Quadruplement de l’action depuis le 1er janvier : pourquoi le cours de la société lyonnaise Adocia s’envole-t-il ?

Une hausse de 400 % depuis le 1er janvier 2014, + 415 % depuis un an, l’action de la biotech lyonnaise Adocia ne cesse de flamber en Bourse.

 En tête des plus fortes hausses des valeurs régionales Rhône-Alpes

 Elle figure en tête des plus fortes hausses de l’indice des valeurs régionales devant le spécialiste des panneaux publicitaires Prismaflex (+ 220 % en un an), le Groupe Go Sport dont le titre a doublé pour des raisons techniques, suite à son retrait de la cote et le leader des outils coupants, le Savoyard Tivoly (+ 217 %), en quatrième position, vendredi 19 septembre à la clôture.

 Cette hausse est d’autant plus surprenante qu’hormis l’évolution des essais cliniques de ses produits de lutte contre le diabète, l’entreprise familiale que dirige Gérard Soula avec ses deux fils, n’a pas effectué ces derniers mois d’annonces spectaculaires.

 Cette biotech spécialisée dans une pathologie, le diabète, qui touche des centaines de millions de personnes dans le monde entier, bénéficie bien-sûr de l’euphorie qui touche tout le secteur biotech en Bourse, après les hausses spectaculaires d’autres sociétés françaises similaires, telles Genfit (+ 317 %) ou Nanobiotix (+ 342 %) notamment.

 Des roadshows auprès d’investisseurs américains

 Il est probable qu’Adocia profite  de l’intérêt d’investisseurs anglo-saxons. En effet, ses dirigeants mènent, depuis un an, des roadshows auprès d’investisseurs américains, avec le soutien du cabinet Lifesci Advisors. Y aurait-il un emballement du côté d’investisseurs US décidés à parier sur la biotech lyonnaise ? Manifestement.

Une nouvelle accélération de la hausse a été suscitée récemment par les résultats positifs des essais cliniques de phase IIa de l’insuline ultra-rapide d’Adocia (BioChaperone Lispro U100). Et il faut savoir que cette biotech a en essais cliniques actuellement quatre produits permettant de lutter contre le diabète et un autre concernant l’ulcère du pied diabétique.

Cette étape passée avec succès donne plus d’arguments pour permettre au laboratoire Lyonnais de convaincre les grands acteurs du secteur de l’insuline, comme Sanofi et Eli Lilly, de signer avec lui.

 Un éventuel « blockbuster » ?

 Selon la société de Bourse « Invest Securites », le type de produits mis au point par Adocia pourrait même figurer au rang de « blockbusters », c’est-à-dire susceptible de dépasser le milliard de dollars de chiffre d’affaires s’il est mis sur le marché. A l’instar de l’Humalog de Lilly (dans le domaine public) qui représente 2,6 milliards de dollars de vente annuelle ou du Lantus de Sanofi, dont le brevet prend fin en 2015 et qui a généré l’année dernière 5,7 milliards d’euros de revenus.

« Le marché réalise enfin notre potentiel »

Cette forte hausse du cours n’étonne pas Gérard Soula, le Pdg de la société.

« Pendant longtemps, le cours de notre action avait été totalement sous-évalué, compte tenu de la valeur de notre portefeuille et des résultats très probants que nous avons déjà obtenus », explique-t-il.

Et d’assurer : « Le marché réalise enfin le potentiel d’une société comme Adocia. Le cours actuel reflète beaucoup mieux nos fondamentaux et la valeur de notre technologie. »

Reste à savoir s’il s’agit d’un simple rattrapage ou si le cours va poursuivre sa hausse, sachant qu’en matière de biotech il faut savoir compter sur la durée.