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Nouveau directeur et nouveau cap pour l’incubateur Créalys qui se « pépinièrise »

L’incubateur d’entreprises Créalys dédié aux start-up issues de la recherche publique a un nouveau directeur, Cédric Nieutin. Il vient de faire évoluer cette structure, l’une des plus importantes de ce type en France, en accompagnant les créateurs au-delà du stade d’accouchement et de la création de leur entreprise et en y mettant des moyens supplémentaires, tout en leur offrant un espace de co-working.

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Faut-il rester un simple incubateur, c’est-à-dire n’accompagner les entreprises que durant leur phase de création et leur souhaiter bonne chance une fois la société créée ; ou aller encore plus loin ?

 Telle est la question que s’est posé Cédric Nieutin qui vient de prendre les fonctions de nouveau directeur de l’incubateur Créalys en succédédant, en septembre 2011à Nadia Kamal. Créays ? Une structure basée à Lyon-Villeurbanne qui accueille actuellement trente start-up en gestation : uniquement des entreprises technologiques créées en lien avec la recherche publique (*). Avant même son arrivée son opinion était faite : Créalys doit changer.

 Ce choix de faire évoluer ce second incubateur de Rhône-Alpes, avec Grain à Grenoble, Cédric Nieutin l’explique par son propre retour d’expérience. Avant de prendre la direction de Créalys, il était chargé de l’accompagnement au sein même de l’incubateur des porteurs de projet dans le domaine des cleantech et des sciences de l’ingénieur : chimie et environnement, mécanique, sciences des matériaux, physique et optique.

 Une expérience elle-même nourrie pour ce diplômé de l’Ecam (2001) et d’EM Lyon (Master spécialisé Entreprendre, en 2002), par la création pendant quatre ans, après ses études, d’une start-up de technologie innovante dans le domaine des dispositifs médicaux. 

 « Je partage avec les créateurs mon expérience de mise en place des processus innovants, de définition de business models et de gestion d’entreprises de croissance », explique-t-il.

 Cette expérience l’a amené à proposer un accompagnement de plus longue durée. L’incubateur lyonnais accompagnait jusqu’à présent les entreprises pendant douze mois, le temps de valider leurs concepts et de tester leurs produits, avant la création juridique de l’entreprise. Désormais ce délai est porté de dix-huit à vingt-quatre mois.

 De même les avances remboursables qui permettent aux entreprises de se développer pendant cette période passent de 30 000 à 100 000 euros. « Une moyenne, car bien sûr, ces avances sont variables et dépendent du potentiel et de l’ambition du ou des créateurs d’entreprise », précise Cédric Nieutin.

 Enfin, pour lutter contre la solitude des créateurs de jeunes pousses, un espace de co-working est créé au sein de Créalys dans ses locaux installés au sein du campus de La Doua à Villeurbanne où 100 m2 sont dédiés à l’accueil de sociétés incubées. « Il s’agissait de répondre à une demande des créateurs qui se sentaient bien seuls », explique Cédric Nieutin.

 Créalys va d’ailleurs encore plus loin que ce simple accueil : comme dans les pépinières d’entreprise, les quatre animateurs de cet incubateur proposent également un accompagnement en matière de ressources humaines, un coaching en recrutement et peuvent également les aider à trouver un ou des partenaires financiers.

 Bref, Cédric Nieutin est en train d’inventer un nouveau modèle, à mi-chemin entre le pur incubateur et la pépinière d’entreprises.

 Ces innovations ont amené une augmentation de 70 % du budget de cette structure financée en majeure partie par la Région Rhône-Alpes et le Grand Lyon.

 Enfin, Cédric Nieutin milite pour un rapprochement avec l’autre incubateur régional, Grain, installé à Grenoble : « C’est vrai, nous figurons parmi les deux plus gros incubateurs de France, mais, même avec cela, nous restons encore peu visibles au niveau européen. Un rapprochement nous permettrait d’accroître cette visibilité. »

 (*) Depuis sa création en 1999, Créalys a accompagné 156 entreprises avec un taux de survie à trois ans de 94 % et à cinq ans de 77 %. L’incubateur est à l’origine de la création de 1 100 emplois directs.

 Photo (DL)Cédric Nieutin, nouveau directeur de l’incubateur Crealys, basé à Villeurbanne.