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Pour les hôteliers lyonnais, le bilan de l’été n’est pas si bon que cela…

Il y a les satisfecits de l’Office du tourisme de Lyon et la grimace un peu marquée des professionnels de l’Umih. Ils ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’onde. Pour preuve, selon eux, le prix d’une chambre quatre étoiles est tombé cet été à moins de 70 euros…

Entre les chiffres officiels dévoilés avec contentement et la perception des professionnels du tourisme de la Métropole lyonnaise, il y a un certain fossé.

D’un côté, on évoque une saison plutôt bonne ; de l’autre, celui des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration rassemblés au sein de l’Umih du Rhône (600 adhérents), on préfère parler « d’une saison estivale 2017 contrastée ».

 Sans surprise le mois de juin, par comparaison avec le juin 2016 de l’Euro de Football est en baisse, normal, avec un taux d’occupation des hôtels de 75 % au lieu de 77 %, mais aussi un prix moyen des chambres en chute de 22,3 %.

« Le prix des chambres 4 étoiles tombé à moins de 70 euros… »

 Juillet lui a été « plutôt positif », avec une fréquentation en légère hausse (+ 0,8 %) ; mais là encore des prix moyens chutant de 13 %, passant de 82,7 euros (HT) à 73,2 euros (HT).

Malgré le regain du tourisme à Lyon, le taux d’occupation hôtelier du mois d’août est resté faible (55 %), avec là encore des prix moyens « légèrement inférieurs à août 2016 », explique Laurent Duc, le président de l’Umih.

C’est d’ailleurs ce qui chagrine le président de l’Umih, cette tendance à la baisse des prix des chambres. « Ainsi par exemple, en août, le prix des chambres quatre étoiles est tombé à moins de 70 euros ! », s’étrangle Laurent Duc, président de l’Umih du Rhône.

Et de pointer du doigt, le phénomène « Airbnb » : « En cinq ans, 3 500 chambres nouvelles ont vu le jour dans la Métropole lyonnaise, portant le parc hôtelier de 10 500 à 14 000 chambres. Et dans le même temps, l’offre de Airbnb a bondi à 6 500 offres, cela fait beaucoup ! »

« Un immeuble place Bellecour où tous les appartements sauf un sont loués via Airbnb… »

Et de citer un immeuble situé place Bellecour à Lyon « où tous les appartements sont loués pour Airbnb et où il ne reste plus qu’un seul locataire ! »

 Autre motif de mécontentement, la taxe de séjour qui a rapporté 6,5 millions d’euros à la Métropole au bénéfice de l’Office du Tourisme.

 « Or, précise Laurent Duc, ce sont les hôteliers qui la règlent en très grande majorité, pas ou peu les meublés touristiques façon Airbnb, puisque seules 600 chambres sont déclarées et paient la taxe ! »

Un sujet d’autant plus sensible- les hôteliers règlent 0,83 euros par chambre-qu’il n’est pas exclu selon l’Umih que la Métropole lyonnaise augmente ce tarif. Mais pour Laurent Duc, « il faut que l’ensemble des meublés touristiques participent à cette taxe, ce qui permettrait de la laisser à son niveau actuel. » Le président de l’Umih a prévu de rencontrer des représentants de la Métropole à ce sujet.

« Nous refusons toute augmentation de la taxe de séjour »

Et Laurent Duc de lancer : « Nous refusons toute augmentation de la taxe de séjour : il faut en élargir l’assiette  il existe des outils comme le logiciel Track it pour débusquer et vérifier tous les propriétaires qui ne déclarent pas les chambres louées aux touristes… »

 Mais si l’été s’est donc révélé « contrasté » et « mitigé » pour les professionnels, l’Umih doit reconnaître que « depuis le début de l’année 2017, le taux d’occupation hôtelier connaît néanmoins une augmentation de trois points, avec un prix moyen par chambre stable par rapport à 2016 »

Des terrasses bien remplies

Moins concurrencée par l’économie collaborative, la restauration lyonnaise a moins de raisons de se plaindre : l’activité estivale des restaurateurs de juin à août 2017 « a été semblable à celle de 2016 : du fait d’une météo très généreuse, les terrasses des restaurateurs et des bars se sont très facilement remplis ». Et là, non seulement, le prix moyen du couvert s’est maintenu, mais « l’on note une légère augmentation des prix en fin de saison », constate de son côté Laurent Jaumes, propriétaire du Roosevelt et membre du bureau de l’Umih…

 Tout n’est donc pas finalement si contrasté au royaume de la restauration et de l’hôtellerie lyonnaise…