Toute l’actualité Lyon Entreprises

Oser : lancement d’un fonds « patient » pour financer en Rhône-Alpes la production d’énergies renouvelables

Un appel à manifestation d’intérêt avait été lancé pour ce fonds à capitaux « patients » destiné à financer la production d’énergies renouvelables exclusivement dans la région Rhône-Alpes. Aux côtés du Conseil régional, de la CNR et de la Caisse des Dépôts, seuls des organismes financiers mutualistes ou coopératifs ont répondu à l’appel. Ce nouveau fonds financera surtout des fermes éoliennes, des installations de biogaz et des petits ouvrages hydrauliques.

 Sensible à l’humeur verte du moment, ce que l’on appelle l’Economie Sociale et Solidaire est sortie du bois. Elle a répondu présent, seule, les banques classiques s’abstenant, à un appel à manifestation d’intérêt lancé par la région Rhône-Alpes pour participer à un fonds destiné à financer la production d’énergies Rhône-Alpes. Baptisé du nom évocateur d’« Oser », ce fonds est une SAS qui a le statut fiscal de société de capital risque.

 « Des projets intéressants qui restent bloqués et auraient besoin d’un coup de pouce financier »

 Pourquoi un tel fonds, alors que ces équipements énergétiques peuvent trouver des financement de plusieurs origines et notamment privées ? « Car-explique Pierre-Henri Grenier, directeur général adjoint de la Banque Populaire des Alpes, président de ce fonds-il existe un certain nombre de projets intéressants qui restent bloqués, car il leur manque un coup de pouce financier. Ce fonds qui va nous permettre de sécuriser ces projets a pour but de développer plus encore ce marché au potentiel très important. »

 Il ajoute : « J’espère aussi qu’il va aussi permettre un rapprochement entre les citoyens qui les rejettent parfois et les projets. »

 Ce fonds Oser est doté de 9,5 millions d’euros, dont 5 émanant de la région Rhône-Alpes.

Intervenant aux côtés d’autres investisseurs, son objectif est de générer par effet de levier, 100 millions d’euros de capitaux.

Un taux de rendement interne pas mirobolant

 Ce sont donc des banques mutualistes ou coopératives qui se sont portées volontaires : le taux de rentabilité interne (TRI) de 6 % sur vingt ans n’a en effet rien de mirobolant. On trouve là l’exemple même des capitaux dits « patients ».

Autour de la région Rhône-Alpes qui dote donc ce fonds de 5 millions d’euros, on trouve la Caisse des Dépôts (1,8 million), la Compagnie Nationale du Rhône et Gaz et Electricité de Grenoble (0,8 millions d’euros) ; mais aussi la Banque Populaire des Alpes, le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes qui mettent au pot à elles trois 1,9 million d’euros.

 Parmi les autres participants : la NEF, une structure nationale de financement coopératif basée à Vaulx-en-Velin, Enercoop, ainsi que « Energie Partagée Investissement » qui est une entreprise de financement citoyen : elle fait appel aux particuliers pour financer des projets.

 D’ores et déjà, le comité d’investissement qui sera aidé par un ingénieur en cours d’embauche, va avoir à étudier la qualité d’une dizaine de projets déjà dans les tuyaux.

 C’est sans doute l’éolien qui sera privilégié. « Nous avons beaucoup de retard en la matière », explique Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes.

 Les unités de méthanisation aussi privilégiées

Les unités de méthanisation (biogaz) encore peu développées devraient aussi bénéficier des capitaux délivrés par ce fonds : la région s’est fixé pour objectif quatre-vingt unités de méthanisation en Rhône-Alpes, d’ici 2015.

 La petite hydro-électricité sera également privilégiée. « Nous ne sommes pas fermés sur les autres filières », précise néanmoins Pierre-Henri Grenier, président d’Oser.

 Concernant le photovoltaïque, Oser « pourrait s’intéresser à des projets de taille modeste ».

 Enfin, le bois-énergie ne constituera pas une priorité « car il se développe de façon satisfaisante en Rhône-Alpes », précise Pierre-Henri Grenier.

 Ce fonds pourra ainsi investir dans des tickets représentant de 10 à 15 % du coût global des investissements.

 Au cours de trois prochaines années, Oser s’est fixé l’objectif de financer une quinzaine de projets sur l’ensemble du territoire régional.

 De quoi relancer une filière qui en a bien besoin, car sujette ces derniers temps à de sérieux à-coups.

 Photo-Autour de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes où est basé le siège d » « Oser », les nombreux partenaires de ce Fonds dédié aux énergies renouvelables.