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Musée des Tissus : reculer de neuf mois pour mieux fermer ?

L’horizon semble en apparence s’être dégagé quant à l’avenir du musée des Tissus. Personne ne voulant endosser la responsabilité d’une fermeture brutale, des efforts ont été effectués, de la part de Gérard Collomb, notamment. Mais suffisants seulement pour maintenir la structure jusqu’à la fin de l’année, pas encore pour la pérenniser…

L’hypothèse de la fermeture brutale le 14 mars du Musée des Tissus de Lyon a fait bouger les lignes.

Emmanuel Imberton président de la CCI Lyon-Métropole ne proposera pas lors de l’assemblée générale de la CCI Lyon-Métropole prévue le lundi 14 mars de couper tout crédit à ce Musée qu’il finançait jusqu’à présent à fonds perdu.

Il demandera même aux élus consulaires de voter un budget complémentaire de 1 million d’euros à ce musée ; une rallonge qu’ils voteront sans aucun doute.

Jusqu’à présent, Emmanuel Imberton campait sur une position simple et claire : la CCI de Lyon n’a plus les moyens de financer ce musée vu les coupes sombres que l’Etat a opéré dans ses finances. C’est à ce même Etat d’agir, ainsi que les collectivités, si elles veulent conserver ce Musée à Lyon.

Gérard Collomb ne fait plus la sourde oreille

Un langage ferme qui a fini par être entendu. Notamment par Gérard Collomb, maire de Lyon et président de la Métropole qui faisait jusqu’à présent la sourde oreille. « J’ai demandé une aide exceptionnelle à la Métropole de Lyon et à la Ville de Lyon qui apporteront chacune 125 000 euros », annonçait-il, le 9 mars.

Et d’assurer qu’il entend même faire le tour des communes composant la Métropole dont les maires « seront sollicités pour participer financièrement à cette contribution exceptionnelle… »

Mieux encore, le maire de Lyon s’engage « avec Brigitte Saby, décoratrice internationale, d’essayer de faire le tour de mécènes français et étrangers, afin de mobiliser autour de la collection exceptionnelle du Musée »

C’est ce coup de pouce financier qui ajouté aux 250 000 euros apportés par l’Etat et à la somme identique décidée par le Conseil régional de Laurent Wauquiez qui a permis in extremis de sauver-provisoirement- le Musée, explique Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon.

D’où un grand ouf de soulagement du Préfet du Rhône, Michel Delpuech qui au passage souligne que le licenciement immédiat des vingt salariés du musée aurait en tout état de cause coûté 1,3 million d’euros…

« Acter dans le même temps la fermeture du musée, si… »

Pour autant, le Musée est-il définitivement sauvé ? Bien évidemment non et si les lignes ne bougent pas plus d’ici la fin de l’année, ce serait reculer pour mieux fermer.

Le président de la CCI de Lyon reste ferme : « Je proposerai aux élus de la CCI d’acter dans le même temps (NDLR : lors du vote de la rallonge de 1 million d’euros) la fermeture du Musée fin 2016, si aucune solution pérenne ne se dégage dans les tous prochains mois. »

C’est l’Etat qui a la clef

Dans l’histoire, qui a la clef ? Un acteur essentiel : l’Etat. Il suffirait qu’il reconnaisse le Musée des Tissus comme Musée national pour qu’une partie du chemin soit effectué.

« Le caractère absolument exceptionnel des collections du Musée des Tissus et du Musée des Arts décoratifs justifient largement leur intégration dans la liste des Musées nationaux », estime Emmanuel Imberton.

Il faudrait également que derrière les collectivités et les entreprises du textile, via Unitex, qui se sont engagées à créer une Fondation pour venir en aide au Musée, réussissent à monter un dossier financier qui tienne la route, concurremment à l’Etat

La CCI de Lyon-Métropole s’engage d’ailleurs pour accélérer le processus, « dans l’hypothèse où une solution viable se dessine, à céder les collections à l’Etat et à mettre à disposition les deux hôtels particuliers qui les abritent… »

Suffisant pour débloquer définitivement le dossier, où va-t-on continuer à jouer longtemps au poker menteur ? Pour l’heure, rien n’est joué…