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Lyon parc Auto accélère le déploiement des voitures en libre service, Autolib

Concessionnaire de près de trente parcs de stationnement dans le Grand Lyon, Lyon Parc Auto doit accompagner à la fois la volonté des élus de diminuer la circulation dans l’agglomération tout en équilibrant ses comptes, voir même, sortir si possible un résultat positif. La Société d’Economie Mixte (SEM), doit pour ce faire, être innovante : c’est elle qui est à l’origine d’Autolib qui propose des voitures en libre service. Le concept va sortir des parkings pour apparaître à l’air libre : quinze sites de location vont être créés en surface. De même une partie de la superficie du parking des Cordeliers en Presqu’île lyonnaise sera dévolue à un «Espace Logistique Urbain » pour favoriser les livraisons vertes. Tous ces investissements n’ont pas empêché LPA de gagner 2,5 millions d’euros cette année, tandis qu’Autolib devrait parvenir à l’équilibre en 2012.

Les Lyonnais qui les voient passer en permanence n’ignorent plus rien des Velo’v, ces deux roues en libre service lancés avec le succès que l’on sait en 2005. Ils connaissent moins Autolib, un service lancé par la SEM (Société d’Economie Mixte) Lyon Parc Auto qui, avec près de trente parkings en gestion dans le Grand Lyon et à l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, est le leader local du stationnement avec près de 80 % du marché.

Lancé dans une certaine incrédulité, ce concept de voitures en libre service a fini par se frayer son chemin. Actuellement, près de 72 véhicules sont mis à la disposition des usagers. Elles seront prochainement une centaine car Lyon Parc Auto a décidé d’installer une quinzaine de sites dédiés en surface. L’un des premiers verra le jour Place Jean Macé.

Ce déploiement prouve que le concept était valide : le chiffre d’affaires d’Autolib a crû l’année dernière de 17 % à 750 000 euros. Pour preuve, selon François Gindre, directeur de Lyon parc Auto, Autolib devrait même pour la première fois parvenir à l’équilibre l’année prochaine. Son déficit s’est réduit l’année dernière à 54 000 euros : le concept, complémentaire aux loueurs de voitures, a déjà séduit 1 600 automobilistes qui utilisent ces véhicules pour quelques heures seulement en moyenne.

Mais peut-être Autolib rencontrera-t-il prochainement la concurrence d’un autre projet qui pourrait être créé à Lyon (des discussions sont en cours avec le Grand Lyon) : CarGoTo, une filiale de l’Allemand Daimler, qui, lui, propose des voitures en libre service déployées, non par dans des parkings en souterrain ou sur des sites dédiées, mais sur la voirie. Pour les retrouver, l’usager, une fois abonné, géolocalise le véhicule le plus proche sur son iPhone ou son Smartphone, grâce à une application Web spécifique.

Pour François Gindre, directeur, L’objectif des actionnaires de LPA qui sont des collectivités, n’est pas de gagner de l’argent à tout prix, mais d’accompagner la politique de ces mêmes collectivités. Or celle-ci évolue. Ainsi, cela ne se voit pas toujours, mais selon Jean-Louis Touraine, le président de Lyon Parc Auto, l’utilisation de la voiture a diminué ces dix dernières années à Lyon de 15 %. Cela ne signifie pas que 15 % de Lyonnais de moins n’utilisent plus leur voiture, mais que chacun se déplace un peu moins avec son véhicule. Le même objectif de recul de 15 % de la circulation des automobiles dans le Grand Lyon est visé pour les dix prochaines années.

Pour accompagner cette politique, LPA va créer au sein même du parking des Cordeliers, en presqu’île lyonnaise un « Espace Logistique Urbain », en collaboration avec le pôle de compétitivité LUTB (Lyon Urban Trucks and Bus) : un lieu accessible aux grands poids-lourds qui pourront décharger leurs marchandises qui seraient ensuite distribuée par des petits camions ou des triporteurs électriques. «  Une expérience que nous allons observer de près », précise Jean-Louis Touraine.

Pour accompagner ce mouvement, d’ailleurs contre son propre intérêt commercial, LPA propose des abonnements spécifiques aux abonnés qui utilisent peu leur voiture. De même, LPA ne construira plus de parkings. « Hormis-précise Jean-Louis Touraine- à la périphérie de Lyon, dans les parcs relais : tous ceux existants sont actuellement saturés : c’est là que se situent les besoins futurs». La seule possibilité de développement de Lyon parc Auto qui a perdu cette année la gestion de deux parkings, à Perrache et à Villette, mais en a gagné deux autres en remportant l’exploitation du parc de l’hôtel de ville et le tout nouveau des Tables Claudiennes.

Moins LPA investit, plus son résultat net augmente. La SEM a ainsi affiché en 2010 un résultat net de 2,5 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 51 millions d’euros (+ 6 %).

L’année prochaine, le bénéfice devrait se situer aux alentours de 800 000 euros. LPA va en effet devoir faire face à de nouveaux investissements au sein des parcs Saint-Antoine et Saint-Jean situés en bord de Saône qui ne gagneront pas une place de stationnement de plus : ils en perdront même quelques-unes au passage. Ce sera pour la bonne cause : ils deviendront définitivement protégés des inondations. Chaque année, les crues de la Saône provoquent leur fermeture pendant plusieurs semaines…

PhotoAutolib, le libre service automobile de LPA a vu son chiffre d’affaires progresser de 17 % l’année dernière. Il devrait atteindre l’équilibre en 2012.