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Rhône-Alpes regarde passer le train des « Fab Labs »

Ils sont en train d’essaimer dans toute la France, notamment dans l’Ouest, le Nord Est et la région parisienne. Qui, Quoi ? Les Fab Labs. Une innovation d’origine américaine qui pourrait notamment permettre aux TPE et aux PME ayant des projets sur leurs étagères, de tester des prototypes à moindre coût. Le seul Fab Lab existant actuellement dans la région est à Grenoble : « La Casemate », au sein du CCSTI. D’autres projets se dessinent, mais pour l’instant, c’est bien poussif… Rhône-Alpes regarde passer le train des « Fab Labs ».

Le premier Fab Lab français est né en 2010 à Toulouse. Depuis, c’est l’explosion en France. Une vingtaine de lieux revendiquent désormais le label dans l’Hexagone.

 Fab Lab ? De quoi s’agit-il ? De la contraction du terme américain « Fabrication Laboratory ». Un concept né il y a une dizaine d’années au sein du MIT (Massachussets Institute of Technologies), la prestigieuse institution américaine qui a élaboré une charte qui régit ces ateliers ouverts, censés essaimer dans le monde entier car correspondant bien à l’esprit « open » de notre époque de post-modernité.

Grâce à ces Fab Labs, beaucoup de TPE ou de PME peuvent mettre en œuvre des idées innovantes, en rupture, alors qu’elles n’ont pas toujours les moyens d’accéder à des ateliers de prototypage. Des étudiants peuvent se livrer à des créations, des designers tester de nouveaux produits, etc.

Un appel à projets « Fab Labs » du gouvernement

En France, les pouvoirs publics semblent convaincus de l’intérêt de ces nouveaux lieux : le gouvernement a lancé fin juin 2013 un appel à projets pour subventionner la création ou le développement de Fab Labs qu’il aimerait voir « polliniser le territoire ».

Plus concrétement, le Fab Lab est un atelier totalement ouvert dans lequel chacun peut trouver des machines à commandes numériques et fabriquer un objet. La liste des machines possibles est très longue et l’Université Stanford les recense en permanence. Un bon Fab Lab peut fonctionner avec une configuration relativement simple : découpeuses laser, fraiseuses numériques, imprimantes 3D et tout un tas de petits instruments utiles pour produire des prototypes.

Le budget d’un Fab Lab peut être estimé entre 60 000 et 100 000 euros de matériels, pas plus. Après, le principe est simple. Il se résume à trois lettres emblématiques de la culture californienne : DIY, « Do It Yourself ».

Avec un bon logiciel de CAO pour virtualiser une idée, une imprimante 3D peut tout faire, des jouets, comme des bras articulés, une reproduction de sculpture ou un mini robot.

Que l’on soit particulier ou entrepreneur, on arrive dans le Fab Lab avec son idée. Elle n’est pas forcément entièrement formalisée, mais le numérique permet de passer au prototype quasi immédiatement et de tester, de discuter, de peaufiner.

Les grandes entreprises ont réalisé que l’innovation ne venait plus d’elles, mais de petites structures. Elles ont parfaitement compris l’intérêt de ces Fab Labs. Renault en a initié un en interne : n’importe quel salarié peut s’y rendre pour tester une idée.

Accompagner les TPE et les PME

De caractère plutôt universitaire ou associatif, les Fab Labs n’ont pas vocation à se substituer aux entreprises. En revanche, ils peuvent accompagner les TPE et les PME, en leur louant leurs machines de prototypage rapide et en leur proposant un accompagnement technique.

Ainsi, par exemple, des ingénieurs d’Oxelo, un fabricant de trottinettes, de rollers, et de skates ont utilisé les ressources du Fab Lab de Lille, dans le Nord, pour réaliser des prototypes qui se sont révélés fort utiles.

Or, que constate-t-on dans une région comme Rhône-Alpes censée être à la pointe de l’innovation ? Deux projets seulement ont éclos. Un Fab Lab temporaire a ouvert ses portes en début d’année lors du festival des arts numériques au sein de la MJC de Bron, près de Lyon. Et un autre plus pérenne, baptisé, lui, « Casemate », est né au sein du CCSTI de Grenoble.

Ouvert au grand public comme aux entreprises, cet unique Fab Lab rhônalpin a été créé par le Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle. Il suffit de s’inscrire pour en bénéficier. Une fois muni de sa « Fab Lab user, » tout un chacun peut utiliser les machines à commande numérique qui y sont installées : fraiseuse numérique, découpeuse laser, imprimante 3 D, etc.

Ce Fab Lab rencontre le succès. A cette aune, d’autres projets seraient en train d’éclore sur le campus grenoblois et au sein du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), à Grenoble, toujours, mais c’est tout. En pointe, la capitale des Alpes finira-t-elle par faire des émules sur tout le territoire régional..?