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Lumières et ombres sur le futur musée des Confluences à Lyon

Il s’agit sans doute de l’édifice en cours de construction qui aura connu le plus de polémiques ces dernières années. Une certitude : depuis que le le géant du BTP Vinci est devenu chef de file des travaux, ceux-ci avancent au rythme prévu. Le gros œuvre sera achevé à l’automne, la très complexe charpente métallique est en bonne voie d’achévement et le bâtiment devrait être inauguré comme prévu au printemps 2014. Reste encore un certain nombre d’interrogations. Quel en sera le coût final ? Quel sera celui de son fonctionnement, à coup sûr élevé ? Et enfin que présentera-t-on dans ce musée qui ne ressemblera, c’est certain, à aucun autre ?

Les centaines de milliers d’automobilistes qui circulent chaque jour sur l’A7 sur le pont de la Mulatière devant le chantier du musée de la Confluence, peuvent actuellement de leur voiture en apprécier la complexité.

La charpente métallique qui apparaît toute biscornue et d’une complexité folle évoque celle d’un vaisseau spatial façon Star Trek. Elle saute encore plus aux yeux, lorsqu’on visite le chantier. Six mille tonnes d’acier sont en train d’être posées, entre les poutrelles d’acier et les 17 000 plaques inox dont aucune ne possède la même taille et qui seront assemblées grâce à 250 000 boulons ! Il faudra y ajouter ensuite onze verrières et 600 panneaux photovoltaïques.

Toutes ces difficultés de réalisation apparaissent bien gérées par le groupement d’entreprises qui a repris les rênes du chantier après les errements du premier appel d’offres qui a enlisé le projet pendant plusieurs années.

Le groupement d’entreprises mené par Vinci, dans lequel on retrouve GTM Bâtiment et Génie Civil Lyon, sa filiale locale, mais aussi l’italien Permasteelisa et la SMAC, est en phase avec le calendrier annoncé à la reprise des travaux en avril 2010. Le gros œuvre du socle de béton (14 000 m3) sur lequel est posé le « nuage » métallique, a été terminé à l’automne 2011. Les deux charpentes métalliques du « nuage » et du « cristal » qui accueilleront les salles d’exposition permanente et temporaire du musée auront leur apparence définitive dès l’automne prochain.

Les travaux de second œuvre des corps d’état techniques (plâtrerie, chauffage, ventilation, climatisation, électricité, etc.) ont d’ores et déjà débuté et se poursuivront jusqu’à l’automne 2013.

Il faudra ensuite, sous la conduite d’Hélène Lafont-Couturier, nommée récemment pour prendre la responsabilité de l’ensemble des musées du Département du Rhône, que les 6 400 m2 de surfaces d’exposition du musée soient aménagés, de même que la librairie et les trois brasseries qui prendront place sur le site.

Si le rythme continue à être tenu, le musée pourra enfin être inauguré comme prévu au printemps 2014.

Reste que de nombreuses ombres financières planent encore sur le coût réel de ce chantier qui a explosé depuis les estimations initiales qui portaient au tout début, avant les différentes péripéties qu’a connu le projet, sur 60 millions d’euros.

Pour l’heure, le chiffrage donné officiellement par le Département est de 181 millions d’euros, tout compris, avec les études, la construction, la scénographie, les équipements muséaux et les prestations intellectuelles. On resterait donc dans la deuxième épure initiale. Les élus de l’opposition au Conseil général ont eu entre les mains un chiffrage plus élevé, mais il faudra attendre la fin des travaux pour connaître la facture définitive.

L’autre interrogation porte sur le coût du fonctionnement, un autre sujet délicat auquel s’est attelé Hélène Lafont-Couturier qui devait rendre prochainement un rapport à Michel Mercier, président du Conseil général pour lever le voile sur cette question.

« Certains ont évoqué 30 millions d’euros : ce sera bien moins que cela », affirme pour l’heure la responsable du musée. Sachant que ce nouvel établissement emploiera une centaine de personnes dont une forte proportion de nouvelles embauches et qu’il faudra faire vivre 6 400 m2 d’expositions dont une moitié de temporaires, le coût sera, c’est la seule certitude, situé entre 10 et 20 millions d’euros par an. A comparer avec le coût global de fonctionnement des trois musées actuels gérés par le Département du Rhône : 9 millions d’euros. A minima donc, un doublement annoncé.

La dernière inconnue concerne le contenu véritable de ce musée qui ne ressemblera à aucun autre existant…au monde. Son contenu sera en effet totalement original : « Si on veut opérer une comparaison avec les musées existants à Paris, ce sera un mélange de Cité des sciences de la Villette, de celui des arts premiers du quai Branly et du musée de L’Homme », tente de décrire, Hélène Lafont-Couturier. Elle ajoute : « Pour faire simple, ce sera un musée pour faire comprendre le monde. »

Il sera doté de deux niveaux. Le premier sera consacré aux collections permanentes et le second, aux temporaires : le turn over sera important, puisqu’au minimum six expositions temporaires devraient être organisées chaque année. Il s’agira à la fois d’expositions invitées, mais aussi des expositions montées par le musée lui-même, « le plus souvent en co-productions, pour en réduire les coûts », reconnaît Hélène Lafont-Couturier qui devra gérer ce grand vaisseau muséal dans un cadre budgétaire qui ne pourra qu’être contraint.

Photo (DL) : Une charpente métallique à la complexité folle.