restreint le trafic,le flux touristique a poursuivi sa croissance l’année dernière : + 2,6 %. A la CNR, on estime les retombées économiques de ce trafic sur les territoires de l’axe Rhône-Saône à 31 millions d’euros (*).

 A noter que cette croissance régulière impose désormais une forte activité fluviale la nuit : la CNR a comptabilisé l’année dernière 36 % d’éclusages nocturnes…

(*) Suite à une étude réalisée en 2008 par Voies Navigables de France (VNF)