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Musée des Tissus. Pour Emmanuel Imberton : « A ce jour, rien n’est réglé »

La pression monte. Pour le président de la CCI Lyon Métropole, il ne s’agit pas de trouver une solution au 1er janvier 2017 comme le préconise le préfet Michel Delpuech, mais dans « les semaines qui viennent. » De leur côté, les professionnels du textile confirment leur volonté de créer une Fondation privée.

Musée des Tissus de Lyon : le compte à rebours a commencé. La partie de poker menteur continue et chacun des acteurs s’exprime, mais personne, à commencer par l’Etat n’indique quelle mise il est susceptible de mettre sur la table.

 Ce qui a le don de faire monter en pression Emmanuel Imberton, le président de la CCI Lyon Métropole, pour qui « le problème principal du financement de ces musées n’a pas été abordé lors de cette réunion du 22 janvier avec le Préfet et les parties prenantes, pas plus qu’il n’avait été abordé dans le rapport commandé par l’Etat à l’Inspection Générale des Affaires Culturelles… »

 Pour lui, aucun doute : « Il revient à l’Etat de se positionner comme chef de file d’une solution rapide et pérenne avec le soutien des acteurs locaux, dont certains se sont clairement positionnés : la Région Auvergne-Rhône-Alpes et les industriels du textile (NDLR, voir ci-dessous). »

 Pour sa part, « La CCI Lyon Métropole s’engage aussi à apporter sa contribution, en faisant don des collections à l’Etat et en mettant à disposition les deux hôtels particuliers qui abritent les collections dans le cadre d’un projet porté par l’Etat. »

 Pour Emmanuel Imberton, « Ces musées ont le label ‘Musées de France’. Leurs collections constituent un patrimoine exceptionnel, unique au monde et bénéficient du prestigieux statut de ‘Trésor national’. A ce titre, ils sont un enjeu majeur pour le rayonnement culturel de notre pays, et un maillon essentiel de l’histoire industrielle et culturelle lyonnaise. »

 Et le président de la CCI Lyon Métropole d’enfoncer le clou : « L’Etat doit prendre ses responsabilités et s’engager financièrement pour sauver ces musées. Ça n’est qu’à cette condition que les industriels de la filière textile apporteront leur soutien financier et que la Région Auvergne-Rhône-Alpes soutiendra un projet en co-financement.

 La CCI participera à la concertation proposée par le Préfet, mais une solution doit être trouvée dans les semaines qui viennent… »

Une Fondation privée

 De son côté, la profession textile en Auvergne-Rhône-Alpes, représentée par Unitex, comme elle l’avait fait lors du premier tour de table de sauvetage du Musée des Tissus de Lyon, «  s’engage à créer une fondation privée qui aura pour objet de collecter des fonds destinés à financer le développement du Musée des Tissus : acquisitions de pièces, organisation d’expositions, promotion du Musée des Tissus et de ses activités »,…mais là encore à une condition : «  dès lors que les pouvoirs publics accepteront d’assumer la tutelle de ce Musée. »

 Pour Grégoire Giraud, vice-président d’Unitex, « la Profession textile estime qu’il est de la responsabilité de l’Etat, en lien avec les collectivités territoriales, de prendre en charge le fonctionnement de ce Musée. »

 En effet, pour le vice-président d’Unitex, « la nature même de la collection abritée par le Musée des Tissus, qui constitue la plus riche collection au monde en matière de tissus selon les propos-mêmes de la Directrice des Musées de France, oblige la Nation à en assurer la gestion, la conservation et la promotion au même titre que tout trésor national ».

 Reste à l’Etat, désormais, à prendre ses responsabilité, au vu de ces déclarations. A suivre…