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Les trois Lyonnais de New Nomads réinventent avec succès l’Auberge de Jeunesse

Il faut bien reconnaître que le concept d’Auberge de Jeunesse a pris un coup de vieux. Charlotte Bollard, Julien Routil et Pierric Soum sont en train de la réinventer. Le premier établissement qu’ils ont ouvert à la Guillotière à Lyon affiche 80 % de taux de remplissage. Un deuxième est prévu aux Terreaux et un troisième à Paris…

« Nous avons voyagé tous les trois. Et créé le type d’Auberge de Jeunesse que nous aurions aimé rencontré sur notre chemin : à la fois économique, au design contemporain, avec l’accueil familial des chambres d’hôtes… ».

C’est ainsi que Julien Routil, président de New Nomads, décrit le concept d’Auberge de Jeunesse contemporaine qu’il a créé en 2014 avec ses deux partenaires, trentenaires comme lui : Charlotte Bollard, l’architecte de la bande, et Pierric Soum, le financier. Lui, Julien qui occupe le poste de président est l’homme du marketing et du commercial.

Ils ouvrent leur premier établissement à l’enseigne « Slo Living Hôtel » dans le quartier de la Guillotière à Lyon. Une Auberge de Jeunesse new look composée de dortoirs avec couchettes de 4 à 8 personnes, mais aussi doté de trois chambres privatives.

Des nuits de 25 à 85 euros

A côté des dortoirs, des chambres privatives

Les couchettes en dortoir sont facturées 25 euros, les chambres privatives de 65 à 85 euros. Le petit-déjeuner est en supplément : 5 euros.

« Nous nous adressons à une population un peu plus âgée que celle des Auberges de Jeunesse classique : de 25 à 35 ans avec parmi eux, une nouvelle génération de voyageurs qui ne se retrouve pas dans l’hôtellerie traditionnelle, mais qui recherche toutefois un certain confort, mais dans le cadre d’une atmosphère conviviale », précise Julien Routil.

D’emblée, leur premier établissement fait mouche. Alors que le taux de remplissage moyen des hôtels à Lyon tourne autour de 65 %, le trio de nouveaux hôteliers lyonnais affiche près de 80 % en 2015. Ils arrivent même à équilibrer leurs comptes dès la première année pleine, avec un chiffre d’affaires de 400 000 euros. Joli.

Un tour de table avec Bpifrance

Cette réussite leur donne naturellement des ailes. Et leur permet de se tourner vers des investisseurs et non des moindre puisqu’il viennent de boucler un tour de table auprès de Bpi France, la Banque Publique d’investissement, à un niveau non divulgué, dans le cadre du nouveau Fonds France Investissement Tourisme, lancé fin 2015. Les trois fondateurs restent majoritaires.

Mais on peut sans difficulté imaginer que le tour de table porte sur plusieurs centaines de milliers d’euros dans la mesure où le trio lyonnais a en perspective deux projets d’envergure qu’il va leur falloir financer.

Une deuxième hôtel aux Terreaux

Leur deuxième établissement sera aussi lyonnais : il est actuellement en train de s’édifier dans un ancien immeuble de la Presqu’île lyonnaise, proche des Terreaux.

Une Auberge de Jeunesse revisitée plus importante que la première : 120 couchages avec une dizaine de chambres privatives. Il ouvrira ses portes en juin.

Enfin, un troisième projet verra prochainement le jour, grâce à Anne Hidalgo, maire de Paris : ils prévoient un plus gros porteur encore dans le 20ème arrondissement de Paris, près de la Nation, « L’auberge de Buzenval ». Il verra le jour à l’horizon 2018/2019.

Nos trois trentenaires ont en effet remporté l’appel d’offre de la première magistrate parisienne, « Réinventer Paris ». Ils y vont accompagnés du promoteur Novaxia, avec lequel il sont concouru.

Un très gros porteur à Lyon ?

Un succès basé sur l’accueil, la convivialité

« Nous avions prévu de créer cinq cents lits d’ici 2019. Nous serons dans les clous », se félicite Julien Routil.

La concurrence pointe le bout de son nez : désormais ils ne sont plus les seuls sur ce marché. Leur succès a suscité des émules et fait traverser le Channel au grand spécialiste anglais du secteur, « Generator », porté sur les très gros porteurs : de 500 à 2 000 lits. Il a pris pied l’année dernière à Paris, près du canal Saint-Martin : 918 chambres ! Et pourrait être intéressé à terme par Lyon…

Pas de crainte pour Julien Roudil. « Nous, ce n’est pas du tout notre créneau. Nous voulons conserver la convivialité des hôtels à taille humaine. C’est ce qui fait notre succès… »