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Saint Exupéry : un Lyon-Montréal pour vaincre définitivement le signe indien des échecs « des » Lyon-New York

Trois tentatives, trois échecs. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a dans le passé tenté à trois reprises un vol transatlantique Lyon-New York. Le dernier en 2007. Le succès d’Emirates sur Lyon-Dubaï a permis d’y croire à nouveau. Mais ce ne sera pas New York, mais Montréal, avec Air Canada, à deux heures d’avion de la Grosse Pomme. Objectif : réussir aussi bien que la compagnie dubaïote.

On le sait, cela a été dit et redit sur tous les tons. La grande faiblesse de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry est son manque de longs courriers.

Difficile de se dire aéroport international comptant en Europe sans des lignes prestigieuses, vers l’Asie, mais aussi les Amériques.

La situation a commencé à s’inverser avec l’arrivée d’Emirates qui a créé fin 2013 un Lyon-Dubaï qui se révèle un vrai succès, à telle enseigne qu’il a fallu que la compagnie dubaïote mette en ligne un avion de plus grande capacité pour répondre à la demande.

Elle a également demandé à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) de devenir une ligne quotidienne (cinq jours par semaine pour l’heure), mais sans succès pour l’instant, alors que deux vols hebdomadaires supplémentaires correspondent à un vrai besoin.

Ce succès semble avoir effacé le signe indien qui semblait planer sur St Ex.

Encouragé par cette réussite et courtisée depuis plusieurs années par l’aéroport Lyon, Air Canada a décidé de sauter à son tour le pas et de proposer huit ans après le défunt Lyon-New York de Delta Airlines, un vol transatlantique, en l’occurrence un Lyon-Montréal, à partir du 17 juin 2016.

Il ne s’agit pas d’une ligne saisonnière à rôle essentiellement touristique comme celle qu’opère actuellement Air Transat qui subsiste ; mais cette fois d’une véritable ligne à l’année, à raison de trois vols par semaines en hiver et de cinq vols en été.

Cette nouvelle liaison sera opérée par un Boeing 767-300 : il accueillera 24 sièges en classe affaires et 187 en économie. Plus tard, on devrait voir apparaître, selon David Gegot, directeur général France d’Air Canada, un nouvel avion, avec une troisième classe, « Privilège »

Un potentiel de 100 000 passagers par an

« Le potentiel d’une telle ligne est estimé à 100 000 passagers par an », estime Philippe Bernand directeur de l’aéroport. Les statistiques montrent qu’un nombre grandissant de Canadiens anglophones et francophones choisissent Rhône-Alpes pour leurs vacances d’hiver ou d’été. Les passagers affaires ne sont pas en reste : il existe dans la région près d’une trentaine d’entreprises canadiennes.

Certes Montréal n’est pas New York, mais tant chez Air Canada qu’à l’aéroport, on estime que les hommes d’affaires devraient faire jouer cette alternative pour ensuite utiliser le hub très riche en correspondances d’Air Canada à Montréal, vers les Etats-Unis.

Le vol qui atterrit à Montréal à 14 heures (départ de Lyon à 12 h) a été étudié pour permettre des correspondances très faciles. Et après tout, l’aéroport de New York La Guardia où la correspondance s’opère n’est qu’à deux heures de vols de Montréal…

Pour Alain Gallinao, vice-président de la Métropole de Lyon, en charge de l’international et de l’attractivité, qui a récemment vécu trois longues heures de contrôle à l’aéroport JFK New York, beaucoup de chefs d’entreprise seraient prêts à choisir un point d’entrée en Amérique du Nord, beaucoup moins compliqué et tatillon que les aéroports new yorkais.

 Billets promotionnels à 549 euros AR

 Les billets sont déjà en vente au prix promotionnel de 549 euros TTC aller et retour (sur une certaine période, cependant). Pas le droit à l’échec, cette fois pour cette quatrième liaison transatlantique de Saint Exupéry !

 Pour réussir cette nouvelle ligne long-courrier, tant la CCI que la Métropole se sont mis en quatre pour apporter toutes les assurances de réussite à Air Canada.

 Les principales entreprises dont les cadres et dirigeants sont susceptibles d’utiliser cette ligne se sont engagées à choisir Air Canada. A commencer par Sanofi, fortement présent dans l’est américain.

 Le fret peut aussi puissamment aider et faire pencher la balance dans le bon sens.

 Il peut représenter jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires d’une telle liaison aérienne.

 Or, selon Philippe Bernand, directeur de l’aéroport, St Ex n’a que 50 000 tonnes « avionnés » sur les 150 000 tonnes potentielles. Et ce, faute de liaisons adéquates.

 Vingt mille passagers attendus cette année

 Bref, du côté de l’aéroport on va scruter avec la plus grande attention les premiers résultats de cette ligne qui vise 85 % de taux de remplissage et 20 000 passagers dès cette année.

 La réussite de ce Lyon-Montréal est le passage obligé pour voir apparaître ensuite d’autres longs courriers. Et pourquoi pas ensuite un Lyon-Moscou quotidien par l’Aeroflot qui devrait absorber l’autre compagnie russe, Transaero, en faillite ? Cette dernière effectuait jusqu’à présent des vols saisonniers entre la capitale russe et celle de Rhône-Alpes…

 Rappelons que, 6ème région de l’Union, Rhône-Alpes ne possède que… le 47ème aéroport européen. Il est donc bien temps de briser le signe indien !