Toute l’actualité Lyon Entreprises

Liaison ferroviaire Lyon-Turin : l’Italie avance désormais plus rapidement que la France !

Suite aux véritables batailles rangées dans la vallée de Suse, près de Turin, l’inquiétude des promoteurs de la liaison ferroviaire Lyon-Turin se portait vers l’Italie. Or, non seulement, ça se calme de ce côté là, mais l’Italie qui va démarrer les travaux de la « descenderie » de Chiomonte, est désormais en avance dans le calendrier du projet. Jean-Jack Queyranne compte bien interpeller François Hollande lors du prochain Sommet France-Italie, le 20 novembre, pour que les freins côté français soient levés.

 Il suffisait de regarder les mines réjouies des promoteurs de la liaison ferroviaire Lyon-Turin, réunis à Lyon, le mardi 24 septembre, pour constater que le projet a repris de la vitesse.

Le Comité pour la Transalpine que préside l’industriel Franck Riboud (Danone), principal organisme de lobbying rassemblant tous les thuriféraires du projet, a fait le point sur le projet alors que se profile une nouvelle et importante réunion, le Sommet franco-Italien qui, après Lyon en décembre 2012, se déroule cette fois, le 20 novembre prochain, en Italie.

La surprise provient en effet de l’Italie. On avait encore récemment dans les yeux les images des affrontements entre les forces de l’ordre et les opposants au projet dans la vallée de Suse avec pour but pour ces derniers, d’empêcher l’avancée des travaux sur ce site névralgique.

Pour Mario Virano, le commissaire chargé de suivre le dossier pour la gouvernement italien, « la situation est désormais beaucoup plus calme dans la vallée de Suse : ce ne sont plus que quelques extrémistes qui s’opposent au projet ». Il est vrai que médiatiquement, c’est désormais le calme plat.

Mieux même, la situation a fortement évolué ces derniers mois dans la Botte. Le tunnelier est entré dans la galerie de reconnaissance de Chiomonte : « c’est un symbole de l’avancement des travaux », estime le représentant du gouvernement italien. Mieux encore, ledit gouvernement a approuvé la création des Fonds d’accompagnement économique à hauteur de 2 milliards d’euros. Et enfin, le conseil des ministres italien a ratifié l’accord franco-titalien de janvier 2012.

Ce retour du dynamisme transalpin fait piaffer d’impatience les promoteurs français du projet, à commencer par Jean-Jack Queyranne qui entend se servir du prochain Sommet franco-Italien pour que le projet avance un peu plus de ce côté-ci des Alpes. « Les parlementaires français n’ont toujours pas ratifié la clef de répartition du coût des travaux entre l’Italie, la France et l’Europe », regrette le président de la région Rhône-Alpes.

Il ajoute : «  nous allons mener une campagne de signatures des entrepreneurs rhônalpins en faveur du projet ; et enfin, nous allons entreprendre une démarche commune auprès de François Hollande pour que soient mise en œuvre les décisions qui nous permettrons de franchir les prochaines étapes : la constitution d’un promoteur public et la réponse en 2014 à l’appel à projets qui sera lancé par l’Union Européenne. »

Le dossier Lyon Turin a tout de même quelque peu avancé côté français, puisque l’appel d’offres des travaux de la galerie de reconnaissance de Saint-Martin-la-Porte a été lancé, prélude aux travaux. Le préfet de Savoie réunit d’ailleurs les responsables agricoles le 30 octobre pour mesurer l’impact des travaux afin qu’aucun agriculteur ne soit lésé.

Enfin, cet été-le 23 août-le gouvernement français a déclaré d’utilité publique les travaux d’accès au tunnel de base.

Reste que le financement, le nerf du projet n’est toujours pas bouclé. Il semble pratiquement acquis que Bruxelles financera 40 % du projet, mais il faudra attendre le vote du budget.

« Il faudra que le Sommet franco-italien constate que les conditions sont remplies et que le chantier est prêt à démarrer, politiquement, économiquement », souhaite Bruno Rambaudi, vice-président du comité Transpadana, l’équivalent italien de la Transalpine.

Si le projet continue à avancer de la sorte, le calendrier pourrait être respecté pour une ouverture du tunnel vers 2029/2030 (fin du creusement en 2025, puis aménagement en 2028/2029).

Ceci dit, il reste suffisamment de temps d’ici là pour quelques nouveaux soubresauts…