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Lokaz : le Lyonnais Stéphan Blanchet veut relancer les places de marchés de vente de voitures d’occasion

Après les parkings de supermarchés, non sécurisés ou les sites sauvages, les sites Internet peuvent aussi constituer le cadre d’un certain nombre d’escroqueries lors de la vente de véhicules d’occasion entre particuliers. Comment assurer cette sécurité et la sérénité qui devrait présider à ce type de transaction ? Stéphan Blanchet pense avoir trouvé la solution : il a créé Lokaz pour la mettre en œuvre. Objectif : développer une centaine de sites d’ici deux ans.

 Dès le 26 avril, les Puces du Canal à Villeurbanne, vont aussi servir tous les samedis matin de cadre à des ventes de voitures d’occasion entre particuliers.

 Il en sera de même, à partir du dimanche 4 mai, sur le parking du stade de rugby Beauregard de l’OSGL à Saint-Genis-Laval dans la banlieue de Lyon.

 Les Foires aux ventes de véhicules d’occasion entre particuliers qui ont fleuri il y a quelques années sur les parkings de nombreux hypermarchés et qui pour un certain nombre de raisons, réglementaires notamment, ont presque toutes disparu, seraient-elles de retour ?

 Dans une certaine mesure, oui, mais ce qui tenait de l’initiative locale pas toujours bien encadrée veut mettre en œuvre un véritable profesionnalisme.

 Tel est en tout cas l’ambition du Lyonnais Stéphan Blanchet (Sup de co et 3ème cycle contrôle de gestion finances), créateur de la société Agora et par ailleurs actionnaire minoritaire des Puces du Canal et du Double Mixte qui vient de fonder Lokaz, un concept qui veut pallier certaines dérives.

 « De trop nombreuses escroqueries »

 Il explique : « On rencontre un certain nombre d’escroqueries sur les sites de vente de voitures d’occasion ou à travers les petites annonces de journaux ou de sites spécialisés : soit on est incité à verser une somme d’argent à un vendeur avant même d’avoir vu la voiture. Ou alors le véhicule se trouve à l’étranger et on vous demande d’envoyer un acompte. Les chèques non certifiés, les vices cachés, les compteurs trafiqués sont aussi légion… »

 Après avoir décrit ce tableau sans concession, le créateur de Lokaz ajoute : « Je suis persuadé que seul le contact direct entre les interlocuteurs, le vendeur et un acheteur peut remédier à tous ces désagréments. »

 Le concept de Lokaz a ainsi, selon lui, le mérite de la simplicité : « Nous proposons une solution basée sur quelques principes simples : il consiste à apporter de la sécurité à la transaction en assistant les acteurs, en garantissant la qualité d’un véhicule grâce à l’expertise de partenaires. »

 Et de lancer : « Nous ajoutons même un environnement favorisant la convivialité, propice à une mise en confiance… »

 Mais concrètement, comment ces bonnes paroles se concrétiseront-elles ? Stéphan Blanchet est en train de négocier l’utilisation d’un certain nombre de parkings opérationnels le samedi ou le dimanche matin. Lors des opérations de ventes, six à huit personnes se rendent sur le terrain.

 Un parc fermé

 Les ventes se déroulent dans un parc fermé : une seule entrée, une seule sortie. L’équipe présente sur le terrain vérifie les papiers de chaque véhicule, remplit le registre de police obligatoire, favorise les contacts entre vendeurs et acheteurs, sécurise les essais en mettant en place des modalités bien précises, etc. « L’organisation est sécurisée, cadrée, mais se veut aussi conviviale », insiste le créateur de Lokaz.

 Pour ce faire, Stéphan Blanchet s’est entouré de partenaires : notamment le Crédit Agricole qui proposera des prêts à l’achat sur place et Feu Vert qui développera une offre diagnostic expert permettant aux particuliers de garantir leurs véhicules de trois à six mois.

 Outre les Puces du Canal, Stéphan Blanchet a pris langue avec les dirigeants de clubs de rugby qui disposent de grands parkings. « Tous les dirigeants de club ont été intéressés », se félicite-t-il.

 Stéphan Blanchet leur rétrocédera 50 % des sommes recueillies. « Pour un Club de rugby, cela représentera une ressource complémentaire de 30 000 à 100 000 euros par an », précise Stéphan Blanchet

 Vingt-deux euros : coût pour le vendeur

 Justement, quel est le modèle économique de Lokaz ? C’est gratuit pour les acheteurs, seuls les vendeurs payeront entre 17 euros (pour une moto), 22 euros (pour une voiture) jusqu’à 35 euros pour un camping-car pour pouvoir faire briller les chromes de leurs véhicules sur les parkings aménagés et attirer le chaland.

 Le créateur de Lokaz vise deux cibles complémentaires : les professionnels qui pourront exposer leurs véhicules d’occasion, mais de manière bien visible et sur une partie bien précise de chaque site, ainsi que les femmes.

 « Par crainte, seule 1 % des femmes vendent actuellement leur véhicule d’occasion de cette manière. Nous pensons qu’en sécurisant fortement le concept, elles oseront vendre en direct leurs voitures », escompte le créateur de Lokaz.

 L’objectif de sa société qui compte cinq personnes : dix à quinze sites d’ici la fin de cette année : Grenoble, Romans, Oyonnax, Rillieux, Villefranche, etc. , pour un chiffre d’affaires de 200 000 à 300 000 euros lors du premier exercice.

 D’ici deux ans, il vise une centaine de sites en France. « Il se vend chaque année 6 millions de voitures d’occasion dont 2,5 millions de particulier à particulier : le marché est vaste », conclut Stéphan Blanchet qui entend bien tracer sa route au sein d’un concept pour l’heure totalement inorganisé.

 Photo-Stéphan Blanchet, le créateur de Lokaz.