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PMU : deux grands gagnants en 2012, l’Internet et les jeux en ligne

L’agence de Lyon du PMU qui couvre trois départements (Rhône, Loire, Ain) a vu son chiffre d’affaires croître de 0,6 % à 409 millions d’euros. La crise n’empêche pas les parieurs de jouer, au contraire. Mais derrière ces chiffres se cache une double évolution : le PMU tire désormais sa croissance non seulement de l’Internet où les mises croissent fortement, mais aussi des autres jeux en ligne : poker, football, notamment. Depuis 2010, il est devenu un acteur global du jeu sans que l’Etat, ni la filière hippique, les deux plus grands gagnants de l’affaire, n’en souffrent…

 Les chevaux lui disent merci… Sans le PMU, la filière hippique ne serait pas aussi florissante. Le Pari Mutuel Urbain, son nom d’origine, aujourd’hui oublié, a versé l’année dernière à l’ensemble de la filière l’intégralité de son résultat net, soit la bagatelle de 876 millions d’euros. Sans le PMU, il est probable que les six hippodromes que comptent le Rhône, l’Ain et la Loire, ne seraient pas tous là, ni la totalité des 70 00 emplois actuels de la filière dans l’Hexagone.

 L’Etat, de son côté a touché en 2012, près d’un milliard d’euros, au travers des différents prélèvements opérés.

 Tel est le rôle du PMU : s’appuyer sur le penchant d’un bon nombre de nos concitoyens pour les jeux et notamment ceux concernant les chevaux. Utile, en période de disette financière.

 Le PMU n’est pas une société privée, mais un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) qui ne fait pas de bénéfice, mais redistribue tout l’argent récolté, conservant au passage le nécessaire pour faire vivre sa (petite) structure qui représente 6 % de son budget, soit pour la région de Lyon qui couvre trois départements : vingt-six personnes.

 En présentant leurs résultats 2012, les dirigeants du PMU affichent le sourire d’un gagnant au Quinté+. Une grosse crainte s’était faite jour en 2010, lors de l’officialisation et de l’autorisation des jeux en ligne. Ce même Quinté+ et les autres jeux, allaient-il être mis à mal par les paris en tous genres colportés par Internet ?

 Hurlements assurés de la filière hippique

 Pour que le PMU puisse faite jeu égal avec les autres acteurs des jeux en ligne, on l’a bien sûr autorisé alors à se lancer dans le Quinté + ou autre « Simple » en ligne ; mais aussi, ce qui était plus risqué, à sortir de ses frontières strictement hippiques pour aller se frotter également au poker, aux paris sur le foot, le basket, le hand-ball en ligne, et tutti quanti. Hurlements assurés dans la filière : le cheval allait se faire manger tout cru…

 Qu’en est-il, trois ans après ? Eh bien, il apparaît que du point de vue de l’Etat et de la filière hippique, le choix était le bon puisque le PMU a réussi l’année dernière à maintenir sa croissance au petit trot, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,5 %, à 10,49 milliards d’euros à l’échelon national ( 364 millions d’euros d’enjeux, soit une hausse de + 0,6 %, pour l’agence de Lyon qui comprend le Rhône, l’Ain et la Loire).

 1,6 milliard d’euros joués sur le Web

 Mais lorsqu’on regarde de plus près les chiffres, on constate que les joueurs fréquentent moins ou jouent moins dans les points de vente PMU qui ont connu un recul de leurs enjeux de 2 %. Et ce, au profit des jeux en ligne : près de 1,6 milliard d’euros (+ 22 %) ont ainsi été joués sur le Web, soit désormais + 11 % du total des enjeux. En trois ans, la progression a été très rapide.

 On constate une hausse encore plus importante des enjeux concernant notamment le footbal (mais aussi dans l’ordre, le tennis, le rugby et le basket) : + 62 % à 162 millions d’euros, ainsi qu’une croissance presque aussi vive du poker en ligne : + 39 % à 518 millions d’euros. « Nous constatons des synergies-assure Laurent Courbière, le directeur région Sud-Est du PMU-Ainsi, les joueurs hippiques jouent aussi pour une part au poker ou sur les matches de football, et vice-versa. »

 Bref, le PMU est en train de devenir un acteur global du jeu, s’octroyant la place de n°1 français du marché on-line, avec une part de marché de 40 % ; mais il est déjà n°2 pour les seuls paris sportifs.

 Pour lutter contre la désaffection naissante des paris dans les structures classiques (bars), les responsables du PMU ont multiplié les points de vente ailleurs : «Nous sommes désormais présents dans des supérettes, telle Vival, Huit à 8 ou Proxi, ou encore dans des stations service-, telles Total, BP, Agip ou Avia, ainsi que dans les kiosques à journaux) », résume Laurent Courbière. Dix stations services, quatre kiosques à journaux et quatre commerces de proximité ont ainsi accueilli un point de vente PME l’année dernière sur le territoire de l’agence de Lyon.

 Soixante-quatre nouveaux points de vente dans le Rhône, la Loire et l’Ain

 Il y a eu ainsi 64 ouvertures dans les trois départements dépendant de l’agence de Lyon, contre 28 fermetures. Une politique qui n’a cependant permis que de ralentir la désaffection des jeux dans les boutiques en dur.

 C’est la raison pour laquelle le PMU a mis au point un nouveau concept pour centres urbains : Lyon a ainsi, l’année dernière, servi de cadre au premier « PMU City » de France, installé place des Terreaux. Un grand point de vente pour jouer confortablement qui a connu un bon accueil avec près de 3 millions d’euros de paris effectués. Il s’agit pour le PMU de pallier la désaffection des points de vente traditionnels qui se raréfient dans les hyper-centres des villes.

 Et les joueurs dans tout cela, direz-vous ? Ils ne gagnent certes pas à tous les coups, mais perçoivent tout de même 76 % des enjeux joués. Le plus gros gagnant l’année dernière était un turfiste de Prevessin-Moëns dans le Pays de Gex qui a touché 363 000 euros au Quinté+.

 Il était accompagné l’année dernière, année moyenne en la matière, de cinq gagnants de plus de 100 000 euros dans le Rhône, la Loire et l’Ain et de 134 gagnants ayant touché entre 10 000 et 100 000 euros. L’Etat et la filière hippique ne sont tout de même pas les seuls gagnants !

 Photo (DR)-Le « PMU City » de la place des Terreaux à Lyon et en médaillon, Laurent Courbière, directeur de la région Sud-Est du PMU.