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Renault Trucks n’a remonté qu’une partie de la pente en 2010

Pendant l’annus horribilis 2009 le constructeur de poids-lourds de Vénissieux avait vu ses ventes divisées par près de deux. Comme pour le reste de l’économie, la reprise s’est enclenchée l’année dernière avec une reprise des ventes de 26,2 %, soit 44 939 véhicules vendus, toutes gammes confondues. Loin pourtant du niveau record d’avant crise : 76 774 ventes en 2008 ! C’est l’Europe des 27 et notamment l’Allemagne, le premier marché européen et la Pologne qui ont tiré les ventes l’année dernière. Avec un bond des facturations de 19,6 % en France, le constructeur confirme son leadership, tandis qu’à l’international, la hausse s’établit à 10,84 %. En hausse : la Russie et l’Algérie. Jouant plus que jamais sur l’argument commercial des économies d’énergie, Renault Trucks estime que le retour au niveau d’avant-crise prendra du temps.

En apparence, le pourcentage est élevé : + 26,2 %. Telle est la hausse des ventes de Renault Trucks en 2010, toutes gammes confondues, soit 44 930 poids-lourds vendus. Mais en réalité, la filiale du Groupe Volvo AB n’a réalisé qu’une partie du chemin pour retrouver son niveau d’avant-crise.

Après un niveau record de 76 774 véhicules vendus en 2008, ses ventes s’étaient effondrées de 47 % en 2009 (à 35 601 véhicules), avec pour conséquences des mesures de chômage partiel pour l’ensemble des salariés (5 000 dans la région lyonnaise où se situe son siège social, 10 000 en France).

La reprise des ventes a surtout eu pour cadre les pays les mieux portants de l’Europe des 27. En Allemagne, premier marché européen du poids-lourd où Renault Trucks a immatriculé 17,9 % de véhicules en sus. Même schéma en Pologne, (immatriculations en hausse de 37,50 %), le seul pays d’Europe à avoir bien négocié la crise et qui est désormais le sixième marché pour le poids-lourd dans l’Union Européenne. En revanche, des marchés comme ceux de la Grèce ou de la Suisse sont restés plombés. Au global, Renault Truck a vendu 22 200 véhicules dans l’Union Européenne, ce qui lui octroie une part de marché de 9,4 %.

En France, les ventes de poids- lourds de plus de 6 tonnes ne se sont redressées qu’à partir du 2ème trimestre, notamment grâce à la nouvelle norme Euro V. Avec 10 904 véhicules, les ventes ont crû de 19,6 %, Renault Trucks conservant son statut de leader avec près d’un tiers du marché des poids-lourds de plus de six tonnes.

Le constructeur n’étant pas présent dans les principaux pays émergents, en forte croissance comme la Chine et l’Inde, le développement à l’international, toutes gammes confondues, s’est établi à 10,84 %, avec 8 845 véhicules vendus. Le marché a notamment été tiré par la Russie où le Renault Kerax a reçu le prix du camion de l’année 2010. La firme a également engrangé de bons résultats sur le Maghreb, confortant sa position historique de leader en Algérie.

Face à ces chiffres, on reconnaît chez Renault Trucks que le chemin sera long pour retrouver le niveau record de 2008. Et à coup sûr, il ne sera pas atteint cette année.

Pour assurer son développement et se différencier face à la concurrence sur ce marché cyclique du poids-lourd, Renault Trucks compte bien poursuivre le verdissement de sa gamme, à travers ses solutions Optifuel, permettant une baisse de la consommation de 6 à 15 %. Il s’agit d’un pack comportant une formation des conducteurs à une conduite rationnelle, économisatrice de carburant, accompagné d’un logiciel de contrôle et d’un suivi. Une démarche qui vient de lui permettre d’emporter un marché de 126 « Renault Premium » destinés à la société frigorifique italienne Catone dont la flotte était auparavant uniquement constituée de poids-lourds Iveco (Groupe Fiat).

Le constructeur de Vénissieux table aussi sur ses véhicules cleantech, électriques (le Maxity électrique, en test actuellement avec le Grand Lyon sera commercialisé cette année), hybrides (en expérimentation chez Colas à Lyon, il sera mis sur le marché en 2012) ou à gaz (GNV, déjà commercialisé). Ceux-ci ne représentent pour l’heure qu’un tout petit pourcentage des véhicules vendus l’année dernière. Mais la direction de Renault Trucks y croit.

D’où des investissements notamment réalisés sur les sites de Vénissieux : 17 millions d’euros pour l’assemblage de futurs moteurs. S’y ajoutent 10,5 millions d’euros d’investissements à Bourg-en-Bresse qui, d’après le constructeur serait la « première ligne dans le monde du poids-lourd à permettre le développement et l’industrialisation d’hybrides ».

Rien d’étonnant donc si Renault Trucks a décidé d’être présent en force au tout premier salon « Eco Transport & Logistic » qui ouvrira ses portes à Paris du 29 au 31 mars. Dans un monde où le prix du carburant ne peut que croître, la diminution de la consommation des poids-lourds devient un enjeu majeur.

PhotoAvec « Optifuel Programme », Renault Trucks propose une offre globale associant un camion à un ensemble de solutions de services en vue de réduire la consommation (de 6 à 15 %). Des solutions qui ont été déclinées en 2010 sur l’ensemble de la gamme lourde.