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Projet Transpolis : la ville idéale de demain en gestation dans l’Ain

Lyon Urban Trucs & Bus (LUTB), le pôle de compétitivité rhônalpin des transports terrestres urbains, développe sur l’emplacement de l’ancien camp militaire des Fromentaux, le projet Transpolis : une sorte de ville-laboratoire à taille réelle qui va sortir de terre pour tester les solutions de transports urbains de demain.

Quatre-vingt-trois hectares pour tester les transports urbains de demain et quarante emplois à la clef. Tel est l’important projet Transpolis qui, situé dans l’Ain, près de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, devrait constituer l’une des plus importantes plateformes de recherche sur les transports en Europe.

C’est le pôle de compétitivité rhônalpin LUTB qui en est à l’origine.

Pour mener à bien ce projet, une société qui doit à terme trouver son équilibre économique a été créée. On retrouve en son sein Renault Trucks (22 % du capital), mais aussi Colas (20 %), Adetel, le groupe Aixam-Mega, Vibratel et bien d’autres, puisque pas moins de quarante-cinq partenaires sont associés à ce projet auquel participent également des chercheurs, ainsi que des collectivités locales.

Ce projet d’ampleur vise à la fois la construction de pistes d’essais pour des véhicules de toutes natures, mais aussi il a pour ambition de reconstituer tout simplement…« une ville du futur » pour tester tous les nouveaux modes de transport.

Un investissement de 17 millions d’euros

D’un coût total de 17 millions d’euros, cette plateforme de recherche de 83 hectares installée sur l’ancien camp militaire des Fromentaux est financée en partie par les entreprises partenaires, « mais il n’aurait pu exister sans le financement public du Grand Lyon et de la Plaine de l’Ain », précise le président de LUTB, Philippe Grand.

Mais un tel outil pour quoi faire ? « Cette plateforme d’essai va nous permettre de tester toues les technologies possibles et de réaliser des tests grandeur nature. Il permettra des expérimentations dans le domaine de la logistique, aussi bien que dans le transport des personnes. Il servira également à homologuer des véhicules », précise Philippe Grand. Et d’ajouter : « Il n’existe pas d’autres projets similaires actuellement en Europe ! »

Un exemple : Transpolis permettra de tester à échelle réelle des arrêts de bus à captage d’électricité. On le sait, l’autonomie des batteries est encore trop faible. Augmenter la taille des batteries signifierait diminuer le nombre de personnes transportées. La solution consiste donc à recharger les batteries de bus à chaque arrêt.

Les solutions énergétiques sont d’ailleurs au cœur du projet. A côté de l’arrêt de bus, une station de rechargement urbaine va être construite pour évaluer les avantages et les obstacles des différentes énergies disponibles (gaz naturel, hydrogène, bio-éthanol), et les moyens d’approvisionnements les plus efficaces pour ces véhicules en milieu urbain.

Le transport de marchandises va également faire l’objet de plusieurs simulations, avec également la création d’une plateforme intermodale destinée à simuler les échanges route-rail.

Une tour de contrôle pour centraliser les informations

Les enjeux sont nombreux : sécuriser les échanges, améliorer la rapidité du changement de mode de transport, prévoir des espaces de stockage temporaire aux abords des villes ou encore permettre un échange rapide des données concernant les biens déchargés.

Pour superviser le tout, une tour de contrôle centralisera les informations recueillies par toutes les caméras, capteurs et outils de mesure disséminés sur l’ensemble du site. Les données seront ensuite analysées par des équipes d’ingénieurs et de chercheurs, issus du monde entier.

La plateforme sera prête d’ici deux ans

A moyen terme, l’objectif de Transpolis est, en effet, de devenir un pôle de Recherche et Développement, non seulement national, mais aussi international, dans le domaine des transports urbains

Un autre chiffre permet d’appréhender l’importance de ce projet : il créera une quarantaine d’emplois permanents.

Ce projet devrait aussi offrir le grand avantage d’ancrer en région lyonnaise les activités de Recherche&Développement des grands industriels déjà présents, à l’instar de Renault Trucks ou d’Iveco, par exemple.

Les premiers essais et tours de piste devraient intervenir d’ici deux ans…