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Alors que dans l’Hexagone, le chômage est resté stable, il a encore augmenté de 0,3 % en mai dernier. Ce qui constitue une très nette décélération par rapport au moins précédent au cours duquel la hausse avait été très forte. Une bonne nouvelle qui ne préjuge cependant pas de l’avenir.

 Prenant la roue de François Hollande, le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco est nettement moins prudent que Bercy à l’annonce des chiffres du chômage du mois de mai qui marquent effectivement une décélération.

«  Au vu de l’effondrement des demandes de chômage partiel, de la reprise de l’emploi intérimaire, de la bonne tenue des recettes fiscales en mai et des contacts avec le système bancaire, je réaffirme que la courbe du chômage sera inversée d’ici la fin de l’année en région Rhône-Alpes », assure-t-il.

Cette toute relative embellie marque-t-elle le printemps de l’emploi ? Rien pour l’heure ne permet de l’assurer, même si l’on ne peut que se réjouir de ce ralentissement du rythme infernal de ces derniers mois. En avril, le nombre de demandeurs d’emplois s’était établi à + 1,3 %, dépassant la barre des 300 000 chômeurs dans la région.

Il apparaît même-mais c’est une constante de l’histoire économique de la région- que les chiffres sont, en phase de crise économique, plus mauvais en Rhône-Alpes (+ 0,3 %) que dans la France toute entière : (+ 0,0 %), du fait du poids de l’industrie.

En mai, le chômage a ainsi baissé en Savoie (- 1 %) et en Ardèche (- 0,4 %). Partout ailleurs, le nombre de demandeurs d’emplois augmente : dans l’Ain (+1,1 %), + 0,6 % en Haute Savoie, + 0,5 % dans la Loire, + 0,4 % en Isère, + 0,3 % dans la Drôme. Il se stabilise enfin dans le Rhône à + 0,1 %.

On a même pu noter en mai que le nombre d’inscrits parmi ceux qui cumulent emploi et chômage (catégories B et C) est en recul de – 0,8 %.

En revanche, le nombre de chômeurs de longue durée continue fortement d’augmenter : + 1,4 %. Ils représentent désormais 37,6 % des inscrits. Sur un an, leur nombre s’est accru de près de 24 380 personnes !

On peut essayer de comprendre cette décélération du chômage en mai en observant de près les différents éléments constituant ces statistiques : les entrées à Pôle Emploi ont augmenté de 0,6 %, en particulier les fins de contrats courts ou encore les licenciements (+ 4.2 % pour les licenciements économiques). Toutefois on constate un net recul des premières entrées dans le dispositif : – 9 %, ce qui est significatif.

On pourra sans doute y trouver aussi, comme explication-pour une part, du moins, le développement des emplois aidés : au 24 juin et depuis leur lancement, 2 315 emplois d’avenir ont été signés en Rhône-Alpes, de même que 640 contrats de génération.