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Lyon Parc Auto : recul du chiffre d’affaires pour la première fois depuis sa création

Un signe fort des temps. La SEM (Société d’Economie Mixte) Lyon Parc Auto qui gère la grande majorité des parkings de l’agglomération lyonnaise a vu pour la première fois de son histoire son chiffre d’affaires reculer en 2013. Le signal que l’heure est plus à l’autopartage et aux parkings-relais qu’aux classiques parkings de centre-ville.

Dans son genre Lyon Parc Auto (LPA) est un mastodonte.

Cette société d’Economie Mixte (SEM) exploite dans l’agglomération lyonnaise pas moins de vingt-neuf parcs qui représentent plus de vingt-mille places de parking (très précisément 20 907), ce qui génère un peu plus de six millions de passages par an.

Son chiffre d’affaires est à l’avenant : cette entreprise qui fait travailler 167 personnes a affiché en 2013 un chiffre d’affaires de 51,1 millions d’euros.

Au rythme de l’ouverture, année après année de nouveaux parkings, ce chiffre d’affaires n’a cessé de croître depuis qu’est né LPA sous l’égide du Grand Lyon.

Or, l’heure désormais est à la diminution du nombre des voitures dans les centre-villes et à la création de parkings relais à la périphérie. Voire même à terme, comme à Londres, à la mise en place d’un péage de centre-ville, ou à des restrictions de circulation, mais à Lyon, on n’en est pas encore là…

La croissance rapide d’une structure comme Lyon Parc Auto est terminée puisque pour la première fois depuis sa création Lyon Parc Auto a vu, en 2013, son chiffre d’affaires reculer.

Un recul du chiffre d’affaires de 1 %

Ce recul n’est pas très important : 1 %, à 51,1 millions d’euros, mais il a valeur de symbole. D’autant que les relais envisagés de croissance, à l’instar de l’auto-partage ne répondent pas encore aux espoirs mis en eux.

La première raison de cette baisse tient d’abord au recul de la fréquentation des dix-neuf parkings de la SEM. En 2013, le nombre de passages au sein de ces parkings est passé de 6, 46 millions, à 6,21 millions, soit un recul de 4 %.

La moindre appétence des automobilistes à se déplacer avec leur voiture au profit des transports en commun a joué sans doute en partie.

Mais cette baisse de la fréquentation tient aussi aux importants et longs travaux réalisés sur le parc Saint-Jean qui a fait perdre à LPA près de 150 000 passages.

D’autres travaux, ici ou là ont aussi coûté près de 40 000 passages. Les crues de la Saône, obligeant la fermeture du parc du quai Saint-Antoine ont aussi joué un rôle. Un impondérable qui disparaîtra lorsque le parc Saint-Antoine actuel disparaîtra pour laisser la place à un jardin et à un nouveau parking souterrain dont les travaux viennent de débuter à proximité.

Le nombre d’abonnés à Autolib recule

Autre constatation : l’activité d’autopartage-ces voitures Autolib que l’on peut utiliser à l’heure ou à la journée-n’a pas répondu aux espoirs mis en elle.

Le chiffre d’affaires : 94 000 euros ne progresse que de 3%, alors que la direction de LPA prévoyait 10 % de plus, tandis que le nombre d’abonnés régresse : il est tombé à 1 114 à la fin de l’année, soit un recul de 3 %.

Pour Louis Peleaz, le nouveau président de Lyon parc Auto, « il faut bien reconnaître que les esprits ne sont pas encore prêts pour l’auto-partage. Il faut du temps pour faire évoluer les mentalités. »

La concurrence aussi du nouveau venu cette année a aussi pu jouer : Bluely du Groupe Bolloré. Mais le nouveau président ne le pense pas : « Nous sommes beaucoup plus complémentaires que concurrents avec Bluely. Après quelques difficultés de contact, nous avons engagé des discussions pour voir comment nous pourrions travailler ensemble », précise-t-il.

Les 91 véhicules en autopartage ont ainsi affiché un déficit de 137 000 euros en 2013

En revanche, si le chiffre d’affaires décélère, le résultat net de LPA est conforme aux prévisions à 195 000 euros.

Quels relais de croissance ?

Quels relais de croissance pour LPA, désormais ? Ils sont peu nombreux, à vrai dire. La création de parcs relais fait partie des objectifs stratégiques du Sytral, la puissance organisatrice du transport dans l’agglomération lyonnaise qui pousse à la multiplication de tels parcs. Il leur faudra des gestionnaires : des discussions ont été engagées entre le Sytral et LPA qui pourrait être ce gestionnaire.

Enfin, la prochaine échéance pour Lyon Parc Auto sera le renouvellement du contrat via un appel d’offres de l’important parking de la Part-Dieu. Il sera renouvelé fin 2014/début 2015.

La seule perspective de construction d’un nouveau parc serait celle envisagée sous la gare de la Part-Dieu, cette fois dans le cadre du développement en souterrain de la première gare de connexion en région de France, mais on n’en est pas du tout encore à ce stade…