Toute l’actualité Lyon Entreprises

L’association Contribuables actifs lyonnais (Canol) qui traque la gestion des collectivités lorsqu’elles se révèlent dispendieuses, met le doigt sur les mauvaises surprises rencontrées par le nouveau Rhône et un dérapage des frais de personnels au sein de la Métropole lyonnaise.

On le sait, depuis le 1er janvier 2015, la Métropole de Lyon est devenue une réalité juridique.

 Difficile à mettre en œuvre. Cette nouvelle collectivité qui a rang de département va-telle amener des économies de gestion ?

 Non, du moins pour l’instant, dénonce l’association Canol (Contribuables actifs lyonnais) qui n’hésite pas parfois à poursuivre les collectivités auprès du tribunal administratif lorsqu’elle estime que les élus ont franchi la ligne rouge.

 Pour l’heure, pour la Canol «  peu de choses sont en état de fonctionner réellement. Il faudrait d’abord que le Pacte de cohérence métropolitain soit adopté par le Conseil métropolitain. C’était prévu avant le 1er juillet 2015 selon le texte de loi, on peut craindre qu’il n’en soit rien. » 

 Ce pacte a pour objet essentiel de fixer le cadre des relations entre les 59 communes et la Métropole. Cette dernière pourrait à la fois déléguer des compétences aux communes, et exercer des compétences qui lui seraient déléguées par tout ou partie des communes. Cette redéfinition en profondeur des rôles et compétences est une nécessité.

 « Des gains engrangés par l’intersyndicale de 4,2 millions d’euros »

 La Canol fait un premier bilan : « D’ores et déjà, les gains engrangés par l’intersyndicale s’élèvent à 4,2 millions d’euros, dont 0,9 million d’euros, rien que pour l’harmonisation des tickets restaurant. Ce cas est d’ailleurs assez représentatif du rapport de force : la valeur faciale du ticket restaurant prise en compte est celle du Conseil Général, la plus élevée, et le pourcentage de la participation employeur est celle du Grand Lyon, le plus élevé ! »

 Le conseil de la Métropole a aussi voté en février un nouveau régime indemnitaire « qui vise le plus souvent à compenser les inégalités générées par le maintien des avantages acquis. Nul doute que la négociation portera également sur l’application de ce nouveau régime de manière à obtenir de ce côté, ce qui aura été perdu de l’autre. L’enjeu est important pour le budget de fonctionnement de la métropole ! »

 Et la Canol « d’espérer que les élus de la Métropole auront le courage d’endiguer ces demandes excessives, ce qui n’est pas sûr… »

 « Nombreuses titularisations au Nouveau Rhône »

 Autre collectivité pointée du doigt par les contribuables lyonnais actifs : ce qui reste de l’ancien département, rebaptisé nouveau Rhône qui a désormais un nouveau président : Christophe Guilloteau.

 Or, selon l’association, il a en prenant ses fonction eu quelques mauvaises surprises : « avec des recettes de fonctionnement et une population respectivement réduites de 73 % et 75 %, et malgré la dotation de 75 millions d’euros versée par la Métropole, les nouveaux élus vont devoir apprendre à gérer économiquement, d’autant qu’ils se sont engagés à ne pas augmenter les impôts pendant leur mandat.« 

 Et de préciser : « Ils ont eu la surprise de constater que la précédente équipe dirigée par Madame Chuzeville avait procédé à des recrutements, mais aussi à des achats de véhicules neufs, ou encore que les titularisations avaient été très nombreuses… et ce, juste avant les élections ! »

 D’autres mauvaises surprises pourraient survenir, selon Canol : « Les élus auront à veiller à la cohérence de la répartition des charges établie par la commission chargée de l’évaluation des transferts entre le département et la Métropole, qui ne tient pas compte d’engagements dits « hors bilan ». C’est le cas du Musée des Confluences, du SYTRAL et de Rhônexpress.

 Et d’ajouter : «  des différences dans la pyramide des âges des personnels répartis entre les deux collectivités ont été observées, ce qui augmente sensiblement le coût des agents et la masse salariale du département. Enfin certaines charges ont été budgétées, à quelques semaines des élections, à un niveau inférieur aux engagements pris contractuellement tels les transports scolaires où un trou de 7 à 8 millions d’euros est estimé. »

 Pour y voir plus clair, Christophe Guilloteau, le nouveau président, a d’ailleurs demandé à un cabinet extérieur de faire rapidement un audit de la situation…