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Rhône-Alpes compte 1 850 éco-entreprises

A l’heure où s’ouvre à Lyon-Eurexpo le plus grand salon consacré en France aux éco-technologies, quel est l’état des lieux des industries vertes en Rhône-Alpes ? Il est plutôt encourageant. La région comptait en décembre 2008 près de 1 700 éco-entreprises, 1 850 aujourd’hui. Les éco-entreprises régionales dont les points forts se situent dans les domaines des déchets et de l’eau, pèsent nettement plus que les 10 % traditionnels alloués à la région : elles représentent 16 % des éco-entreprises recensées au plan national. Mais il ne faudrait pas que la région s’endorme sur ses lauriers : la part de l’énergie et de la maîtrise de l’énergie, véritable secteur d’avenir reste encore faible…

Les élus et responsables patronaux ont tendance en Rhône-Alpes à se féliciter de la bonne santé des éco-entreprises (1) de son territoire. Ont-ils raison ? De prime abord, oui. Une étude réalisée en décembre 2008 par le réseau des CCI et publié par la CRCI (2) recensait très précisément 1 684 éco-entreprises. Trois ans plus tard, elles sont 1 850 au compteur. Soit une hausse de 9,85 %. Ensemble, elle pèsent plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Première constatation : ce sont des entreprises très diverses et bonne surprise : à hauteur de 55 %, il s’agit d’établissements industriels. En dehors de l’industrie, on trouve bien entendu des éco-entreprises pures comme les collecteurs de déchets, mais également des entreprises émanant de secteurs aussi différents que le bâtiment, le commerce de gros ou les cabinets d’études.

Autre constatation : aux côtés des poids-lourds que sont les Nicollin, Sita Mos, Onyx, SAUR ou Tredi, les PME et les TPE constituent une large part de ce secteur : elles représentent 55 % à 60 % de l’activité. Un tiers des établissements n’a aucun salarié, et 70 %, moins de 11 salariés.

On se rend également compte que si tous les secteurs des éco-technologies sont représentées, le secteur historique des déchets avec 64 % des entreprises, est sur-représenté. Vient ensuite le secteur de l’eau, tout aussi historique : 22 %. Les 14 % restants se dispersent au sein de huit secteurs : énergie, sols, urbanismes, nature et paysage, bruits et vibration, air et odeurs, risques, management de l’environnement. Or, ce sont ces derniers, installés dans des filières plus spécialisées et composés d’un nombre plus restreint d’entreprises qui connaissent les plus fortes croissances. A commencer par la filière énergie renouvelable et maîtrise de l’énergie, dopée par les aides gouvernementales.

On constate donc qu’un secteur d’avenir comme l’énergie reste encore insuffisamment présent : par exemple, la filière solaire est jeune et l’Institut National de l’Energie Solaire (INES) du Bourget-du-lac est de création récente. Il n’a pas encore eu un gros impact sur l’économie régionale.

ll reste une large marge de développement dans des secteurs en devenir : le rythme de développement de ces éco-entreprises est de l’ordre de 5 % l’an. Rien d’étonnant donc si ces dernières ont vu leurs effectifs croître de 40 % au cours des dix dernières années (avec une pointe de + 76 % pour l’assainissement !) Normal, ce sont des entreprises jeunes : plus de la moitié a été créé après 2000.

L’autre possibilité de développement de ces éco-entreprises est spatiale. Comme on peut l’observer sur la carte ci-contre, l’Euro-métropole composée de Lyon/Saint-Etienne/Vienne/La CAPI concentre une bonne majorité de ces éco-entreprises.

Il reste que l’on peut, malgré les quelques faiblesses recensées ici ou là, être optimiste pour l’avenir de la filière. Rhône-Alpes devrait pouvoir conserver son leadership en la matière, grâce à son dense réseau de centres de recherche spécialisés, mais aussi, cas unique en France, à ses deux pôles de compétitivité spécialisés dans ce domaine : Axelera-chimie environnement et Tennerdis « Energies renouvelables, nouvelles technologies de l’énergie ». Deux pôles qui participent fortement à un écosystème particulièrement bien structuré.

(1) La définition admise actuellement par l’OCDE pour ce vocable d’éco-entreprises est celle-ci : « elles développent des activités qui produisent des biens et des services capables de mesurer,, prévenir, limiter ou corriger les impacts environnementaux, tels que la pollution de l’eau, de l’air, du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets au bruit et aux écosystèmes. Elles incluent les technologies, services et biens qui réduisent les risques environnementaux et minimisent la pollution la pollution et l’utilisation des ressources.

(2) Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie. Les données ci-dessus émanent de son service études et informations économiques.