Toute l’actualité Lyon Entreprises

Pôle d’échanges de Perrache : 69 millions d’euros pour faire disparaître la passerelle en deux temps…

« Ouvrons Perrache », bien au-delà de la gare, c’est un vrai projet urbain que lance la Métropole lyonnaise et Gérard Collomb avec la Ville, l’Etat, la Région, la SNCF et le Sytral pour faire de ce pôle d’échange intermodal hors sol un lien entre la Confluence et la ville plus accessibles aux usagers, dont 100 000 voyageurs-jour, avec en perspective 200 000 en 2030 ! Deux étapes sont prévues. La première en 2017-2019 redessinera les abords ville-gare et les accès. La seconde, plus complexe consistera à démolir la passerelle. Coût total 69 millions d’euros.

Il y a des erreurs de l’histoire que les villes paient longtemps et très cher. Perrache en fait partie… Dès sa création en 1857, la Gare coupe la ville en deux en se perchant à 6 mètres pour enjamber Saône et Rhône.

 S’y ajoute un siècle plus tard sous Louis Pradel, le passage des autoroutes urbaines A6-A7 et le Centre d’échanges intermodal Lyon Perrache (1976).

 Viennent ensuite le métro, les Tram T1-T2, les cars, les taxis, le parking de 1 000 places, le centre technique, le mini-hall marchand…

 Pour les voyageurs ou les passants, c’est un vrai jeu de piste et d’escalators pour prendre un train ou la passerelle. Idem, pour les usagers de l’Université Catholique et ses 2 campus, les Places Carnot et Archives, les Hôtels, les bars et les restaurants, les bureaux, les commerces. Sans oublier les 15 000 résidents du quartier Confluence qui seront 25 000 en 2030 !

 Une ville coupée en deux

 Au final, tout est à revoir, pour casser cette barrière et en faire une gare accueillante, facile d’accès qui relie le Confluent et la ville.

 Outre les usagers de la passerelle, ils sont 100 000 voyageurs-jour à prendre des TGV ou TER, et le double d’ici 2030 !

 Dévoilé en 2013, ce projet représente un grand défi pour Gérard Collomb et les sept partenaires (*) qui le financent, vu l’impact à tous les échelons, quartier, métropole, région et supra-national. Coordonné par la SPL Lyon-Confluence et confié à l’Atelier d’urbanisme Ruelle, ce projet sera lancé en 2017 pour être mené en site occupé jusqu’en 2019.

 Aménagement et Passerelle : 69 millions d’euros

 Avec la récession, le projet estimé à 69 millions d’euros se fait en deux étapes : l’aménagement urbain pour ouvrir la gare sur la ville (36,2 millions d’euros), ensuite la démolition de la passerelle. La première tranche a trois priorités : créer des entrées et des abords simples et accueillants, Améliorer le confort des divers usagers, Faciliter les accès et les mobilités motorisées ou douces de toute nature, piéton, vélo, roller ainsi que poussette, fauteuil roulant. Enfin faire du Pôle Perrache un levier pour le quartier de la Confluence en croissance.

 Tout est revu : Accès, fonction, flux, usage

 Piloté par l’Atelier Ruelle, cette rénovation des extérieurs se double d’une optimisation de toutes les fonctions, les ouvertures et les circulations. Trois volets sont prévus : les abords et les entrées Sud pour rejoindre les quais et la passerelle-gare (12,5 millions d’euros), la nouvelle voûte traversante et la place des Archives (10 millions d’euros), enfin la voirie, les trémies et les accès tram, bus, métro ou voiture via les dépose-minute, le Parking 1.000 places et le Q-Park côté Charlemagne 650 places (13,5 millions d’euros)

  • Accès Sud et Point accueil de plain-pied

Côté Suchet-Charlemagne, les deux escalators et la façade baptisée « Goldorak » par Rolland Bernard sont totalement supprimés. L’entrée et le hall d’accueil sont rabaissés pour être accessibles et éviter le jeu montée-descente vers les quais. Résultat : la gare s’ouvre de plain-pied Place des Archives, avec tout au long de la face sud, de grandes entrées, un Point d’accueil, des commerces. « Avantage, ajoute Gérard Collomb, une fois entré on peut emprunter directement le plan souterrain incliné en pente douce etaccéder aux divers quais, TGV ou TER, par ascenseur ou escaliers ».

