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Panama papers-Pour Olivier Ginon, « Offshore ou non, la filiale de Dubaï soi-disant « cachée »  figure dans tous les rapports annuels depuis 1998 !»

 Acquérir une société issue des paradis fiscaux peut un jour devenir un enfer, y compris pour les Groupes qui en font officiellement un levier de croissance en affichant la couleur au fisc… Pris dans le cyclone des Panama papers, GL events a eu la surprise de se voir brocardé par les médias du monde entier pour sa filiale offshore née aux Iles Vierges, sans voir qu’elle était bel et bien dans l’organigramme depuis le départ. Sollicité par Lyon-Entreprises, Olivier Ginon répond sans détour aux questions bien décidé à poursuivre les auteurs des « Amalgame papers », qui ont chahuté son image…

Comment GL events a-t-il pu se trouver cité par « Le Monde » dans le dossier du « Panama papers »?

 Olivier Ginon – Comme vous le savez, dès sa création en 1978, la SARL Polygone Services devenu General Location, puis GL events, a toujours fait de l’internationalisation sa priorité.

 Or il s’avère que dans certains pays protectionnistes comme les Emirats Arabes Unis, il était impossible pour un étranger jusqu’en 2011 de créer de novo une activité sans passer par une Joint-Venture ou une entité disposant d’une licence d’exploitation dans le pays… Fin 1990, General Location cherchait à s’implanter à Dubaï.

 C’est ainsi qu’en 1997, le Groupe a décidé d’acheter « Eastern Exhibition Service Limited » une succursale spécialisée dans l’événementiel qu’un Anglais résidant à Dubaï avait créé 4 ans plus tôt au sein d’une Compagnie Offshore immatriculée aux BVI (British Virgin Island), le paradis des « Iles Vierges Britanniques »* !

 Le fondateur et les dirigeants de cette société off-shore disposant d’une licence  étaient, d’une part, le citoyen britannique qui avait cédé ses titres à GL et, d’autre part, le directeur commercial de cette zone d’activité. Depuis 1998, cette filiale « Eastern Exhibition Service »  figure de manière tout à fait officielle dans les comptes et le rapport d’activité du Groupe.

 En clair, ce n’est pas pour des raisons de prête-nom ou de profit caché que nous avons acquis cette structure offshore mais uniquement pour des motifs juridiques et économiques vu qu’au départ la licence d’exploitation était pour nous la seule façon d’exercer légalement notre activité et d’organiser des évènements de prestige dans ce pays et au Moyen Orient.

 Quel rapport avec le Cabinet Conseil Mossack Fonseca mis en cause  ?

 Après le départ des deux directeurs d’Eastern Exhibition Services fin 2014, GL events a pris la décision de liquider définitivement cette société offshore et de l’intégrer totalement à GL events Service en tant que filiale à 100 %, comme le permet la nouvelle réglementation des Emirats depuis 2011. On a fait appel à un cabinet pour changer l’immatriculation de la société et supprimer toute attache aux Iles Vierges Britanniques, sans intérêt pour nous, puisque rien n’était caché. Les rapports depuis 18 ans le prouvent.

 Cette démarche était purement technique pour réorganiser l’activité sur cette zone géographique et faciliter notre internationalisation au Moyen Orient. Il se trouve que, par pur hasard, ce cabinet fait partie des filiales de la fameuse Galaxie Mossack Fonseca…

 La Presse a aussitôt fait l’amalgame entre cette situation spécifique de GL events et le recours  de certains tiers à des sociétés offshores qui veulent dissimuler des actifs ou échapper à tout contrôle, notamment dans le cadre du scandale des «Panama Papers».

 C’est comme cela qu’à sa plus grande surprise, GL events s’est retrouvé emportée dans cette terrible tourmente médiatique qui l’a dépassée ! 

 Vu la rigueur et la vigilance de GL au plan légal, le Groupe s’est engagée à poursuivre toutes voies de droit utiles pour éviter les clichés irresponsables et surtout rétablir la véracité des faits et sa réputation. Enquêter sur les sociétés et les paradis fiscaux, c’est une nécessité et plus encore avec l’explosion du terrorisme.

 Encore faut-il le faire avec finesse et justesse au cas par cas pour en saisir la finalité et les motivations. 

 Si pour certains, fuir tout contrôle est une priorité,  pour d’autres comme GL c’est parfois la seule opportunité pour conquérir des marchés trop protégés… Les clichés sont solides !

 Propos recueillis par Marie-Françoise Villard

(*) Note de La Rédaction : Archipel des Antilles, les Iles Vierges Britanniques, dites BVI,  font partie des colonies du Royaume-Unis dont la Reine Élisabeth II est la souveraine. C’est un paradis fiscal très couru des entrepreneurs anglais…