Toute l’actualité Lyon Entreprises

« Search XPR », la start-up lyonnaise qui fait saliver Google, Yahoo et Baidu.

La start-up lyonno/auvergnate qui est en train de lever 1,9 million d’euro a développé une niche originale permettant notamment de booster  les résultats des sites de e.commerce en utilisant, via des algorithmes, le concept de « rencontres inattendues ». Elle pourrait suivre les traces de Criteo.

Cela peut paraître paradoxal, mais un chercheur-chef d’entreprise n’est pas toujours le mieux placé pour se rendre compte qu’il est à la tête d’une véritable pépite.

 Tel est le cas de Jean-Luc Marini, d’origine mi-corse/mi-auvergnate qui, après avoir créé la start-up Search XPR, à partir d’algorithmes révolutionnaires mettant en œuvre des « rencontres inattendues » a eu la surprise d’être sollicité à plusieurs reprises, par Google, puis Yahoo.

 Il s’est même vu proposer 6 millions d’euros par le méga-moteur de recherche chinois Baidu pour vendre sa start-up qui ne réalisait pas encore de chiffre d’affaires !

 Jean-Luc Marini, le président de Search XPR raconte : « Nous avions sollicité une rencontre avec des gens de Baidu lors d’un voyage que nous avons effectué en Chine avec le co-créateur de la société, Olivier Figon. Et quelle a été notre surprise d’être reçu avec tous les égards par le patron de Baidu lui-même, entouré de tout son staff ! », s’étrangle encore le chercheur.

 Le boss de Baidu leur a proposé de racheter la société tricolore et de venir la développer en Chine en bénéficiant de solides investissements. « Nous ne nous voyions pas déménager avec nos familles en Chine, nous avons décliné l’offre, mais cette nouvelle approche nous a fait comprendre que nous avions en main un formidable outil qu’il nous fallait faire nous-même prospérer », s’enthousiasme le co-créateur de Search XPR.

 Un nouveau tour de table de 1,9 million d’euros

 Pour ce faire, l’entreprise est en train d’opérer un nouveau tour de table de 1,9 million d’euros. Parmi les investisseurs, Bpifrance qui accompagne SearchXPR depuis le début, mais aussi Sofimac,à travers deux véhicules d’investissement et le Lyonnais Alain Laidet.

 « Cela nous assure de la trésorerie pour dix-huit mois. Mais ce n’est qu’une première étape car derrière, une fois que nous aurons développé notre concept chez nos clients, nous n’excluons pas de lever plusieurs dizaines de millions d’euros, cette fois. Voire même, pourquoi pas, nous introduire au Nasdaq américain… »

 Tout ceci raconté tranquillement sans forfanterie par Jean-Luc Marini dans les quelques m2 que Search XPR possède au sein de la pépinière d’entreprise « Rives Numériques » créée par le Cluster Edit, dans le quartier de Vaise à Lyon.

 Qu’ont donc de si extraordinaires les algorithmes mis au point par Jean-Luc Marini, à la fois docteur en sciences de l’information et de la communication et mathématicien de formation et par ailleurs professeur d’informatique à l’IAE de Lyon ?

 Une niche non encore explorée par les grands du Web

 « les algorithmes que nous avons mis au point utilisent une niche non encore explorée, ni exploitée par les grands du Web », explique le co-créateur de Search XPR. Lesdits algorithmes utilisent le concept de « sérendipité », ou « rencontres inattendues » un concept, issu de la recherche mais appliqué cette fois au Web.

 « Nous avons mis au point un système utilisant la psychologie cognitive qui permet d’effectuer une recommandation aux Internautes d’un contenu qui n’est pas en lien direct avec ce qu’ils recherchent, mais dont nous savons, grâce à nos algorithmes qu’elle correspond à ce qu’ils recherchent et est susceptible de provoquer un achat d’impulsion. Cette recommandation prend en compte l’état d’esprit de l’Internaute à ce moment et peut se traduire par une bannière, un mail ou un SMS, par exemple. Comme nous l’avons déjà prouvé, elle permet de booster, de manière importante les ventes des sites de e.commerce, par exemple, mais peut aussi s’appliquer à de nombreux domaines.. ».

 La start-up compte douze personnes

 Depuis, Jean-Luc Marini a développé la recherche au sein de « Rives Numériques », mais assuré le développement à Clermont-Ferrand : la société compte à ce jour douze personnes. « Nous avons des rapports privilégiés avec l’Isima, une école d’ingénieurs informatiques, chez qui nous puisons nos meilleurs éléments ».

 L’entreprise est en train de créer un troisième site, à Paris, pour le développement commercial, cette fois qui accueillera un gestionnaire de compte et un gestionnaire d’intégration.

 Le premier client a été trouvé …en Auvergne à travers le plus important sites de e.commerce pour pêcheurs à la ligne de France, « pecheur.com », installé dans l’Allier. 

 Puis ce furent les librairies Decitre à Lyon, puis les vêtements Armand Thierry. Jean-Luc Marini est actuellement en train de discuter avec « Intesia », l’éditeur du magazine Stratégie, pour développer son concept dans le monde des médias, afin de booster, cette fois, la vente d’abonnements.

 Plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 ?

 Si tout se passe comme prévu, après une phase de rodage et un petit chiffre d’affaires de 1 million d’euros en 2015, le créateur de Search XPR vise plusieurs dizaines de millions de chiffre d’affaires dès 2016.

 Sera-t-il alors, si c’est effectivement le cas, tenté de s’installer ailleurs car l’entreprise devrait grandir très vite ? « Non, nous sommes très attachés à notre région : nous entendons rester sur nos deux sites principaux, à Lyon et à Clermont-Ferrand », assure le président de SearchXPR

 Une manière, avant les politiques, de jouer avant terme la carte du regroupement des régions Rhône-Alpes et Auvergne…

 Et si effectivement-l’avenir le dira- cette région a donné naissance à un Criteo bis (*), les perspectives en termes d’emplois et de chiffre d’affaires pourraient s’avérer particulièrement importantes…

(*) Installée sur une créneau relativement proche de Search XPR, Criteo est une société française qui adresse aux Internautes des publicités qui correspondent très précisément à leurs attentes, via un reciblage publicitaire. Cette entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 444 millions de dollars en 2013. Introduite au Nasdaq l’année dernière, elle affiche une capitalisation de plusieurs milliards de dollars…