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Les vins des côtes du rhône continuent de jouer la montée en gamme « premium », et ça marche…

Malgré une baisse en volume, l’année dernière, les exportations des vins des côtes-de-rhône ont augmenté l’année dernière en valeur. L’illustration d’une stratégie revendiquée par l’Interprofession qui veut projeter l’image « d’un vin à l’art de vivre sans cravate, jeune, ludique, mais surtout pas snob » , dixit son président, Michel Chapoutier.

Les vins des côtes-du-rhône ont été boutés l’année dernière des rayons hard discount en Belgique et en Grande-Bretagne. Trop chers !

 Mais au lieu de pleurer à chaudes larmes, les responsables d’InterRhône, le syndicat qui regroupe les négociants et les viticulteurs s’en félicite.

 Ce recul apparent illustre la montée en gamme et donc en prix des vins des côtes-du-rhône. Michel Chapoutier, président d’InterRhône s’en délecte . « Nous avons une vraie chance d’être devenus des vins à la mode sur de très nombreux marchés. Que l’on abandonne dans ce cadre certaines entrées de gamme, c’est une règle que l’on doit accepter… »

 Les exportations en hausse de 5 % en valeur

 Résultat, si globalement les exportations des vins des côtes-du-rhône ont reculé de 4,1%, l’année dernière en volume (- 6 % pour l’ensemble des vins de l’Hexagone), ils ont crû de 5 % en valeur, représentant 459 millions d’euros.

 Les côtes-du-rhône exportaient il y a quelques années de 25 à 27 % de leur production. En 2015, ce fut près d’un tiers : très précisément, 32 % en volume.

 Sur l’année, les vins, alors que l’inflation est quasi-nulle, se sont renchéris de 5,3 %.

 C’est le vin à la mode aux USA où les côtes-de-rhône ont progressé de 2,3 % en volume (126 000 hl), mais de 5,7 % en valeur, soit 86 millions d’euros.

 En Chine après un coup de blues sur les exportations dû aux mesures anti-corruption, le marché a repris fortement. L’année dernière, 50 000 hl ont été exportés, soit une hausse de 11,8 %, mais de 15,1 % en valeur.

 De plus en plus de vins blancs

 Cette croissance est aussi favorisée par la montée des vins blancs dont la superficie plantée augmente d’année en année : ils pèsent 7 % aujourd’hui, soit une hausse de 17 %, l’année dernière. Les rosés, comme partout, eux aussi, ont le vent en poupe, ils représentent désormais 14 % des ventes.

 Résultat, les rouges viennent pour la première fois de franchir à la baisse la barre des 80 % de la production pour représenter 79 %

 Une qualité qui grimpe, une offre qui se diversifie : tout ceci explique ces augmentations de prix : « Notre ‘premiumisation’ se confirme sur tous les marchés matures », se félicite en utilisant ce barbarisme, Armand Pignol, le secrétaire général d’InterRhône.

 Et de préciser : « Nous avons mis en œuvre un repositionnement de nos circuits avec un glissement vers le haut, vers des segments plus porteurs et plus valorisants, en nous appuyant sur la demande »

 Reste que cette politique ne pourra perdurer éternellement. Il va falloir que les côtes-de-rhône trouvent leur prix d’équilibre : ils n’en sont probablement plus très loin.

 « Nous ne voulons pas avoir l’image de vins snobs »

 Pour être dans la mode, les responsables d’Inter-Rhône prennent le contre-pied de la politique menée dans le Bordelais. «  Nous ne voulons pas avoir l’image de vins snobs. Nous aimons faire des vins à l’esprit décontracté, des vins d’un art de vivre sans cravate qui privilégient l’émotion, un produit jeune, ludique et dynamique… », lance Michel Chapoutier qui, toujours simplement vêtu sportwear, cultive lui aussi, personnellement cette image.

 Pour porter cette mode sur les côtes-du-rhône, l’Interprofession table aussi sur le tourisme œnologique en captant une partie des touristes européens qui transitent par la vallée du Rhône.

 Et prévoient d’ici un an, une fort belle « Maison du vins, baptisé « le Carré du Palais » qui va s’installer dans les anciens locaux de la Banque de France à Avignon.

 Ce « Carré » sera situé sur un site stratégique et pour le moins touristique : la place du palais des Papes qui attire 600 000 visiteurs par an.

 Un investissement de 9 millions d’euros

 L’ouverture des portes de ce nouveau lieu dédié à Bacchus est prévue pour avril 2017

 On y trouvera une Ecole des vins, un bar à vins, une table bistronomique de vingt-cinq couverts, des boutiques ateliers, etc. Un investissement de 9 millions d’euros qui fera le pendant à la Cité de la gastronomie à Lyon, mais aussi de la future Maison des vins, annoncée dans le même temps à Lyon, tandis que sous l’influence du dynamique époux d’Anne-Sophie Pic, une autre Cité de la Gastronomie se profile au cœur même de Valence.

 De nouveaux et nombreux équipements œno et gastro-touristiques à venir qu’il serait par ailleurs judicieux de mettre en réseau !