  • Rampe inclinée, Ascenseur et Escalier

De ce hall de gare en rez-de-chaussée, tout est simple et facile grâce au panneau d’information, aux bornes et aux circuits adaptés à toutes les situations. « Le plan incliné et l’ascenseur sont un très grand progrès pour les personnes à mobilité réduite et les familles avec poussette ou valises, vu la course d’obstacle que représente cette gare multi-étage », explique Pierre Bérat, représentant Laurent Wauquiez et président du SMT le syndicat mixte des transports régional.

  • Place des archives et voûte piétonne embellies

A l’accueil de plain-pied s’ajoutent les abords urbains pour faciliter les liens Place des Archives et Place Carnot. Pour la voûte Ouest de 300 mètres sombre et glauque, Exit les voitures, place aux modes doux ! Elle se transforme en passage éclairé, attractif et sécurisé à double voie de 2 fois 4 mètres, une pour piéton, une pour vélo. Le plafond inox arrondi donne un effet miroir lumineux qu’amplifie la partie centrale à ciel sur 50 mètres. A la sortie, la Place des Archives est végétalisée pour créer un lieu d’animation et de cheminement plus naturel et plaisant.

  • Piéton, Vélo, Tram, Métro, Bus, Train, Voiture

Côté Charlemagne-Suchet, tout ce qui est voirie est redessiné pour favoriser une mixité des mobilités et faciliter les liens entre SNCF, tram, métro, bus, voitures et les modes doux. Sous la voute piéton-vélo, le métro va jouir d’une belle porte agrandie accessible de Carnot et d’une seconde entrée à 50 mètres au sud plus près des Archives.

 Côté Tram, le T2 se prolonge d’une station Cours Suchet pour coller le T2 au T1, vers l’entrée Sud. Les voitures, 300 aux heures de pointe, ne sont pas oubliées bien qu’éliminées de la voute.

Plusieurs trajets alternatifs sont possibles via la rue Delandine, le quai Rambaud et la voie supplémentaire du tourne-à-gauche au Carrefour Rambaud-Kitchener.

S’ajoute à l’Est, la trémie qui offre une double voie à sens unique Sud-Nord. Enfin, Place Carnot, la voirie est revue côté véhicules, pour offrir un cheminement piéton agréable et un stationnement qui passe en long et non en épis.

 Site, concertation, proposition…

 Les travaux débutant en 2017, le public est invité depuis le 31 mai à se prononcer sur l’ensemble du projet. A cette fin, la Métropole a ouvert un site (*) et des ateliers de concertations : « Ouvrons Perrache, et vous, qu’en pensez-vous ? ». Les prochains débats sont le 15, 22 et 28 juin.

 On peut s’informer, poser des questions, donnez son avis via mail, Facebook ou les registres mis dans 7 lieux du quartier. Tout est expliqué pour participer, obtenir le dossier, faire des propositions pour Perrache à tout niveau : mobilité, service, espace urbain et aussi enjeu pour l’avenir de la Confluence et de la métropole…

Marie-Françoise VILLARD

 (*) Ces travaux de 36,2 M€ sont financés par les 6 partenaires chacun à leur niveau : La Ville (1,5 M€) et la Métropole de Lyon pour la voirie et l’espace urbain (13,5 M€), le SYTRAL pour le Tram T1, T2 et le Métro (10 M€), la Région Auvergne Rhône-Alpes pour l’accès gare et TER (3,7 M€), l’Etat (3,7 M€), la SNCF pour l’accès et l’extension de la gare au Sud via ses 2 filiales SNCF Réseau 1,8 M€ et SNCF Gares & Connexions 2 M€.