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PSA Peugeot Citroën crée à Lyon un « OpenLab » avec les centres de recherche de Grandes Ecoles et de l’Université

 Numéro 1 du dépôt de brevets en France, le groupe automobile travaille de plus en plus en binôme avec les labos de recherche des Universités et des Grandes Ecoles. Il vient de contractualiser un partenariat de quatre ans avec Centrale, l’Insa, l’ENTPE, Lyon 1 et le CNRS, sous la forme d’un « OpenLab » : un budget de 6 millions d’euros.

Une véritable révolution, lorsqu’il sera mis-en principe-sur le marché en 2016 ! Une partie des problèmes posés par le futur moteur hybride révolutionnaire diesel/air comprimé de Peugeot qui devrait permettre une consommation de 2 litres aux cent kilomètres, seront résolus à Lyon.

Le groupe PSA Peugeot-Citoën a signé le 7 juin le protocole d’accord l’amenant à créer à Lyon un « Open-Lab ». Le groupe automobile français, premier pourvoyeur de brevets en France (*) va travailler avec les chercheurs, doctorants et post-docs de cinq grandes écoles et Universités basées dans l’aggloémration lyonnaise : Centrale, l’Insa, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et l’ENTPE (Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat). Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) est aussi partenaire de cette initiative.

Pour Sylvain Allano, directeur scientifique chez PSA, « Comme tous les constructeurs automobiles, nous ne pouvons résoudre seuls dans nos labos les problèmes que posent la recherche. C’est la raison pour laquelle, nous avons créé des OpenLabs qui, sur des bases contractuelles, nous permettent d’associer la recherche académique à la nôtre ».

Un réseau de sept « OpenLabs » a ainsi été créé dans toute la France (Bordeaux, Metz, Orléans, Paris, notamment…) Le dernier en date est donc celui de Lyon, portant sur des domaines sur lesquels l’agglomération possède de fortes compétences.

Vibrations, acoustique, tribologie

Les thèmes de recherche sont en effet bien circonscrits : ils concernent les nombreuses difficultés que les ingénieurs ont à résoudre lorsqu’ils mettent au point de nouvelles voitures : les vibrations, l’acoustique et la tribologie (la science des frottements, de l’usure, de la lubrification, une grande spécialité lyonnaise).

Chercheurs, doctorants et post-docs concernés vont ainsi œuvrer sur la nécessité de réduire les pertes d’énergie par frottements dans les moteurs thermiques, la réduction des vibrations via des pièges à ondes de conception originale, la maîtrise et le contrôle vibro-acoustique des moteurs, boîtes de vitesse, engrenages et… enfin ils chercheront à optimiser les technologies de rupture, tel que le moteur diesel/air comprimé. Vaste programme !

Tous ces projets de recherche représentant un investissement de l’ordre de 1,5 million d’euros par an pendant quatre ans-durée du partenariat qui pourra être reconduit- vont concerner plusieurs centaines de chercheurs avec des implications différentes selon les thèmes.

Une certitude  : une dizaine de doctorants travailleront, eux, à temps plein dans ce cadre puisqu’ils consacreront leurs thèses de doctorat à ces recherches spécifiques.

L’OpenLab connecté au programme européen « Horizon 2020 »

L’OpenLab sera enfin connecté au grand programme de recherche européen « Horizon 2020 » doté de 80 milliards d’euros : « Nous entendons bien répondre à de nombreux appels d’offres, nous nous y préparons », assure Sylvain Allano.

A travers les nombreux labos auxquels il est associé, le CNRS est aussi partie prenante de cette initiative. « A nous désormais de trouver des pépites technologiques ! », lance son représentant, Jean-Yves Marzin.

(*) Avec 1 348 brevets déposés, le groupe automobile PSA Peugeot Citroën est le premier déposant de brevets en France devant le CEA (le CNRS est 5ème) : palmarès 2012 de l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI).

Photo (DL)De gauche à droite : Frank Debouck, directeur de Centrale Lyon, Sylvain Allano, directeur scientifique de PSA Peugeot-Citroën et Jean-Yves Marzin, directeur de l’Institut des sciences de l’ingénierie des systèmes au CNRS.