Toute l’actualité Lyon Entreprises

Louis Thannberger, le pape des introductions en Bourse de retour à Lyon

Il a introduit en Bourse Cegid, L’Olympique Lyonnais, mais aussi SEB, Poweo et bien d’autres. Au total près de quatre cents arrivée de PME petites et grandes sur la cote, grâce à lui. Cet ancien de la Lyonnaise de Banque où il a appris le métier, Louis Thannberger quitte Paris pour s’installer à Lyon avec sa société. A l’heure où les investisseurs reviennent sur le marché boursier, il prévoit d’accompagner dix nouvelles introductions cette année après avoir déjà mené sur la cote Collectors, puis prochainement Novaday), Jane. Sa recette : les introductions low cost. Interview.

Louis Thannberger, pourquoi revenir à Lyon ?

 Louis Thannberger-Tout simplement parce ce que c’est dans cette ville qu’a été créée, il y a trente ans, la plus grande révolution financière pour les entreprises de croissance : le Second Marché.

 Il y a ceux qui pensent que l’histoire ne repasse pas les plats et ceux qui estiment que l’histoire est un éternel recommencement. Je fais partie de cette deuxième catégorie.

 Nous sommes à Lyon dans une ville de gens d’affaires et dans la capitale des PME. J’ai en outre le sentiment que depuis quelque temps, Lyon pèse de plus en plus lourd : c’est désormais la seule capitale régionale qui peut offrir une vraie alternative à Paris.

 Enfin, le consensus unique que Gérard Collomb a réussi à créer avec les entreprises et le tissu économique constitue aussi un vrai atout.

 Le climat économique et financier actuel est-il bon pour que reviennent les introductions en Bourse, au compte-gouttes ces dernières années, il faut bien le reconnaître ?

 C’est vrai, le crédit se fait de plus en plus rare aujourd’hui,. Les accords Bâle III font très mal aux banques. Le capital-développement a également du mal à jouer pleinement son rôle car la Bourse ne lui a pas permis de sortir de ses participations ou à tout le moins à des niveaux de valorisation intéressants.

 C’est la raison pour laquelle, je pense que la Bourse peut constituer une des solutions les plus efficaces permettant de financer des entreprises.

 J’ai repris mon bâton de pélerin sans difficulté pour trouver des prétendants intéressés pour venir en Bourse.

 Que proposez-vous à ces entreprises ?

 D’abord une certitude : on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération de chefs d’entreprise qui ont d’entrée des ambitions mondiales. Il existe nombre de PME et de TPE qui ont acuellement besoin d’argent pour assouvir ces ambitions.

 D’autre part, la période est redevenue favorable aux petites et moyennes valeurs. On l’a bien vu l’année dernière. Celles-ci ont crû de 25 %, tandis que le CAC 40 ne gagnait que 15 % . Les investisseurs sont à l’affût.

 Comment travaillez-vous pour mener ces introductions ?

 Je travaille en partenariat avec Axiona, une société basée à Lyon et créée par Richard Vincent et Trading and IPO, dirigée par Thierry Folcher, ce qui nous permet d’offrir toute la palette des compétences pour une introduction.

 Ce réseau me permet de rester libre, ce qui, selon moi, constitue un atout face à des chefs d’entreprises qui comptent sur la Bourse pour rester tout aussi libres. Au cours de ma carrière, j’ai sillonné toutes les régions de France. Il y a peu de chefs d’entreprise qui ne me connaissent pas !

 Combien d’introductions en Bourse visez vous cette année ?

 Je compte en réaliser une dizaine : il m’appartiendra de présenter des projets de qualité. Nous avons déjà introduit Collectors, une société de Mornant dans le Rhône spécialisée dans le reyclage. Nous allons introduire début avril, Novaday, une société iséroise spécialisée dans les LEDs. L’introduction de Jane, une société de Montpellier qui a développé une boisson innovante à base de plantes rares, est imminente. Il y en aura près d’une dizaine cette année. Et d’ici là, nous nous apprêtons à lâcher une bombe. Attendez quelques semaines…

 Sous quelles modalités, proposez-vous ces introductions en Bourse  ?

 Nous proposons des introductions que l’on pourrait qualifier de low cost par le biais de la cotation directe, via le Marché Libre. Un type d’introduction qui ne doit pas dépasser 2,5 millions d’euros, mais qui, suite à la hausse des cours, en général rapide, permet assez rapidement de procéder à une augmentation de capital. Celle ci coûte d’autant moins cher que la valorisation est élevée.

 Ce mode d’introduction est totalement adapté aux PME et aux TPE. Il ne nécessite pas de dossiers trop lourds et ne représente pas de coûts prohibitifs. Il ne s’agit pas d’amasser des sommes astronomiques, mais d’assurer simplement le financement des entreprises !

 Photo (DL)Louis Thannberger.