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Ouverture du site pilote de la Ferme Urbaine Lyonnaise au sein du Campus de La Doua

Des choux, fraises ou laitues poussent déjà « indoor » sur trois étages au sein du Campus de La Doua à Villeurbanne. mais il ne s’agit pour l’heure que d’un site pilote, destiné à convaincre les investisseurs de mettre 2 millions d’euros au pot pour tester le concept à grande échelle en 2017. Dans la vallée de la chimie ?

Les ingénieurs agronomes vont pouvoir se régaler. Le projet de Ferme Urbaine Lyonnaise vient de franchir son premier pas.

 Ce concept innovant de ferme « indoor » en hydroponie pour cultiver laitue, choux rouges , thym ou piments, voire encore fraises vient de voir le jour au sein même du Campus de La Doua à Villeurbanne. Plus précisément au sein de l’Insa, l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs de France.

 Elle fait déjà pousser des produits frais en mobilisant peu de surface, ce qui fait son intérêt sachant que d’ici quelques décennies il faudra nourrir près de dix milliards d’humains.

 Mais ses promoteurs comptent aussi, avec ce type d’équipement, alimenter d’autres filières de l’industrie bio-sourcée : la cosmétologie, la parfumerie, la pharmacie, voire la chimie verte.

 « Notre obsession, c’est la préservation des ressources », a expliqué à l’AFP Didier Gaydou, cofondateur de la Ferme Urbaine et directeur technique, en compagnie de Philippe Audubert et de Christophe Lachambre. Ainsi, cette ferme n’utilise quasiment pas de pesticides puisque l’environnement, stérile, est préservé de tout nuisible et que l’utilisation de l’eau en circuit fermé est maîtrisée.

Les fermes urbaines devraient ainsi pouvoir à terme se voir accoler l’étiquette « bio ».

 Mais attention, il ne s’agit pas pour l’instant d’une ferme complète destinée à terme à s’étendre sur près de 500 à 1 000 m2, mais d’un simple site pilote… d’une cinquantaine de m2.

 Un site pilote de 50 m2, dont 25 m2 de culture

 La zone de culture est encore plus réduite encore : 25 m2. Mais elle est disposée sur trois étages.

 A l’intérieur, l’atmosphère est comparable à celle d’une serre. Les pots sur étagères sont amenés par charriots automatiques à l’arrosage.

 Le premier écueil est qu’un tel dispositif reste pour l’heure énergivore. L’objectif est de réussir à développer suffisamment de synergies avec l’environnement urbain autour, pour réduire cette facture, explique Didier Gaydou.

L’objectif des promoteurs de la Ferme Urbaine « est de tendre vers une consommation annuelle proche des serres de nouvelle génération, soit 2 400 Mwh/an pour une surface de production de 10 000 m2 ».

Ce site pilote a été créé pour prouver la faisabilité d’une telle Ferme Urbaine. Ses promoteurs ont besoin de ce site de démonstration pour lever la somme nécessaire à leur première ferme grandeur nature.

Où sera-t-elle implantée : dans le couloir de la chimie ? Cela serait un joli pied de nez dans une vallée qui a engagé sa mutation verte ; voire dans le quartier de Lyon Confluence. Son site d’implantation n’a pas encore été définitivement choisi.

Ses promoteurs espèrent voir démarrer ce projet grandeur nature d’ici juillet 2017.

Un investissement de 2 millions d’euros

Le projet, soutenu par de grands groupes comme le 4ème semencier mondial, Vilmorin, ou l’Etat, mais aussi la région Auvergne-Rhône-Alpes , l’Ademe, etc., a besoin désormais de lever entre deux millions d’euros pour passer à l’étape supérieure et conquérir ses premiers clients.

Elle ouvre ainsi son capital à des industriels et à des fonds d’amorçage.

Nouveau, ce concept de Ferme Urbaine ? Pas tout-à-fait puisqu’il existe déjà de nombreuses initiatives d’agriculture urbaine dans le monde.

Les géants japonais Toshiba, Panasonic ou Fujitsu ont d’ailleurs déjà leurs « usines à légumes ».

L’équipe en action autour de ce projet est 100 % française et pluri-disciplinaire, elle rassemble des centres de compétence, tels que l’Insa de Lyon où le site pilote est implanté, mais aussi l’Isara de Lyon et l’Inra d’Angers.

On l’aura compris, de telles Fermes Urbaines n’ont plus besoin de fermiers, mais d’ingénieurs…