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Patrick Bertrand (Cegid), propulsé premier président de Lyon French Tech

Un président qui a pignon sur rue, un budget de 180 000 euros, une secrétaire générale et un siège dans la Presqu’île lyonnaise, Lyon French Tech est désormais sur les rails. Son premier président ne veut pas réinventer l’eau chaude, mais «organiser le développement du numérique lyonnais, sans surtout le canaliser, sinon on le bride… »

C’était un secret de polichinelle puisqu’avant même son élection par le bureau, il avait été présenté quelques jours auparavant au premier ministre Manuel Valls, comme président de Lyon French Tech.

 Mais c’est désormais officiel : Patrick Bertrand, à l’issue de l’assemblée générale constitutive, le 20 mai, l’un des plus anciens compagnons de route de Jean-Michel Aulas, directeur général de Cegid, l’une des sociétés phares du numérique lyonnais, prend la présidence sans doute pour deux ans de la toute nouvelle association Lyon French Tech.

 Un président rassembleur

 Il fallait un président emblématique, un rassembleur pour cette association. Consensuel, connaisseur de toutes les arcanes du numérique, doté d’une vision des enjeux tant au niveau local que mondial, Patrick Bertrand est apparu pour les dix-huit membres fondateurs de Lyon French Tech, le choix idoine.

 Très investi dans la candidature de Lyon French Tech, Patrick Bertrand a également quelques belles médailles à arborer à son veston numérique : il a été le cofondateur et le président de l’Association française des éditeurs de logiciels. Il est actuellement membre du Comité consultatif pour l’économie numérique auprès du commissariat général à l’investissement, mais encore membre du conseil national du numérique et enfin vice-président du comité de transformation numérique du Medef. Ouf ! De multiples casquettes donc, auxquelles on peut rajouter celle de capital-risqueur à titre personnel car il est membre actif du groupe de business angels, « See4Soft ».

 Pour faire tourner la nouvelle boutique « Lyon French Tech » l’association dispose d’un-petit-budget de 180 000 euros financé par les membres fondateurs. Et d’un siège provisoire, en l’occurrence un local de 100 m2 situé 1 bis rue de la Charité dans la Presqu’île lyonnaise, mis à sa disposition par Orange.

 La future Halle Girard : de 10 à 12 millions d’euros de budget annuel

 Ce local est provisoire car on connaît déjà le site du futur siège : la Halle Girard à la Confluence, un vaste bâtiment à rénover de 3 800 m2 destiné à devenir « le lieu Totem », en l’occurrence la vitrine de l’écosystème numérique lyonnaise, accueillant entreprises et start-up, mais aussi et surtout futur lieu de contact entre les acteurs du numérique et les entreprises traditionnelles, afin d’accélérer leur transformation numérique.

 Mettre en place cette future vitrine de « Lyon French Tech » : tel est l’un des rôles assignés à la toute nouvelle secrétaire générale de l’association, Virginie Delplanque au cursus plutôt littéraire et international qui baigne désormais dans le numérique : avec son époux Xavier qui vient d’ouvrir le bureau de la start-up californienne Evernote à Lyon, ils arrivent tous deux tout droit de la Silicon Valley.

 Il lui faudra aussi trouver le financement pour faire fonctionner la Halle Girard : 10 à 12 millions de fonctionnement par an, selon Karine Dognin-Sauze en charge du Numérique au sein de l’équipe de la Métropole lyonnaise,  ce qui changera d’échelle !

 Adepte du développement frugal, Patrick Bertrand ne veut pas réinventer l’eau chaude .

 « Il ne s’agit pas pour l’association Lyon French Tech de se substituer au remarquable millefeuille qu’est l’écosystème numérique lyonnais : le principe de subsidiarité régnera : notre objectif est d’accélérer la logique de l’étendard. Il s’agit d’utiliser le label French Tech pour tirer l’ensemble du numérique lyonnais vers le haut. Nous ne sommes qu’une structure faîtière qui a pour seul objectif de développer les synergies entre acteurs et de les amener à travailler ensemble », scande-t-il

 Développer le rôle des femmes dans le numérique

 Une démarche qui portera aussi au niveau régional puisque Lyon French Tech entend travailler aussi en synergie avec les autres villes labellisées : Grenoble pour commencer, mais aussi Saint-Etienne qui pourrait être prochainement à son tour labellisée French Tech.

 Patrick Bertrand se fixe quelques grands objectifs prioritaires.

 La formation d’abord : « Nous voulons amener les universités et les grandes écoles à ajouter une certification numérique désormais indispensable aux formations qu’elles proposent. Que tous les diplômes puissent être accompagnés d’une forme de certificat numérique. »

 Ce n’est pas un hasard si le première secrétaire général de Lyon French Tech est une femme : Patrick Bertrand annonce qu’il mettra avec son équipe tout en œuvre pour développer le rôle et la présence des femmes dans un monde du numérique encore très, trop, masculin.

 Enfin, il accompagnera à l’international les start-up et les PME du numérique lyonnais. A commencer par la prochaine opération French Tech organisée à New York (« la French Touch Conference ») , les 24 et 25 juin ; puis la délégation qui prendra la direction de la Chine, avec Gérard Collomb à sa tête, cet été. Pour commencer.

 Le « Pass French Tech » pour trois start-up lyonnaises

 En guise de cadeau de baptême de la nouvelle structure, l’on apprend enfin que trois start-up lyonnaises viennent de bénéficier du « Pass French Tech » ce qui leur permettra d’être accompagnées dans leur développement TGV. Un dispositif qui s’adresse aux entreprises qui dépassent les 20 % de croissance par an.

 Les heureuses lauréates sont les lyonnaises « Reputation VIP », « Geolid », la start-up qui a sans doute poussé le plus vite puisqu’elle en est déjà à 250 salariés, puis ALG qui aide au quotidien les entreprises en simplifiant les attestations légales.

 Pour conclure, Patrick Bertrand assure que son ambition en tant que président est « que Lyon soit bien identifié dans le domaine du numérique au niveau mondial. » Il ne faut pas se leurrer : il a encore du travail sur la planche.