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Partenariat avec les restaurateurs : la start-up lyonnaise s’ouvre un boulevard national avec son « doggy bag »

A vingt-six ans, ils sont en train de changer la culture française et d’imposer peu à peu le doggy bag. Il s’agit des trois créateurs lyonnais de TakeAway qui ont successivement développé un partenariat avec les deux associations nationales de restaurateurs, l’UMIH et le Synhorcat. Un boulevard s’ouvre désormais à eux…

Si vous ne connaissez pas le « doggy bag », c’est que vous n’avez guère voyagé dans les pays anglo-saxon où la pratique est courante.

 Il s’agit, à l’issue du repas dans un restaurant, de demander un « doggy bag » (traduction littérale, « le sac à toutou » !) ; et ce, afin de pouvoir repartir avec vos restes. Rien d’honteux, plutôt du pragmatisme, d’autant plus tendance actuellement que le gouvernement a lancé en France la lutte contre le gaspillage alimentaire.

 Nicolas Duval, Ludivine Vajou et Victor Marostegana, les trois créateurs de la start-up lyonnaise Take Away, tous les trois âgés de 26 ans, et tous anciens de l’IFAG à Lyon-Vaise ont, en 2014, décidé d’accompagner les Français dans ce changement culturel.

 Un vecteur de publicité

 Ils proposent aux restaurateurs des « doggy bag » décorés à l’enseigne de leur établissement. Un doggy bag en carton bien soudé, capable de contenir n’importe quelle nourriture et que l’on peut ensuite passer sans problème dans le micro-onde. Bref, à la fois une manière de lutter contre le gaspillage alimentaire et un vecteur de publicité.

 TakeAway commercialise ainsi deux produits, fabriqués à Meyzieu dans l’est lyonnais : « La Box TakeAway » (micro-ondable, passage au four traditionnel, étanche, personnalisable, transportable, et bien entendu recyclable) et « Le Bag TakeAway ».

 Mais pour pouvoir percer, il leur allait le soutien de la profession. C’est désormais acquis.

 Ils ont d’abord signé un accord de partenariat avec la principale Fédération de professionnels l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) ; puis la semaine dernière avec la seconde, le Synhorcat (le Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteur).

« Un accord qui repose d’abord sur la communication », explique l’un des trois créateurs de la start-up, Victor Marostegana. Une remise de 10 % sera également proposée aux restaurateurs membres d’un des deux syndicats professionnels.

Take Away arrive au bon moment. Si ces deux organisations professionnelles ont signé aussi vite, c’est qu’elles sont pressées par le gouvernement de lutter à leur niveau contre le gaspillage alimentaire.

 Un « Pacte Anti-Gaspi »

 Le Pacte « Anti-Gaspi » présenté en juin 2013, a pour objectif premier de réduire d’ici 2025 de moitié le gaspillage alimentaire en France. Dans ce Pacte, il est question de la promotion et du développement du « doggy bag » dans les restaurants, afin d’être en mesure de proposer ce service aux consommateurs.

Ca tombe bien, une étude de la DRAAF Rhône-Alpes menée auprès de 2 700 consommateurs, montre que 95 % des personnes interrogées sont prêtes à utiliser le doggy bag.

C’est vrai en théorie, mais, dans la pratique, peu de clients des restaurants osent encore le demander.

Du côté des restaurateurs, la crainte porte sur leur responsabilité. Or, il faut savoir que leur responsabilité s’arrête à partir du moment où le repas est remis au consommateur. De plus, d’un point de vue réglementaire, rien ne s’oppose à emporter ce qui n’a pas été consommé ; et ceci sans étiquetage de traçabilité obligatoire sur le contenant.

 Une levée de fonds de 450 000 euros à la fin de l’année

Comptant aujourd’hui deux salariés, en plus de ses trois co-créateurs, Take Away prévoit de réaliser une levée de fonds de 450 000 euros d’ici la fin de l’année pour pouvoir répondre à la demande.

A Lyon, « Take Away » a déjà signé un contrat avec quarante restaurants, cinq cents au plan national. D’autres contrats sont en cours de développement avec de grandes chaînes comme le groupe ACCOR, le groupe Barrière, Buffalo Grill, Hippopotamus, les restaurants parisiens des Frères Blanc…

 Peu de démarchage encore, les créateurs de la société répondent surtout pour l’instant aux appels des restaurateurs, illustration d’un mouvement qui prend de l’élan.

Seuls pour l’instant sur le créneau

D’autant que Nicolas, Ludivine et Victor sont les seuls-pour l’instant ?- à avoir investi ce créneau en France.

 Désireux de développer leur business à marche forcée, ils devraient réaliser entre 200/250 000 euros de chiffre d’affaires cette année ; puis effectuer un grand bond en avant l’année prochaine avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 1,6 million d’euros.

 On dit souvent que pour réussir, une start-up doit répondre à un marché précis, ni trop tôt, ni trop tard. Les créateurs de Take Away sont tout bonnement arrivés au bon moment. Ils ne pouvaient mieux faire…