Toute l’actualité Lyon Entreprises

Nouveau magazine d’investigation en ligne : arrivée remarquée de « Médiacités » à Lyon

« La vie de diva du directeur de l’opéra »…C’est par un article repris par de nombreux médias, locaux et nationaux, épinglant les notes de frais de Serge Dorny, le directeur de l’Opéra de Lyon, qu’un nouveau média numérique vient de faire son apparition à Lyon : « Médiacités ». Un article qui accompagné d’une enquête sur les tensions sociales au sein du plus important établissement culturel lyonnais tombe mal car il éclipse quelque peu l’annonce, au même moment, de son classement comme « Meilleure Maison d’Opéra 2017 », en Europe, devant la Scala de Milan et Covent Garden, à Londres !

 Au programme également de ce premier numéro : un procès passé inaperçu sur un abus au travail détaché : une entreprise lyonnaise de dix salariés qui faisait travailler…vingt-quatre travailleurs détachés polonais !

 « Médiacités », média indépendant, non adossé à un groupe financier ou industriel, réalise donc une arrivée quelque peu tonitruante, bien dans la ligne éditoriale que ce site d’information en ligne s’est fixé : l’investigation. « Sans concession », comme le précise sa « base line ».

 Créé par sept anciens de l’Express et de l’Expansion, ce site qui n’est présent qu’en région se veut en quelque sorte un « Médiapart » régional. Il n’est diffusé pour l’heure qu’à Lille et Lyon et s’apprête à ouvrir un bureau à Toulouse. Son objectif : être présent assez rapidement dans les dix principales métropoles françaises.

 

Nicolas Barriquand, rédacteur en chef de l’édition lyonnaise de « Médiacités » et Jacques Trentesaux, directeur de la publication.

Chaque semaine, explique Nicolas Barriquand, son rédacteur en chef, un ex-Express, le site proposera une ou deux enquêtes, un Forum, des compte-rendus sur des sujets oubliés de l’actualité, etc. « Ce qui ne nous interdit pas, en fonction de l’actualité , de rajouter des sujets entre deux newsletters », précise Nicolas Barriquand.

 Ce nouveau média est doté d’une structure souple. Nicolas Barriquand anime une équipe d’une dizaine de pigistes qui proposent chaque semaine des enquêtes, des reportages destinés à bousculer quelque peu les lignes de l’information à Lyon.

 Un modèle économique basé sur les abonnements

 Pas de publicité sur le site, si la démarche éditoriale est la même que celle de Médiapart, le modèle économique lui ressemble fort aussi : les lecteurs ne peuvent accéder au site que par abonnement.

 Celui-ci s’établit à 6,90 euros par mois et 59 euros par an. « C’est une condition indispensable si l’on souhaite redonner de la valeur au travail journalistique, assurer notre indépendance éditoriale et ainsi regagner la confiance des citoyens envers leurs médias », explique Jacques Trentesaux, le directeur de la publication et l’un des sept cofondateurs.

 C’est aussi un modèle économique qui ne peut fonctionner qu’en mettant en place une identité éditoriale forte et reconnue : tel est le chemin que doit emprunter « Médiacités » s’il veut gagner son pari.

 Les sept créateurs actionnaires de Médiacités ont investi dans le site une partie de leurs indemnités de départ. Mais comme ce n’est évidemment pas suffisant pour lancer un nouveau média, fut-il numérique, un appel au crowdfunding a été lancé sur Ulule, ce qui a permis à l’équipe de « Médiacités » d’engranger 25 000 euros.

 «  En contrepartie, les investisseurs gagnaient la possibilité de s’abonner : nous avons déjà de la sorte plus d’une centaine d’abonnés à Lyon », se félicite Nicolas Barriquand.

 Objectif : 3 000 abonnés à Lyon

 On est encore loin cependant de l’objectif qui installera le site dans la durée : 3 000 abonnés par ville. « Notre objectif d’ici trois à quatre années », précise le rédacteur en chef lyonnais.

 En attendant pour permettre le développement de « Médiacités » sur l’Hexagone, une levée de fonds vient d’être parallèlement lancée : elle fait appel aux investisseurs et aux business angels.

 L’objectif : lever au final 350 000 euros.

 En attendant, saluons l’arrivée d’un confrère qui illustre finalement la vitalité de la presse en ligne à Lyon, ce dont on ne se plaindra pas !