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Mille robots humanoïdes à Lyon en 2016 ? Gérard Collomb pose la candidature de la Ville à la Robocup

Y aura-t-il une compétition de football entre robots en sus de l’Euro 2016 à Lyon ? La question n’est pas aussi saugrenue que cela. Une telle compétition organisée chaque année dans une ville différente du monde est susceptible d’attirer, à côté des fans de football de l’Euro 2016, quatre cents équipes et un bon millier de robots. A côté du salon Innorobo, elle installerait un peu plus Lyon comme Cité Robotique.

On le sait, Lyon sera sur le circuit de l’Euro 2016 de football, puisque le Stade des Lumières de Jean-Michel Aulas, destiné à accueillir les équipes en lice devrait être prêt, comme prévu, un peu moins d’un an avant la manifestation.

 Mais une autre compétition footballistique pour le moins originale, pourrait se dérouler au même moment, ou un peu avant : la Robocup.

 Quatre compétitions mettant en scène des robots humanoïdes au programme

 Il s’agit d’un tournoi international de robotique qui réunit quatre manifestations dont la plus spectaculaire est la « RobotcupSoccer », en l’occurrence, un tournoi de foot entre deux équipes de robots, capables de développer leur jeu de manière autonome, sans aide extérieure.

 Une magnifique occasion pour toutes les équipes de chercheurs qui travaillent sur les humanoïdes dans le monde de confronter leur niveau d’excellence.

 Il faut bien le reconnaître, même si ces robots autonomes arrivent à marquer tout seuls des buts, ce qui est déjà extraordinaire, ils sont encore un peu patauds. L’ambition de cette compétition est de créer à terme, une équipe de robots humanoïdes capable de rivaliser avec les champions du monde humains, d’ici 2050…

 Cette « Robocup comporte également trois autres compétititons mettant des robots en œuvre : la « RoboCupRescue », mettant en situation des robots de sauvetage et d’assistance à la personne ; la « Robocupjunior », composée de projets éducatifs d’initiation à la robotique auprès des enfants des écoles ; et enfin, la « Robocup@Home », un vrai rêve éveillé : une compétition de robots pour la réalisation de tâches ménagères : le robot doit être capable de comprendre oralement les ordres puis de les exécuter…

 Chaque année, cette compétition est organisée par la Fédération internationale Robocup, à but non lucratif présidée par un scientifique italien, Daniele Nardi : elle se déroule dans une ville différente du globe.

 Quarante pays et deux mille cinq-cents participants en 2013

 L’édition 2013 qui a réuni 40 pays et 2 500 participants s’est déroulée à Eindhoven aux Pays-Bas. Celle de cette année aura lieu au Brésil, pays de la Coupe du Monde de Football. Celle de 2015 en Thaïlande. Et pour 2016, ce pourrait bien être Lyon.

 Avec l’appui de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, de Fleur Pellerin, ministre de l’économie numérique, Gérard Collomb a posé discrétement en février dernier la candidature de Lyon. Une candidature qui a fait son chemin, puisque la capitale des Gones est en haut de la pile, en concurrence avec une ville allemande dont le nom n’a pas été divulgué.

 Même si rien n’est joué, Lyon, avec son salon Innorobo, sa filière robotique régionale qui est en train de se mettre en place et l’entregent de Bruno Bonnell, devenu le « Monsieur Robotique » français ne manque pas d’atouts dans son jeu.

 D’ores et déjà un comité de candidature et d’organisation a été constitué. Il est porté par l’Insa, la plus grande école d’ingénieur de France avec ses six mille étudiants qui a créé une spécialisation robotique.

 Parmi les membres du comité de candidature figure Bruno Bonnell, bien sûr, en tant que chef de projet robotique dans le cadre du plan national de reconquête industrielle ; mais aussi Dominique Duhaut, un chercheur en robotique, Olivier Simonin, du CITI Lab, un laboratoire associé à l’Insa et Sylvie Presti, professeur et chercheur au Laboratoire d’informatique de Grenoble.

 Si la candidature lyonnaise est acceptée, les compétitions pourraient se dérouler au sein de l’Insa sur le campus de La Doua à Villeurbanne qui accueillerait les quatre cens équipes attendues, soit près de trois mille participants et un bon millier de robots. Autres sites envisagés : la Halle Tony Garnier et Eurexpo.

 Un budget de 1,2 million d’euros

 Le budget de la compétition est estimé à 1,2 million d’euros. Il serait pris en charge pour un tiers par l’association organisatrice, le reste étant financé par les collectivités locales, c’est-à-dire, Lyon, le Grand Lyon et la Région Rhône-Alpes.

 Le jeu en vaut sans doute la chandelle, ne serait-ce pour l’impact médiatique que pourrait susciter cette Robocup qui, si la ville de Lyon est choisie, se déroulerait avant la finale de l’Euro 2016.

 « Pourquoi faire jouer des robots au football ? » s’interroge Eric Maurincomme, président de l’Insa de Lyon. « Tout simplement parce que cela signifie qu’ils sont prêts à intervenir dans la vie de tous les jours… »

 Le nom de la ville retenue sera connu fin juillet 2014.