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Pierre Martinet vise deux nouveaux relais de croissance : les boissons et l’international

Pour Pierre Martinet, les gaspachos, les thés aromatisés bientôt vendus au litre dans le grande distribution devraient constituer un relais de croissance pour un groupe qui a jusqu’alors assis son développement sur les salades fraicheurs et les taboulés. De même, l’exportation, pour l’instant peu développée constitue une priorité pour le groupe dont les ventes de gaspacho sont en train de grimper… en Espagne.

Les salades et les plats traiteurs constituent désormais pour Pierre Martinet des marchés à maturité, même si la vogue du snacking tire encore les ventes. La concurrence sur ce créneau, menée notamment par la société vendéenne Sodebo, est vive.

L’entreprise qui est au fil des années devenue une belle ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) de 680 salariés dont près de la moitié sont basés en Rhône-Alpes et qui a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros, en croissance de 3 %, se porte assurément toujours bien.

Mais dans la compétition actuelle qui n’avance pas recule. Où donc alors trouver des relais de croissance ?

Pierre Martinet pense en avoir trouvé deux : les boissons et l’exportation, la petite, en direction des pays limitrophes de la France, mais aussi la grande vers le grand large.

 Martinet vend du gaspacho en Espagne

Les boissons d’abord. Pierre Martinet est tout fier d’avoir remporté le marché des distributeurs automatiques de l’aéroport de Madrid pour sa gamme de gaspacho ; et ce, au pays même de cette boisson épicée, à base de légumes crus mixés et qui se boit froide.

 Martinet vend du gaspacho depuis près de quatre ans. Mais il s’agissait jusqu’à présent de petites bouteilles en format individuel de 25 centilitres à destination des adeptes du grignotage. « Or, 90 % de ce marché du gaspacho est constitué par des bouteilles d’un litre pour une consommation non pas en snacking, mais à la maison », explique Pierre Martinet.

 Dès le début du mois d’avril prochain, vont ainsi débouler dans les linéaires des grandes surfaces, du gaspacho aux quatre légumes, aux carottes et aromates, ou tout simplement à la tomate.

 Ces boissons « sans colorant, sans conservateur et sans arôme artificiel », précise Pierre Martinet, sont devenues l’une des priorités du patron autodidacte. A côté de cette gamme de gaspachos vendus en litre, le mois d’avril verra aussi le lancement d’une gamme de thés aromatisés (grenade/raisin blanc, cranberries/citron et cassis/framboise), également vendue au litre.

 « L’année dernière, nous avons écoulés près de 1,4 million de litres de boissons », se félicite Pierre Martinet. Pourtant, ce nouveau créneau ne représente encore que 3 % du chiffre d’affaires du Groupe. L’objectif d’ici trois à quatre ans est de porter ce chiffre à près de 10 %.

En revanche, du côté des Smoothies, ces jus de fruits et de légumes frais qui semblaient en vogue, c’est plutôt la déception qui prédomine. Le marché est en réalité faible et le restera sans doute.

 Cap sur l’export

 Malgré sa taille désormais imposante, ses six unités de fabrication, Martinet dont le siège social est basé à Saint-Quentin-Fallavier dans le Nord-Isère est resté très franco-français. Le fait que chaque pays a ses habitudes alimentaires n’explique pas tout. Jusqu’à présent, le groupe isèrois s’est focalisé sur la France.

 Il n’exporte pour l’heure que 3 % de son chiffre d’affaires. Et surtout il exporte un mono-produit, certes la barquette-phare du groupe qui pèse 80 % de ce chiffre d’affaire à l’international : le taboulé.

 Une vraie stratégie de développement à l’international a été mise en place. avec une équipe de trois personnes qui a été chargée du développement de la Belgique et de l’Allemagne, une autre en Italie, tandis qu’une filiale a été créée en Espagne.

 Dans ce dernier pays, par exemple, Martinet est référencé par l’une des plus célèbres chaînes de distribution ibérique : El Corte Inglès.

 La grande exportation est également en ligne de mire. La division Recherche&Développement du Groupe (dix personnes) a mis au point une gamme de taboulé capable de se conserver près de cinquante jours. La Russie (mais vu les circonstances, il faudra attendre) mais aussi le Japon et même la Chine, font partie des cibles. Dans ces cas précis, Martinet passe par des agents et des distributeurs.

 Objectif : 10 % à l’international

 Là encore, l’objectif du Groupe est de passer de 3 %, son chiffre d’affaires actuel à l’international, soit près de 1 500 tonnes vendues hors des frontières hexagonales, à près de 10 % d’ici quatre à cinq ans.

 Pour mener à bien cette dynamique, le Groupe va investir cette année près de 3 millions d’euros. Sachant que certaines tentatives de diversification ont échoué dans le passé, Pierre Martinet va-t-il réussir aussi bien dans les boissons que dans les salades-traiteurs qui ont fait la renommé du « traiteur intraitable » ? A suivre…

 Photo (DL)Nouvelle gamme de gaspacho en main, de gauche à droite, le restaurateur Guy Savoy qui collabore avec Pierre Martinet depuis vingt ans, Pierre Martinet ; et Nurdan Martinet, l’épouse de ce dernier, directrice des relations extérieures et du développement du Groupe isèrois.