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Sanofi pourrait bien se désengager de Merial

Le plus gros employeur de la Métropole lyonnaise pourrait ne plus l’être. La Big Pharma française a annoncé lors d’un conseil stratégique qu’elle pourrait se séparer de Merial, sa filiale de santé animale comptant 1 500 salariés à Lyon. Bourse, vente, co-entreprise… : toutes les options sont sur la table. Une annonce qui a provoqué l’inquiétude.

Le constat est clair, net et précis. « Pas assez de synergies ». Telle est la réflexion opérée au niveau du top management de Sanofi, concernant Merial, sa filiale de santé animale.

 « Bien que Merial ait renoué avec succès avec la croissance sur les six derniers trimestres et qu’elle soit à l’heure actuelle parmi les entreprises les plus performantes de son secteur, les synergies qu’il est possible de dégager avec les autres activités de son secteur restent limitées », a assuré le groupe lors d’un séminaire avec les investisseurs à l’occasion duquel il a présenté sa « feuille de route stratégique pour la période 2015/2020 ».

 Bourse, cession, co-entreprise, maintien ?

 En vertu de quoi, « Sanofi explorera différentes options stratégiques pour la santé animale ». A noter que la même réflexion est également en cours pour les médicaments génériques.

Arrivé au printemps dernier à la tête de Sanofi, le directeur général, Olivier Brandicourt, a ensuite précisé ces options stratégiques : elles vont de « l’introduction en Bourse, à la cession, à la co-entreprise, mais aussi jusqu’au maintien au sein du groupe».

 Mais il est fort probable que si l’option Merial a été mise sur la table, c’est pour préparer les esprits à un changement.

 Côté syndical, même si on savait depuis longtemps que l’avenir de Merial au sein du groupe était en pointillé, cette possibilité affichée officiellement désormais, a fait l’effet d’une douche froide.

 Merial : 1 500 salariés à Lyon

 Emmanuel Maingard, coordinateur CFDT du groupe dénonce ainsi le «désengagement» de Sanofi de Merial, malgré de bons résultats».

 Il craint les conséquences en amont pour l’emploi, rappelant que « la chimie du groupe produit énormément pour Merial » . 

Le chiffre d’affaires de Merial, qui emploie près de 1 500 personnes dans la métropole lyonnaise sur un effectif global de 6 700, s’est affiché à 2,1 milliards d’euros en 2014. Il devrait être de 2,4 milliards en 2015.

Merial dont le siège est basé à Lyon oû il possède son service de R&D est le numéro un mondial des médicaments et vaccins pour les animaux de compagnie.

 Dans sa future « feuille de route », Sanofi envisage une réorganisation de l’entreprise qui vise à permettre 1,5 milliard d’euros d’économies d’ici à 2018, avec en parallèle le lancement allant jusqu’à dix-huit nouveaux produits d’ici 2020. Objectif : une croissance annuelle de 3 à 4 %.

Pour ce faire,le groupe envisage d’accroître ses investissements en R&D jusqu’à 6 milliards d’euros.

 Un plan qui n’a pas convaincu les investisseurs

 Cette « feuille de route stratégique » s’affiche clairement : Sanofi dont le portefeuille  de médicaments est beaucoup plus diversifié que ses concurrents, veut se recentrer dans le diabète, en perte de vitesse, mais qui représente encore 21 % du chiffre d’affaires, les maladies cardiovasculaires, les vaccins, les maladies rares et les marchés émergents. Et veut développer des positions compétitives dans la sclérose en plaques, l’oncologie, l’immunologie et la santé grand public.

 Reste que ce plan n’a pas convaincu la Bourse. Cette croissance des ventes annoncée de 3 à 4 % l’an ne s’accompagnera d’une progression du bénéfice par action qu’à partir de 2018. Trop long pour la investisseurs. A l’annonce de ce plan, le titre Sanofi a décroché de près de 7 %, à 87 euros.